Chapitre 15 : De l'argent contre le silence

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When A Maid GOT7


Cette fois, en plus de sa carte de visite, il dégotta un chéquier noir de la poche de son costume.

- Essayez plutôt d'écouter ce que nous avons à vous dire, Mademoiselle.

Je plissais les paupières et fronçais les sourcils en reculant de quelques pas.

- Qu'est-ce que je suis censée comprendre ? Sifflais-je alors entre mes lèvres, sur la défensive

- Vous pouvez comprendre qu'on vous laissera mettre autant de zéros que vous voulez. Répondit l'homme avec un large sourire en désignant le chéquier du doigt. Dans la limite du raisonnable, bien entendu...

- Oui mais enfin, chéri. S'enquit rapidement la femme à ses côtés en posant ses mains soigneusement manucurées sur l'épaule carrée de l'homme. Tout est possible. Les bons comptes font les bons amis, ma chère enfant.

Pendant quelques secondes, le dit-nommé Kim Taeryun ne cessa pas de secouer son chéquier devant mes iris, un peu comme s'il tentait de m'hypnotiser avec. Et en toute honnêteté... cette méthode commençait lentement à faire ses preuves sur mon subconscient. « Choi Da Hye » me murmura alors ma voix intérieure. « Sors d'ici. Dégage de là. ». Vous devez déjà savoir que ma voix intérieure avait toujours raison. Même quand elle avait tort, elle avait raison. Pourtant, cette fois, mon corps – lui - refusait de faire ne serait-ce qu'un seul mouvement. J'étais comme gluée sur place alors que mes yeux suivaient lentement le mouvement de ce chéquier noir. Celui-ci était recouvert d'une protection en cuir foncé motif croco, comme ceux des chaebols dans les dramas mélodramatique qui passaient en soirée à la télévision. N'était-ce pas là le genre de chose que faisaient les gens fortunés ? Ils balançaient de l'argent aux visages des jeunes femmes qui les dérangeaient en voulant épouser leurs fils et...- attendez je digressais. Je n'épousais personne, moi. Et on me proposait quand même de l'argent ? Pourquoi ?

Le cœur battant, je commençais à faire un rapide calcul à l'intérieur de ma tête. Première chose à retenir, j'étais à présent sans le sou et prête à me faire jeter du seul endroit que je considérais comme « ma » maison à Séoul. Deuxième remarque, je devais bien trouver un moyen de rentrer chez moi, n'est-ce pas ? Les tickets de trains étaient très chers surtouts lorsqu'on les achetait à la dernière minute et surtout pour le jour-même. Empocher un chèque... particulièrement si celui-ci était marqué avec autant de zéros que je voulais, n'était peut-être pas une si mauvaise idée que cela.

La femme en tailleur blanc s'approcha de moi, me tirant soudainement de mes opérations mentales en m'attrapant par le bras. Je pivotais la tête vers elle avec stupéfaction mais celle-ci m'adressa un large sourire, qui se voulait probablement rassurant mais qui, toujours à cause de ses lèvres bizarrement gonflées, avait plutôt l'effet inverse.

- Permettez-moi, ma chère. Fit-elle alors de sa voix mielleuse en me dirigeant vers la table. Nous serons plus à l'aise tous confortablement installés autour de cette table, pour discuter.

- Je... Commençais-je en tentant un peu vainement de me dégager

En vérité, je ne voulais pas y mettre trop de force. Malgré son visage aux traits anormalement tirés, cette femme devait probablement avoir l'âge d'être ma mère. Je le remarquai encore plus lorsque je baissais les yeux sur sa main veinée et tachetée installée sur mon bras.

- Ma chère, nous n'allons pas vous manger. Continua-t-elle sans se départir de son sourire. Ne vous inquiétez pas. Vous êtes celle qui décidez ici. Chéri. Viens t'assoir.

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