| Chapitre 6 |

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(Diego en média. La photo appartient à Brock o'hurn.)

PDV Mia

L'une de mes pattes écrasa une petite planche en bois, à moitié brûlée. Je suivais Nora, et Diego marchait derrière moi. On arriva devant ce qui restait d'une maison que je ne reconnaissais pas. La louve rousse entra à l'intérieur et ressortit quelques minutes plus tard, tenant un sac dans sa gueule. Elle nous regarda un instant avant que je ne parle :

On rentre maintenant ?

Lorsque nous étions en humains, nous avions des atouts de loups comme nos sens qui étaient améliorés. En loup, c'était pareil, nous avions des atouts d'humains comme pouvoir parler normalement.

Oh... déjà ? On pourrait aller au lac pour se baigner ?

Elle se remua dans tous les sens, excitée, et me regarda les yeux pétillants. Je soupirai. On aurait dit une enfant.

Ok, mais on n'y reste pas longtemps.

Je connaissais le chemin par cœur, j'adorais y aller avec mes amis. Cette pensée me créa un pincement au cœur. Ils me manquaient...en particulier Jade. C'était la fille de Lydia, elle avait deux ans de moins que moi mais je l'adorais comme une petite sœur... C'était une fille magnifique, petite aux yeux verts. Ses cheveux étaient roux foncés à la limite du brun et son visage était parsemé de tâches de rousseurs. Oh oui, elle était magnifique. Beaucoup de garçons lui faisaient la cour. Mais elle, elle attendait son âme sœur. Nous, les loups garous, avions une déesse. Luna, la déesse de la lune. Un jour cette déesse tomba amoureuse d'un loup garou. Etant une déesse, elle ne pouvait vivre avec lui. Elle décida que si elle ne le pouvait pas, personne ne le pourrait. Ainsi, elle lia toutes les autres louves garous à d'autres loups garous. Mais c'était une déesse bienveillante. Alors elle prit soin de lier des personnes qui se complétaient parfaitement. Jade adorait cette légende, c'était une grande romantique. Elle ne pourra jamais vérifier sa véracité. Personnellement, je pensais que cette histoire était vraie mais je ne voudrais pas le trouver... Lorsque vos yeux se croisaient, vous tombiez instinctivement amoureux, plus rien ne comptait après. À partir de ce moment là, si vous vous éloigniez de lui, vous seriez malheureux. Et s'il mourrait, vous n'auriez plus que des envies suicidaires. Après... ce n'était qu'une légende, n'est-ce pas ?

Nous arrivions au lac. Toujours aussi magnifique. Le lac Moraine. Son eau était si bleue que l'on aurait pu croire qu'il était artificiel. À cette période de l'année, très peu de touristes étaient présents et tant mieux. Nora plongea dans l'eau, toujours sous forme de louve. Elle ressortit et galopa sur la plage, les pattes dans l'eau, devant Diego pour l'arroser. Elle était amusante. Il lui fonça dessus et la poussa d'un coup de fesse pour qu'elle tombe dans l'eau. Une fois à terre, il lui envoya de l'eau avec sa patte. Elle lui cracha de l'eau à la figure. Moi je m'assis pour les regarder avec amusement.

Plusieurs minutes passèrent, puis j'entendis un craquement derrière moi. Je fis comme si je n'avais rien entendu pour renifler cette odeur. Je ne la connaissais pas, mais elle sentait la haine. Je jappai alors pour donner l'alerte. Les deux loups me regardèrent, je me mis à courir en longeant la plage, ils me suivirent. Je regardai derrière nous et puis ce fut un choc. Une bonne dizaine de loups nous coursaient. Du coin de l'œil, je vis Diego prendre une direction totalement différente. Ce traître, ce lâche. Une odeur de déception remonta à mes narines. Nora. Elle devait penser la même chose que moi.

Cela faisait un bon moment que l'on courait, quinze minutes, peut-être plus. Nora ne ralentit pas. Habituée à fuir, son endurance était à la hauteur de cette course poursuite. Moi, je pensais pouvoir tenir encore dix minutes à pleine vitesse comme ça, mais pas plus. Je sentis mes pattes s'engourdir. Nous courions à travers les bois pendant encore quelques minutes jusqu'à ce que j'entende un couinement à mes côtés. Nora avait trébuché. Mince, elle était à terre et semblait souffrir. À cette vitesse elle s'était sûrement tordu la patte. Elle tenta de se relever, en vain. Je l'aidai mais trop tard, nous fûmes entourées. Je me mis droite sur mes pattes et montrai les crocs. Je comptais bien protéger Nora.

Mi-Alpha [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant