CHAPITRE 6

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JUNE

Je ne réalise pas quand je vois tous les médecins autour de moi m'auscultant de toute part.

J'ai fait d'après eux un micro coma de trois semaines entières, cela aurait pu durer plus longtemps mais d'après ce que je comprends des murmures qu'il se transmettent entre eux, la situation dans laquelle j'étais, était tellement désespérée que mon réveil soudain sonne à leur oreille comme un miracle.

Je n'ai que de très, très vague souvenir, de ce qu'il s'est passé après ma chute. Les premières choses qui me viennent à l'esprit sont des couleurs tirant toutes vers le foncé, des lumières aveuglantes, et un son insuportable de brouhaha en continue dans ma tête.

La seul chose dans cette dure réalité qui me ramène un temps soit peu à du réconfort est une sensation de fraîcheur constante enveloppant mon corps comme si elle était là depuis toujours.

Elle me rappelle quelque chose d'important mais je ne saurais quoi dire, mes pensées sont brouillées et totalement floues à mes yeux. J'ai beau essayé de me souvenir d'un quelconque détail de mon accident, je sais d'avance que tous mes souvenirs se sont évaporer pendant mon coma.

On dit que la conscience sait ce qu'il se passe en permanence que l'on soit vivant ou mort mais pour moi cela reste encore à prouver.

Une odeur nauséeuse frôle mes narines et me donne envie de vomir. Quand je me rends compte d'où provient l'odeur, je reste sur un état de dégoût. La nourriture aux allures de pâté pour chat que l'on m'a servie donne tout sauf l'envie d'être goûté.

Essayant de trouver plus d'indices quant à ma situation, je tends l'oreille vers la porte menant aux couloirs.

J'entends alors plusieurs polémiques sonnant comme des reproches et reconnais aussitôt la voix de Gabriel grondant après un autre homme qui souhaite entrer dans ma chambre.

Mes yeux me fond mal mais j'arrive à le voir se diriger vers moi, sur son visage, un très triste sourire aux les lèvres.

À son arrivée, il a fait expulser tous les autres médecins de ma chambre, a fermé les stores jaunis par le temps d'un coup sec et s'est avancé vers moi d'un pas rapide me prenant directement dans ses bras sans que je ne puisse faire le moindre mouvement pour lui rendre cette marque d'affection.

Pour l'instant, je me sens comme lourde et fragile à la fois et même un mouvement aussi simple que de faire un câlin me semble insurmontable. J'ai l'énorme impression de ne plus appartenir entièrement à mon corps.

« - Ça va ? Me demande t-il se reculant un peu ; ... tu as l'air... »

Ses iris me scrutent de bas en haut pour revenir sur mon visage.

« ...moins fatiguée ; finit-il par dire.

- Ça peu aller... ; ma voix est enrouée après autant de semaine sans avoir parler à personnes. C'est comme si un chaton avait squatté ma gorge durant tout ce temps.

Je me dégage les bronches et reprends mon souffle pour parvenir à terminer ma phrase.

« - Mais... »

Je n'ai pas le temps de dire un mot de plus qu'il commence déjà à s'inquiéter, je le sais.

« - Oui ? Me coupe t-il.

- Je... je ne ressens plus rien ? J'ai mal à l'épaule et j'ai l'impression d'être dans les vapes... C'est... ; je reprends mon souffle péniblement ; ... est-ce que c'est normal ? »

Suite à mes mots, il devient pâle et expire lentement.

« - Approche-toi je vais te montrer... »

Lien de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant