chapitre 51

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Neuf semaines s’étaient passées depuis le procès de Léo, ce dernier était pour l’instant en prison pendant un temps indéterminé, lui aussi attendait le réveil de Mady pour enfin finir son procès.
Cela faisait donc plus de deux mois qu’Alycia venait presque tous les jours, elle avait abandonné ses études de médecine, sachant pertinemment que son avenir ne se trouvait pas dans un hôpital. Non, elle voulait écrire, elle était partie en filière littéraire au lycée avec pour ambition de devenir scénariste pour film ou série, depuis ce rêve d’avenir lui était revenu à l’esprit.
Les jours passer ici étaient parfois rudes tant la douleur pour Alycia était forte, elle voulait voir Mady, revoir ses sourires, entendre son rire, recroiser ce vert passionnel dans ses yeux. Elle voulait qu’on lui rende celle qu’elle considérait comme sa moitié, depuis bien longtemps désormais. Certain jour, Alycia pleurait en silence tant la solitude était lourde pour elle, cette situation l’étouffer, mais elle ne voulait plus être loin de Mady. L’amour va souvent de pair avec le chagrin, c’est comme ça que cela fonctionne. Ça peut nous faire souffrir mais au bout du compte ça en vaut la peine. Il n’y a rien de plus beau à offrir que l’amour.
Alycia était assise près de Mady dans un fauteuil, elle lisait tranquillement, elle avait pris cette habitude depuis peu. Elle se leva pour se servir un verre d’eau et dit d’un ton sur la rigolade :
 
-Je ne pense pas que cela te dérange si je te pique une bouteille d’eau ?
 
Aucune réponse, comme toujours, elle soupira et se rassit et prit la main de Mady, quelques larmes s’échappèrent et coulèrent sur ses joues, elle baissa la tête, c’était dur, trop dur, mais elle ne voulait pas l’abandonner, elle ne voulait pas la perdre, doucement elle prononça :
 
-Qu’est-ce que je vais faire sans toi ? Je suis perdue… Pourquoi il a fallu que tu tombes sur un connard ? Il ne pouvait pas être parfait ! Comme ça je t’aurai laissée tranquille, dans ton coin avec ta nouvelle vie… Elle rigola doucement. Le destin fait bien les choses… Nous retrouver toutes les deux, dans cette ville… C’était horrible quand tu es partie en France, j’ai cru ne plus jamais te revoir, ne plus jamais ressentir cette vague de frissons et de chaleur qui me parcourait le corps à chaque fois que tes yeux se posaient sur moi…
 
La pièce restait silencieuse, Alycia souffrait de cette situation, pour elle la vie sans Mady n’était pas envisageable, ou du moins très difficile. A cette pensée les larmes continuèrent de couler sur ses joues, elle enfonça son visage dans ses mains et sanglota doucement.
 
-A… Alycia…
 
Instantanément la concernée releva la tête, sa déception fut horrible quand elle se rendit compte que la voix qu’elle avait entendue était celle de Sophia. Elle soupira fortement ce qui fit lever un sourcil chez la nouvelle venue :
 
-Désolée, tu as cru que c’était elle ?
-Ouais… Je sais ce que tu vas me dire, c’est stupide… Elle dort.
-Ce n’est pas stupide, on a tous envie de la revoir crois-moi, on a tous envie de retrouver notre Mady ! Dit-elle avec un léger rire. Mais il ne faut pas que cela te bouffe la vie non plus… Alycia tu ne fais plus rien à par écrire, lire et venir ici… Le soir on te voit presque pas, à part pour manger ! Je sais ce que tu éprouves pour elle… Mais tu ne penses pas qu’elle préférerait voir une Alycia en pleine forme ?
-Mais je suis en pleine forme !
-Aly’ regarde-toi… Tu as des cernes sous les yeux tellement tes nuits sont courtes…
-Tu sais pourquoi elles sont si courtes, car j’ai peur ! J’ai peur qu’elle ne se réveille jamais, et qu’elle meurt ici, dans ce lit, dans ce fichu hôpital ! J’ai peur de ne pas être là pour elle si elle se réveille et qu’elle pense que je n’en ai rien à faire d’elle ! Alors que non au contraire ! Tu sais combien je m’en veux de ne pas avoir remarquer son absence ? De l’avoir laissé avec ce psychopathe qui n’a eu que 15 ans de prison et une vulgaire amende ? J’ai peur qu’elle n’arrive pas à vivre après ce tragique évènement, imagine la... En même temps qui pourrait se relever indemne de ça ! J’en serais incapable ! C’est pour ça que je veux être avec elle, l’aider du mieux que je peux, je ferai tout pour la voir sourire de nouveau ! L’entendre rire, la voir joyeuse tout simplement et pas dans ce lit entre la vie et la mort !
-Alycia calme-toi je t’en prie…
-Comment tu veux que je me calme ?! Je l’aime et je suis impuissante face à la situation ! Hurle-je.

Une vie d'art et d'amour (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant