Lien de sang

CHAPITRE 4

DR SMITH

   Je suis désolé pour tout, la culpabilité m’entraîne, il faut que je prenne l’air avant de gerber toutes mes tripes. C’est la première fois qu’une femme décède entre mes mains... par ma faute.

Je ne veux plus voir personne, et être n’importe où sauf dans ce lieu qui empeste la Mort, odeur me donnant des nausées.

Dans mon élan mes yeux se posent sur le garçon dans la salle d’attente, il est déboussolé et je le comprends, mon cœur se serre car il pose les yeux sur moi, ils sont rougis par les larmes et réclament qu’une seule chose, une réponse.

Il a l’air d’une âme en peine, le chagrin et l’inquiétude le rongeant depuis maintenant près de 1h30.

Je m’approche de lui et lui dis les premières choses me passant par la tête sans vraiment réfléchir, avec pour seul objectif m’enfuir d’ici.

«- Je suis désolé…»

Son visage déjà cadavérique, devient livide sous l'effet de mes mots.

Ma phrase est simplement stupide et minable pour annoncer une nouvelle tragique, je suis pathétique, encore une chose de rater aujourd'hui. Il ne répond pas et serre les poings, s’il me tape, je le mérite, c’est ce que je pense.

Un regard des plus noir sur son visage alors qu’il se lève, s’estompe par la personne à côtés de lui qui le double pour venir me voir, le laissant pantois.

Un vampire.

Ça se sent à des kilomètres avec l’habitude, mais je ne vois pas ce qu’il fait ici et encore moins ce qu’il me veut.

«- Je veux la voir, maintenant...»

Non ! Mais il est fou, lui, devant un cadavre tous juste frais et saignant, il rêve. Il se met à parler avec plus de gravité dans la voix m’affirmant qu’il arrivera à ses fins en citant mon nom sans fautes. Ses yeux me fixent mais je n'ose pas le regarder. Je me retourne pétrifié et fait signe à quelques infirmiers de me suivre. C'est sans contestations qu'ils s'exécutent. Ils seront les témoins chargés de faire un rapport, si par malheur je contrarie l'homme de sang froid et qu'il me tue.

Je me détourne rapidement et avance, le pas plus qu'incertain jusqu’à LA salle de non-retour, tel un automate.

Après un long trajet à pied, tournant à de multiples reprises dans les couloirs, nous arrivons enfin devant les portes blanches et vitrées de la salle en question.

Le vampire, à quelques mètres des portes, a lancé un regard si meurtrier aux infirmiers nous suivant qu'ils se sont tous arrêtés dans le couloir alors que seulement nous deux continuons notre court chemin.

Quelques mètres plus loin, je prends appuis contre le mur et me penche à travers le bâillement d'une des portes vitrées. J'hésite longuement à entrer.

   Je vois Gabriel penché sur la jeune femme l’air plus que triste et dévasté, il passe avec la plus grande des délicatesse une éponges sur son corps.

J’ai l’impression que ce n’est pas le bon moment pour le déranger mais le vampire derrière moi me pousse légèrement à avancer. J’avance dans le dos de Gabriel et bien heureusement, il se retourne sans que je n'ai à le forcer.

Ses yeux attendent que je lui dise quelque chose, mais seulement quelques mots, tels des bégaiement sortent d'entre mes lèvres.

« - Il... il peut la ramener... je pense...que...il..., laisse le...laisse le faire seul...»