Une vie d'art et d'amour (Tome 2)

chapitre 13

Chapitre 13 :

L'ombre s'approcha de plus en plus, brusquement elle me prit par le bras et me plaqua contre son corps d'un coup sec. La douceur de cette main me perturba, malgré la façon un peu abrupte dont cet inconnu m'avait attrapé le bras. J'étais totalement englobée par la musique quand je sentis deux mains se placer parfaitement au creux de mes hanches. Je m'approche un peu plus de cet inconnu et mes jambes se mettent à danser d'elles-mêmes. Je ne vois pas son visage mais je sens la respiration saccadée de cette personne sur mon cou. Quelques lumières dansent elles aussi à travers la foule, je n'attends que le temps où elles parviendront vers nous pour enfin voir le visage de cet inconnu. Car dans cette pénombre je ne pouvais distinguer que la silhouette de l'inconnu, des cheveux longs, une poitrine était désormais collée à la mienne, c'était une femme. Son visage était à quelques centimètres du mien, elle tenait toujours dans sa main mon bras et avec douceur elle fit glisser ses doigts jusqu'à mon coude, ce geste m'électrifia et me donna des frissons dans tout le corps. Elle mit mon bras autour de sa nuque et fit de même avec l'autre. Le peu de lumière au sol m'aida à apercevoir un petit symbole en forme de cercle tatoué sur le creux de son poignet droit. Elle commença un léger mouvement de gauche à droite au rythme de la musique, ses mains entouraient ma taille. Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais à l'aise dans les bras de cette femme, comme si j'avais dansé toute ma vie avec elle, je me laissais faire dans cette douce étreinte. Mes mains effleuraient sa nuque et je me mis sans réfléchir à caresser ses cheveux. Je fermais les yeux, savourant chaque sensation, chaque geste, c'était doux, léger. Séduite, j'en avait oublié Léo et tous les autres, il n'y avait que cette fille et moi, la musique nous emportait. J'avais l'impression de voler, nous étions dans une bulle, transportées par cette mélodie, rien ne pouvait briser ce moment. Je ne voyais toujours pas son visage, plongée dans l'obscurité je ne pouvais que me fier au toucher. Mes mains caressaient toujours sa nuque, je pouvais sentir les muscles de ses bras se tendre sous mes caresses, elle se pencha lentement et colla son front au mien. De ses doigts elle empoignait ma taille pressant ces derniers un peu plus fort sur ma peau, tout était dans la retenue, dans chacun de ses gestes je le sentais. Elle laissa échapper un léger rire et je pris soudainement conscience de notre proximité. Chaque geste, chaque caresse me brûlait la peau laissant des doux picotements sur leur passage, chaque seconde était une éternité, pour mon plus grand plaisir. En l'espace d'une seconde elle me retourna et colla mon dos contre sa poitrine puis elle continua ce mouvement de gauche à droite en suivant la musique. Sa main droite posée sur mon ventre, l'autre me tenant la hanche, j'étais prisonnière de ses bras. Ma respiration était saccadée, je ne parvenais pas à respirer normalement, je ressentais trop de choses en même temps. Sans m'en rendre compte j'avais laissé ma tête en arrière contre son épaule, la sienne reposait sur mon épaule elle aussi. Je me fichais de connaître son identité, à ce moment précis rien d'autre que ses mains et son toucher étaient plus important. Elle nicha sa tête dans mon cou et caressa ma peau avec son nez. Cette fille me possédait totalement, en la sachant si proche de moi, en sentant son souffle caresser ma peau, j'en oubliai même la musique et je la laissais faire...Elle me serrait plus fermement contre elle, collant nos corps l'une contre l'autre ne laissant aucun espace entre nous. J'avais chaud, mes yeux clos je ne pouvais plus bouger et je ne le souhaitais pas, pour rien au monde. Je voulais rester éternellement dans ses bras. Sa main caressait mon ventre et l'autre m'enlaçait, elle frôla mon cou nu de ses lèvres, la sensation était si légère que je finis par me demander si je ne rêvais pas. Un long frisson me parcourut tout le long du dos, ses caresses étaient de douces tortures. J'étais loin et tout était en ébullition dans mon esprit à cause de cette inconnue. Je sentis ses doigts venir sous mon menton et elle tourna ma tête sur le côté, nous devions être très proches car je pouvais sentir son souffle se mêlait au mien. Mon cœur rata un battement et tout mon corps se paralysa, c'était tellement frustrant de ne voir aucun trait de son visage, quelque chose de familier et de plus fort que moi me poussait à être plus proche encore. Elle laissa un soupir échapper de ses lèvres à l'entente des dernières notes de la musique, je sentis la chaleur de ses bras s'éloigner de moi laissant place au froid. Elle se mit face à moi et je vis pour la première fois ces prunelles saphir m'observer, ce bleu m'hypnotisait, il semblait marqué par le passé, et en même temps si sombre de désir. Je vis sa silhouette s'éloigner de moi et les lumières furent rallumées d'un seul coup. Je regardais autour de moi et vit quelques couples de danseurs se séparer et moi je restais seule, essoufflée sous le choc de ce qui venait de se passer. Ce n'était pas un rêve, tout avait été réel. Cette fille m'avait conquise, et je ne saurais jamais son nom ni même à quoi elle ressemble, à part qu'elle a de magnifique yeux. Une chose me revenait à l'esprit, un tatouage, sur son poignet, un souvenir.