PROLOGUE

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Naît-on deux fois ? Oui. La première fois, le jour où l'on naît à la vie ; la seconde fois, le jour où l'on naît à l'amour.

Victor Hugo

Si je pouvais voir la vie comme tu la vois. Si je pouvais ressentir à la manière dont tu ressens. Si je pouvais avoir à travers tes yeux pour regarder le monde... Crois-tu que je pourrais y déceler une quelconque beauté ?

L'être vivant a une vie rempli d'embûches, une ligne droite et constante que l'on peut effacer d'un seul geste trop brusque. Fragilité, c'est ce que nous sommes alors que tous se croient invincibles. Et pourtant, tu nous regardes de tes yeux profonds et tu dois rigoler. Au fil des siècles, que dis-je, des millénaires, tu es resté dans l'ombre, sans que l'on te voit, caché. Parmi la foule, les genres, tu passais frôlant ces âmes passagères du temps. Et pourtant tu es resté le même, cette présence qui me réconfortait sans un mot, qui m'aiguillait vers ce qu'elle pensait être le bonheur. Tu n'as pas changé.

Tu as commis des erreurs mais je ne t'en veux pas. Moi aussi, aujourd'hui, j'ai commis une grave erreur.
Celle de t'avoir un jour oublié.
Tu as quitté mon âme, pour en rejoindre une autre que tu aimeras tout autant, j'en suis certaine.

Ce sont quelques mots, pour te décrire, pour te retrouver, pour espérer t'apercevoir un jour. Dans un an, un siècle, je ne sais pas. Le temps nous jouera un de ses tours favori.

Je m'apprête à être un oiseau aux ailes abîmées par la vie. Mais je continuerai de vivre, je te le promets. Avec pour seul but ; percevoir le fond de ton âme encrée dans tes yeux.

Oui, je te le promets.

Lien de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant