CHAPITRE 3

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Revenons peu de temps
après l'arrivée de June à l'hôpital
avec le point de vu d'un nouveau personnage...

GABRIEL CLARK

« - Dr Clark, on vous demande pour la 208, c'est une urgence ! »

Les portes de l'ambulance s'ouvrent, la laissant apparaître, tel un rubis sans éclat, June.

Ma June.

Je n'arrive pas à réaliser les images que je vois. Elle sur ce brancard en sang, la poitrine se relevant si faiblement que son souffle est presque imperceptible. Mon coeur bat à mille à l'heure tant l'inquiétude et l'angoisse s'empare de celui ci.

Je reste paralyser au milieu de cette foule mélangeant, brancardiers, infirmiers, et ambulanciers. Je vois flou mais, mes yeux pour rien au monde ne se détachent de son corps inanimé. La foule me bouscule dans tous les sens. Chaques personnes me frôlant, savent ce qu'elles ont à faire et moi je reste là, figer au milieu de ce couloir, entre le songe et l'horreur, me perdant peu à peu dans de bien sombres idées.

Des pas plus rapides, différents des autres, se font entendre derrière moi et dans l'instant ce sont deux petites mains moites qui viennent me prendre les épaules tout en se crispant sur ma chair m'arrachant un frissons de douleur.

Je tourne lentement la tête vers la personne puis croise les yeux furieux d'Anne m'envoyant des éclairs. Elle me contourne et commence à me secouer comme un prunier.

Elle est infirmière de mon bloc et je n'ai vraiment pas l'habitude de la voir comme ça, elle qui d'habitude est d'une timidité extrême avec tout le monde, je suis impressionné qu'elle prenne cette initiative.

Elle me sort aussitôt de ma léthargie faisant s'envoler mes pensées noires en attrapant cette fois ci ma blouse blanche et en tirant dessus pour m'avancer de force vers elle.

« - Ressaisis. Toi ! »

Ses deux mots ont suffi à me rendre le sang froid que j'avais perdu il y a peu. Elle empoigne mon bras puis me tire avec elle dans les couloirs suivant les ambulanciers.

Ils conduisent le corps ensanglanté de June à travers les couloirs alors qu'elle est toujours inconsciente. Plusieurs infirmières prenent le relais, poussant à leur tour le plus vite possible le brancard jusqu'à la salle 208.

Je ne perds plus un instant et tout deux nous préparons en vitesse pour l'opération, déboulant dans la salle en boulets de canon. Mes mains, trempées de désinfectant, ont arrêtées de trembler et ma peur s'est transformée en hargne à mon passage à travers les portes vitrées du bloc opératoire.  Dans ma tête une seule phrase résonne: Je dois me battre pour sa vie.

Le docteur Smith entre à son tour dans le bloc, l'air sérieux et les sourcils froncés, son pas rapide et court en dit long sur ce qu'il ressent ; il est totalement horrifié par ce qu'il voit.

Les premiers soins ont été fait dès son arrivée dans la salle. Plusieurs machines ont été branchées autour de June. L'une d'entre elle, indique son rythme cardiaque que je trouve beaucoup trop rapide. Pourtant sa respiration n'est pas saccadée, ce qui m'inquiète d'autant plus quant à son état de vie.

On l'ausculte sur les hanches en remontant sur son bras en piètre état se détachant littéralement de son corps, et ne tenant qu'à l'aide de son costume.

L'hémorragie qui s'était déclenchée est affreuse. Tous ses nerfs sont presque déchirés et ses muscles abîmés. Quant à ses os ce n'est qu'une histoire ancienne.

J'ai pris la peine d'écouter le topo qu'on fait les ambulanciers sur son accident, mais les causes de celui-ci sont tellement étranges que je n'y crois pas une seconde. Je ne peux pas croire à leur histoire de chute, elle n'a pas pu se faire une telle blessure en tombant, c'est impossible.

Lien de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant