Sur la vague de nos sentiments

23. Pierre

Le mois d'Octobre file à une vitesse folle. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma petite soeur. Heather. Heather la guerrière. Heather qui accepte que je sorte avec l'homme de sa vie. Enfin sortait.
Elle fête ses 18 ans aujourd'hui, le jour même de son anniversaire.
Je lui ai acheté un pendentif qui est en accord avec ses bracelets. Priant pour que Jules n'ai pas eu la même idée.

-Pierre change de chaussures je t'en pris! Hurle Hil'

Je souris et décide de l'écouter. J'ai mis une chemise blanche avec un pantalon bleu marine. Ça contraste. J'aime bien.
Heather a revêtu sa plus belle robe. Des talons vertigineusement hauts. Elle ne s'est pas maquillée, et putain ça a beau être ma soeur, elle est canon.
Jules est en accord avec sa tenue, bleu marine. La couleur préféré d'H. Je souris en les voyant arriver comme le meilleur couple de l'année. Une bonne partie du lycée est là, H a beaucoup d'amis, même Britanny est là.
Nate regarde Jules et H avec tristesse comme si il ne pouvait pas obtenir ce qu'il voulait. Je le soupçonne de bien aimer ma soeur.

La fête est géniale. Je m'ennuie un peu. Liza est avec Will dans un coin. Elle est blottie contre lui et il sourit. C'est la première fois que je le vois sourire pour de vrai.

Assis au milieu des gens euphoriques, de la fumée des gens qui fument, du bruit de ceux qui rigolent trop fort pour se donner en spectacle. Je suis mal à l'aise parmi tout ce monde. Et j'ai perdu mes amis qui sont tous dispersés aux quatres coins de la maison d'Hillary ses parents qui l'ont desertés le temps du weekend. La musique est trop forte. The chainsmokers à tue tête. Je m'isole dans la chambre d'amis. Y ouvre la fenêtre en prenant une grande bouffée d'air. Je suis en train de faire un début de crise. Je sens que je n'arrive plus à respirer.

En bas les gens s'amusent, chantent, dansent, et moi, je cherche juste de toutes mes forces à trouver de l'air.

-Hé Pierre je te cherchais. Heather va ouvrir ses cadeaux

-J'arrive...

-Pierre?

Je suis de dos. Je n'entend que sa voix. Je sais que c'est lui. Même sans qu'il ne parle je le savais. Il y a cette drôle d'alchimie entre nous que je ne peux pas expliquer.

- Ca va je vous rejoins

Il a compris. Il me force à m'asseoir et à le regarder dans les yeux.

-Regarde moi Pierre. Tout va bien. Respire
-Je serais mort espèce de con
-C'est vrai. Mais je te demande quand même de te calmer. Regarde moi.

Il y a une certaine distance entre nous. Le contrat. On l'a déjà rompu deux fois. Avec le baiser sur la plage, et la nuit que j'ai passé dans ses bras.
Je lève les yeux vers lui et l'invite à s'asseoir près de moi. Tout en m'éloignant le plus possible. Ses doigts effleurent les miens et nous nous éloignons encore, comme si nous étions contaminés par un poison horrible si nous nous touchions.

-Tu me racontes?
-Y a rien à dire. J'aime pas la foule
-Je sais. Calme toi bordel

J'ai énormément de mal à respirer. Et plus je n'arrive pas à me calmer et plus ça m'angoisse de ne pas trouver assez d'air. Je suis le genre de gars qu'on pense vraiment invincible mais je suis le plus faible de tous.
Je connais peu de personnes qui angoissent à la seule idée de manger. Qui paniquent des qu'il y a trop de monde dans la même pièce. Avant, j'arrivais à gérer, mais depuis que Raphaël est parti, je dérive doucement vers la noirceur de la tempête de l'île de mes tourments. Et ça m'effraie.
Les seuls capables de m'en sortir sont Hil', H, et Jules.
Je ne trouve pas la solution pour retrouver le rythme normal de ma respiration.

Jules passe sa main dans ma nuque et y dessine de petits ronds invisibles avec ses longs doigts fins.

-Chuuuut. Calme toi mon ange