15 - Il est revenu

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POV Akutagawa

Les mains dans les poches de ma veste noir, les yeux encore humides après mes sanglots dans les bras du tigre. Pourquoi est-il si doux avec moi ? Pourquoi me porte t-il tant de respect alors que nous sommes ennemis.

Mon cœur bat de plus en plus fort quand il est présent c'est un fait mais suis-je vraiment amoureux de lui ou est-ce que je me mens ? Est ce que je recherche encore l'affection de Monsieur Dazai à travers Atsushi...

Je m'étais fait la promesse de ne plus verser ne serait-ce qu'une larme, de ne plus pleurer sur mon sort, sur mon passé. De ne plus pleurer pour si peu.

Pour être fort, je m'interdis de ressentir ce genre de sentiment. Ce genre de sentiment qui rende mon cœur stupide, l'empêchant de raisonner correctement.

La tristesse ? La peine ? Je ne connaissais plus cela, j'avais enfoui tout ceci au fond de mon être jusqu'à en oublier leur existence. Alors, pourquoi... pourquoi en compagnie du tigre-garou, je sens mon cœur sur le bord de l'explosion ? Avec lui auprès de moi, toutes mes émotions enfouies profondément en moi souhaitent se libérer. Elles se sentent tellement libres. Je me sens tellement libre avec lui. Libre de pouvoir ressentir... d'avoir peur, d'être triste.

C'est très mauvais, très mal. Je dois continuer de ne rien ressentir pour rendre fier mon mentor. Pour voir dans ses yeux de la fierté. Après tout monsieur Dazai l'a toujours dit, je suis incapable de ressentir quoi que ce soit ! Depuis petit, je tue de sang froid ! J'ai arraché une jambe à Atsushi... et pourtant, je pense que je ressens du regret. Je regrette cela.

Pourquoi ais-je du regret pour cela... C'est mon travail ! C'est le sens de ma vie ! Pourquoi... pourquoi cet abruti de tigre m'a-t-il laissé rentrer dans sa vie ! Je ne peux pas être amoureux ! Nous ne sommes pas dans une histoire à l'eau de rose ! Je ne suis pas fleur bleue ! L'amour niais comme cela c'est bon pour les fillettes qui ne connaissent rien de la froideur de cette vie !

Je ne peux tout simplement pas être amoureux de lui. Je suis le prédateur, il est ma proie ! Personne ne tombe jamais amoureux de sa cible ! Je ne ressens rien... Monsieur Dazai me l'a toujours dit. Il n'a jamais tort ! Il n'a jamais tort sur les individus autour de lui ! Il cerne tout le monde si facilement ! S'il dit que je suis apathique alors je dois l'être ! Je dois être ce qu'il me dit... Monsieur Dazai ne peut pas se tromper sur moi. Je refuse, il ne peut pas s'être trompé sur mon cas.

Malgré cela, je ne peux pas être aussi stupide pour ignorer les symptômes de l'amour qui me touchent. Je les ai déjà décrits mais maintenant... maintenant je ne peux pas m'empêcher de penser à son sourire d'idiot... et... sa façon si douce et protectrice de me prendre dans ses bras... sa main, sa peau si douce si chaude sur le mienne si froide...

Nous ne pourrons jamais être heureux ensembles. Je dois me le faire comprendre ! Il est si lumineux comme un soleil... alors que moi je vis la nuit comme la lune... Mais pourtant malgré que je sache cela... mon cœur l'a choisi pour être sa moitié. Je dois, sans le moindre doute, être maudit.

Perdu dans mes pensées, dans mes questionnements sur mes sentiments, je n'avais pas remarqué qu'à à peine quelques mètres de moi, juste devant un grand homme essaye de forcer l'entrée. Cet homme habillé d'un long manteau beige, a de très de beaux cheveux brun en pagaille.

Cet homme, je le reconnaîtrais entre tous. Cette simple description permet amplement de faire comprendre à tous de qui il s'agit, n'est-ce pas ?

Monsieur Dazai réussi au bout de plusieurs minutes à pénétrer dans la mafia. Mon sang ne fit qu'un tour. Je me précipite à mon tour à l'intérieur. De nouveaux questionnements envahissent mon esprit :

Pourquoi est il là ?
Que veut il ?
Essaye t-il d'éliminer la mafia de l'intérieur ?

Il est un traître. Il est parti de la mafia de son plein gré alors que j'avais encore besoin de lui. Alors qu'il était mon mentor, qu'il était comme un frère pour moi. Il est parti en brisant le cœur de Chuuya et maintenant il revient pour une raison inconnue. Je ne peux pas le laisser se balader si facilement au sein de l'organisation de la sorte.

Je ne cours pas assez vite, je viens de le perdre de vu dans les immenses couloir de la mafia. Où a t-il bien pu aller ? Je cherche, encore et encore dans le rez-de-chaussé. Tout d'un coup, je vois une dizaine d'hommes de mains à la poursuite de quelque chose.

Ce n'est pas possible ! Être une dizaine et ne pas réussir à rattraper un suicidaire dans un bâtiment restreint. Ces gens là sont vraiment incompétents, cela me fait bouillir le sang. Je les dépasse rapidement en arrachant des mains la matraque en ferraille d'un d'eux. Avec cela, je pourrais arrêter monsieur Dazai dans sa course effrénée.

Il a l'air de se rendre quelque part... comme s'il avait perdu la raison. Monsieur Dazai se rend vers les chambres ? Alors il vient pour Chuuya ? Que lui veut il ?! Il sait très bien que s'il rentre ici, personne ne le laissera sortir alors pourquoi venir ici ? Monsieur Dazai a déjà fait tant de mal à Chuuya ?

La réponse à ma question est donné quand il s'arrête devant la porte en bois brute de mon ami. Dazai tourne la serrure mais tremble, maintenant que je peux mieux observer étant juste derrière lui, je peux affirmer que quelque chose le met presque en trans : il est mort d'inquiétude.

Mais, il est hors de question qu'il brise une nouvelle fois le cœur de mon ami ! Je dois l'arrêter ! Je ne veux pas qu'il le revoit ! Je suis contre leur remise en relation depuis le début ! Et là pour une raison inconnu il se rend ainsi tout tremblant ! Si Chuuya est en en danger par sa faute je le jure qu'il le paiera !

La matraque en fer que je tiens fermement dans mes mains s'abat à l'arrière de son crâne. Il tombe inconscient sur le sol. J'espère que Chuuya ne sera pas trop gêné, de voir celui qu'il a aimé tomber devant sa porte...

Mais... mais quand j'ai eu la visibilité car le corps de grand dadé tombe sur le carrelage dur, je peux enfin voir l'état de la chambre de mon ami. En un seul mot : ensanglanté.

La fenêtre explosée laissant des centaines de petit débris coupant sur le parquet devenu rouge de sang. Je le savais... par la faute de Dazai... Mon ami... mon ami a encore dû subir les représailles de ses ennemis. Mais tout est allé trop vite... Comment est-ce possible ? Personne n'a rien entendu... Il y a encore quelques heures, Chuuya était là, j'en suis sur. Le roux était couché dans son lit... gueule de bois oblige... mais maintenant ce lit est retourné et brisé, les draps et couvertures gisent tel des cadavres sur le sol.

Qu'a encore fait Dazai pour attirer des ennuis à mon ami. Et pourquoi ce nouvel ennemi a -il kidnappé Chuuya...? Encore et encore des questions que Monsieur Dazai laisse... sans jamais y répondre.

Mais cette fois-ci il ne laissera plus de doute et de questionnements. Je le ferais parler. J'en suis presque certain mais Dazai doit être au courant de ce qui se trame... et je suis sur que c'est encore de sa faute si Chuuya soufre.

J'en ai marre... dans cette ville tout tourne autour de Dazai... Comme si cet homme était le noyaux, le cœur de la ville.

De mes maigres forces, je tire mon ex mentor dans le sous sol. Là où à l'époque il torturait tout les prisonniers qui ne répondaient pas à nos questions. Désormais c'est lui le prisonnier et moi celui qui veut des réponses clair.

J'attache ses quatre membres entre eux à l'aide de menottes solides. Maintenant je n'ai qu'à attendre son réveil. J'espère pour lui qu'il va tout me dire sans omettre aucun détail, je ne suis plus vraiment d'humeur à laisser partir les hypocrites. Tant pis pour les sentiments que j'ai pour Atsushi : Je suis un démon depuis le début de ma vie, Dazai m'a élevé à être ainsi je suis ravi qu'il puisse goûter au monstre qu'il a créé. 

Lost GravityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant