Mi-Alpha [En pause]

| Chapitre 24 |

PDV Mia

Plus les minutes passaient et plus je voyais les membres de notre meute sortir de chez eux. Pour que l'on sente leur présence sur le territoire, il devait certainement y avoir des loups que nous ne connaissions pas parmi eux, des recrues entre autre. J'en conclus donc qu'ils avaient conscience de ce détail et que la détection de leur présence sur notre territoire était volontaire. Ils voulaient que l'on ait conscience de leur présence. Quelle insolence.

La porte derrière moi s'ouvrit et la douce odeur de mon compagnon envahit mes narines. Il se posta à mes côtés, observant la lisière de la forêt. Derrière nous, le reste de la petite troupe sortit de la maison, tous aux aguets. Je pensai à ma mère et retournai près de la cascade à la hâte. Elle n'avait pas bougé, sans doute était-elle trop préoccupée pour avoir senti les étrangers, ou alors trop habituée à leur odeur... Je posai doucement ma main sur son épaule et la secouai légèrement.

— Maman, ils sont là. Rentre à l'intérieur de la maison s'il te plait.

— Non. Me répondit-elle sèchement. Je refuse de me cacher.

Sur ces mots, elle se leva, épousseta ses vêtements et me contourna pour se diriger vers la maison, tête haute. Je la suivis sans un mot, connaissant le caractère têtu de ma génitrice. Pendant cette courte absence, Alec s'était avancé au milieu du village avec Ambre et Chris à ses côtés. En regardant vers la forêt, je pus apercevoir la meute d'Ulrik qui progressait lentement vers nous. Ma mère et moi restâmes en retrait par rapport à eux. Alec avança à la rencontre de son père.

— Ulrik.

— Mon fils.

Ils se toisèrent pendant de longues minutes qui nous parurent à tous des heures. L'ambiance était pesante, les deux meutes se regardant en chien de faïence. Le bruit de la cascade était le seul à trahir le silence qui avait prit place entre les deux meutes.

— J'ai...

— Tu sais mon fils, tu me déçois beaucoup. Le coupa brutalement Ulrik. Comment peux-tu protéger cette femme ? Il pointa ma mère. Elle a tué ta mère, tu as oublié ? Et sa putain de fille, une erreur de la nature, rien d'autre, déjà que sa mère était pas géniale...

Alors que je m'apprêtais à répliquer, Alec me devança.

— Ferme là, vieux fou. 

Nous regardâmes tous Alec, choqués par ses propos, lui qui était si respectueux et doux de base.

— Comment oses-tu parler de cette façon à ton père ?

— Mon père est mort en même temps que ma mère. Répondit-il calmement. Toi, comment oses-tu parler de cette façon de ma compagne et de sa mère ?

— Ta compagne ? Ulrik me regarda quelques instants avant de sourire. J'aurais dû me douter que vous deux étiez faits l'un pour l'autre, sûrement grâce à l'étroite amitié qui liait vos mères. 

Il s'arrêta un instant et perdit son sourire.

— Donne-moi Mélusine et nous vous laisserons tranquilles.

— Affronte-moi. Posa simplement Alec. Si je gagne, tu partiras loin à jamais, banni de ces terres.

— Et si moi je gagne ? 

Alec garda le silence, énonçant ainsi silencieusement à son père que ses conditions seront les siennes.

— Dans ce cas, en plus de me donner Mélusine, se sera toi qui partiras en me laissant ta meute.