Une vie d'art et d'amour (Tome 2)

chapitre 19

Je sens les rayons de soleil atterrir sur ma peau, la saison de l'été persiste pour mon plus grand plaisir. Je suis assise sur un banc du campus, mon prochain cours est dans 30 minutes, le temps de me reposer quelques instants pour boire mon thé. Je suis plongée dans mon livre quand j'entends qu'on m'appelle derrière moi :

-Hey Mady !

Je soupire malgré moi, je reconnais sa voix, malheureusement, mais bon je me demande si elle a décuvé depuis la veille :

-Salut, la gueule de bois se passe comment ?

-A merveille ! Je plaisante, le mal de tête reste un peu... Je voulais te remercier pour hier, et m'excuser des choses que j'ai pu faire ou dire... Répondit Alycia.

-Ne t'inquiète pas, je n'allais quand pas vous laissez rentrer seules en voiture après tous ces shoots !

-Ouais, on ne va pas dire que c'était plus prudent de nous ramener...

S'en suivi un silence quelque peu gênant entre nous, elle amorça un geste pour parler puis se retint :

-Vas-y, dis ce que tu allais dire.

-Tu-... Tu te plais bien ici en art ?

-Oh... Oui c'est vraiment cool, ce n'est pas la même chose qu'à Paris mais c'est tout aussi plaisant !

-C'est quoi tes modèles de prédilection ? Demanda-t-elle timidement.

-J'aime le réalisme. Les visages mais les paysages aussi.

-Tu dessines des nus ? Sourit-elle

-Euh non... Mais je suppose qu'on sera amené à en faire, pourquoi ? Demandé-je un peu sur la défensive.

-Alors je risque d'être sur une de tes toiles.

-Pardon ?!

-Je suis un des modèles féminins qui sert de nu pour le pôle Art.

-Vraiment ?

-Ils cherchaient des modèles, ça rapporte un peu d'argent alors j'ai accepté.

-Oh... Mes joues rosirent à cette vision.

-Tu rougis ? S'amusa-t-elle

Mady détourna le regard : jamais elle n'aurait imaginé devoir dessiner des élèves de ST.

-Je ne pensais pas devoir rencontrer mes modèles nus au détour d'un couloir de cette université à vrai dire. C'est quelque peu... Gênant...

-On ne nous force pas à le faire tu sais. Ceux qui le font sont en accord avec eux-mêmes. De plus, il n'y a aucune honte tant qu'on aime son corps. Je veux dire : je ne me prends pas pour une apollon mais... Si je peux rendre service. Sourit-elle puis les deux filles se séparèrent.

Mady entra dans l'atelier où 15 chevalets trônaient autour d'une estrade vide pour l'instant. Une fois les élèves installés, le professeur s'avança et remonta ses lunettes rondes sur son nez :

-Bien, aujourd'hui, nous nous baserons sur les perspectives du corps humain : appréhendez les angles, les ombres de chaque muscle, des bras, des jambes, l'inclinaison de la tête. Pour se faire, nous allons accueillir trois modèles qui se prêteront au jeu. Attention, cet exercice est à prendre au sérieux, votre travail sera évalué.