6 - Bandages

1.1K 88 38
                                    

Les blessures du cœur sont invisibles et indélébiles. Ce n'est pas de simples bandages qui puisse les guérir. D'ailleurs rien, rien ne peut guérir les plais ouverte d'un cœur meurtri par l'amour. Je pense que même un pouvoir ne peut rien faire face à la détresse d'un amour finit et qui ne reviendra pas.

Ironie de l'histoire, quatre ans en arrière c'était Chuuya qui me placé mes bandages sur les marques de mes suicides ratés, il m'aidait à cacher les traces de ma déchéance. Sa douceur qu'il avait quand il pansait mes plais me manque. Ce petit air inquiet qu'il avait quand il me répétait : " Ne meurs pas avant que je ne sois près pour ça compris ?" me manque également et maintenant avec le vœu d'Oda je suis seul à refaire chaque jour, chaque soir mes bandages. Je ne suis pas un homme de parole envers les vivants. Envers les morts je tiens toujours parole, je ne voudrais pas me mettre à dos la mort elle-même. Déjà, je pense qu'elle a déjà une dent contre moi. Avec près de sept ans de tentative pour la rejoindre, aucun de mes essais se sont finit par un succès. 

Chuuya était un peu comme le bandage vivant qui guérissait mon cœur, il a fait tant de chose pour moi alors qu'il aurait pu très bien me haïr n'est-ce pas ? Encore aujourd'hui je me demande a-t-il pu m'aimer avec tant de tendresse ? Alors que moi, je ne penses pas lui en avoir donné autant qu'il aurait voulu. Je l'aime encore et encore mais après tout à présent.

Je sais, j'ai promis à Chuuya de mourir avec lui, de le serrer dans mes bras jusqu'à la fin mais je pense que ça aussi je l'ai gâché. Je penses avoir tout gâché entre lui et moi. 

Oda... oda voulais-tu vraiment mon bonheur ? Regarde-moi de là où tu es, ma vie est creuse et vide. Aucune passion ne serait-ce que vouloir mourir, aucune attache ici. Juste l'envie encore plus virulente de mettre fin à mes jours. 

Je pousse un long soupir ennuyé ce qui a eu l'air de déranger mon collègue Kunikida. Il se leva et m'arrache mon casque de mes oreilles pour me hurler : << Dazai ! Retourne travailler ! >>. Il n'eut aucune réponse juste un regard rempli de fatigue et de tristesse. A cette vision, il me laisse juste tranquille :

 " Tu devais enquêter sur les agissements d'un certain Chuuya Nakahara... J'imagine que tu veux p-
J'ai bondi sur Kunikida ce qui le coupa pendant sa réplique puis d'un air enjoué, je lui demande : - Quel est le dernier endroit où des témoins l'ont aperçu ? Il est à la recherche d'Atsushi lui aussi ? Tu penses que nous pouvons l'utiliser comme appât ?
- Tu as l'air bien heureux d'enquêté sur lui, encore un plan tordu pour mourir ?
- Presque ça... Dis-je d'un ton enfantin, joyeux.
- La dernière fois que des témoins l'ont vu, il était en train de détruire de rage un bar dans les bas quartiers. Il y a eu plusieurs blessés, trouve qu'est-ce qu'il fait dans ce quartier."

A ces mots, je me lève mettant mon arme dans la poche intérieure de mon manteau, un petit sourire joyeux aux lèvres marmonnant : "Alors comme ça, tu retournes au lieu de notre première rencontre petit roux."

Je relève les yeux vers le blond à lunette qui fronce les sourcils n'ayant l'air de pas comprendre ce que je manigance encore : 

"Je pense savoir ce qu'il fait là-bas, mais je veux en avoir le cœur nette. Kunikida, je vais y aller seul. Si les choses se complique je t'appellerais.

Après cette dernière réponse de ma part, mon binoclard de collègue avait l'air d'avoir un millier de question à me poser mais je quitte les bureaux le laissant seul avec ses questionnements.

Je pris le chemin de ce quartier où tout, entre lui et moi, a commencé. Là où pour la première fois mon cœur s'est mit à battre. Je remets les pieds dans ce lieu délabré. A peine ai-je descendu les dernières marches qui sépares le haut de la ville de ce quartier que l'odeur du sang, de fumé et non pas que celle de tabac me monte au nez. J'entends déjà en contre bas l'écho d'une bagarre. Je vais à l'emplacement de ce bar.

En effet, c'est bien Chuuya qui la détruit. Là où il devrait se trouver le bar, il n'y a qu'un trou béant. Un petit rire m'échappe. Je pense savoir où il est aller a présent. Dans ce manoir délabré où nous avons combattu ensemble.

En passant à travers tous ses paysages faisant parti de mon passé, je deviens nostalgique. Cette salle d'arcade où je l'ai battu, ce parc où nous avons combattu bon nombre d'homme qui voulait réduire au silence Rando et enfin ce manoir.

Ce manoir étant brulé, troué et à deux doigts de s'écroulé. Une fois à l'intérieur j'aperçois tout au fond, une petite tête rousse coiffé d'un vieux chapeau, recroquevillé sur lui-même tenant entre ses fins doigts son téléphone. En me rapprochant, je crois entendre des sanglots et des chuchotements mais je ne parviens pas à comprendre ce qu'il marmonne. Je reste à quelques mètres de lui à l'observé. Il tremble comme feuille orangé prête a tombé de l'arbre en automne.

Après toutes ses années d'ignorance, le revoir comme ça. Il n'a pas changé, il est toujours aussi beau mais méritais-je de le revoir ? Je ne pense pas. J'ose faire encore quelques pas vers lui, je m'accroupis vers lui et sans prononcé un mot je le prend contre moi.

Cette étreinte ne dura qu'une seconde mais je me suis senti revivre une nouvelle fois comme si j'avais enfin posé un bandage sur une plaie ouverte. Sentir sa petite tête rousse contre moi est comme une résurrection.

Chuuya n'est pas de cet avis et me repousse de toutes ses forces. Je ne riposte pas, je le regarde se relever et sécher ses larmes en me hurlant de toute la haine qu'il doit me porter à ce jour : " 

" Comment t'as pu oser me laisser pendant quatre pour revenir comme une fleur maintenant ?! Qu'est ce qu'il se passe hein ? Jouer les petits détectives t'a lassé ?! C'est ça hein !? Toi, t'as toujours préféré jouer avec les sentiments des gens, jouer avec les gens car pour toi les gens ne sont que des pions avec lesquels tu peux jouer sans jamais avoir peur des représailles car... car toi, toi tu sens tout permis ! Ses larmes se sont remit à rouler sur ses joues et mourir sur le sol. Toi, toi tu n'es que mensonges ! Moi... moi je t'aimais ! Moi j'y croyais en notre amour ! Tu étais ma bouée pour éviter de me noyer dans l'océan de questions que j'avais sur mon existence ! Mais... mais du jour au lendemain tu m'as laissé... Tu m'as abandonné alors que... que toute ma vie t'appartenait ! Qu'est ce que j'ai fais de mal pour que tu me laisse ?
- Rien... tu n'avais rien fais de mal. Pardonne moi Chuuya." 
Répondais-je d'une voix effacée. 

Il a raison je me suis comporté comme un abruti avec lui mais comment lui dire ? Comment assumé mes fautes. Comment me faire pardonner, comment retrouvé ma place au fond de son cœur ? Comment ? J'aimerais tellement avoir la réponse...

Lost GravityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant