| Chapitre 17 |

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PDV Mia

J'ouvris les yeux, j'étais couchée sur le flanc gauche, toujours en louve. Le petit étang de la grotte était devant moi. Cet endroit était agréable, il avait des vertus apaisantes. C'était certainement pour cela qu'Alec appréciait venir se réfugier ici. D'ailleurs, son odeur rempli mes narines. Je relevai légèrement la tête et remarquai que la sienne était toujours posée sur mon ventre. Je souris et mon regard s'attendrit. Il avait une tête si mignonne lorsqu'il dormait. Lui aussi était toujours en loup. Je me sentais bien, comblée, c'était étrange. Je lui donnai gentiment un coup de museau. Il ouvrit doucement les yeux et bailla ce qui me permit d'apercevoir ses impressionnantes dents aiguisées comme des couteaux. Il posa son regard sur moi et vint frotter sa tête contre la mienne. C'était si agréable et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment d'appartenance car ce type d'affection était fait entre les membres d'une même meute. On commençait petit à petit à se chamailler, gueules grande ouvertes, comme des lions. Je roulai sur le côté pour retrouver ma position initiale, allongée sur le flanc gauche. Alec en profita pour me lécher la joue et pour poser ensuite sa tête sur la mienne en poussant un long soupir.

Je ne remarquai que maintenant qu'aucun de nous deux n'avait prononcé un mot depuis notre réveil.

Tu t'es bien reposé ? Lui demandai-je.

Oui.

Et tu vas mieux ?

Il se leva et je me surpris à manquer de sa chaleur. Il s'approcha de l'étang, s'assit et ne bougea plus, le regard baissé sur l'eau. Je restai là, sans savoir quoi faire. C'était dans ces moments là que j'appréciais le fait que, parfois, mon instinct de louve décidait à ma place. Je me levai et allai m'assoir à ses côtés. Il baissa la tête et je décidai de frotter la mienne contre la sienne pour le réconforter. Je ne connaissais Diego que depuis quelques jours et pourtant je commençais à l'apprécier malgré son caractère un peu renfermé. Sa mort me touchait beaucoup mais certainement pas autant qu'Alec.

Raconte-moi son histoire.

Il soupira et me regarda, plantant ses belles prunelles bleues dans les miennes de même couleur. Une bulle invisible nous entoura et ce, chaque fois que mon regard rencontra le sien. Je ne vis à présent plus que lui. Cet homme me faisait ressentir des choses étranges. Des sentiments contradictoires se battaient dans mon cœur. Il m'attirait, c'était indéniable mais pourtant il n'était pas mon âme sœur sinon je l'aurais su à la minute même où nos regards s'étaient croisés. Bon sang, mais qui était-il ?

Quelle sorcellerie utilises-tu sur moi ? Les mots étaient sortis tout seul de ma bouche alors je baissai la tête, gênée.

Je pourrais te poser la même question...

Je sentis son regard brûlant sur moi. Je ne m'attendais pas à cette réponse. Il me fit littéralement fondre sur place.

Je suis une louve-garou, pas une sorcière...

Dans tous les cas, tu reste étrangement et mystérieusement attirante pour moi.

Je rougis et écarquillai les yeux. Je tournai vivement ma tête vers lui et mon museau rencontra le sien. Il ouvrit grand ses yeux, surpris, tout comme moi. Je m'éloignai de lui en m'excusant. Du coin de l'œil je le vis baisser sa tête. Un long silence s'installa. Après quelques minutes, sa voix retentit, me faisant sursauter.

Où sont tes vêtements ?

Dehors, je les ai laissés près d'un arbre... et toi ?

Déchirés pendant ma transformation... rentrons en loup.

Je hochai la tête et me dirigeai vers le passage étroit qui menait à la sortie. Une fois dehors, je récupérai dans ma gueule mes vêtements au pied de l'arbre où je les avais posés hier. Alec, qui était derrière moi, ne m'avait pas attendu et avait commencé à courir vers la maison. Je le suivis du regard, je me sentis triste malgré moi. Pourquoi être distant comme ça, Alpha ? Je m'élançai au galop et le suivis de loin. En arrivant devant la maison, tout le monde était dehors sauf Lydia. Alec entra en poussant les autres, j'imaginai qu'il allait se renfermer dans sa chambre. De toute façon, il ne pouvait pas reprendre forme humaine devant tout le monde, il aurait été nu comme un ver. Personnellement, je m'arrêtai devant cette petite troupe qui m'interrogeait du regard.

Mi-Alpha [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant