Cette journée ne pouvait pas mieux se passer : tôt ce matin nous avons abordé un navire marchand venant tout droit des Indes : ses cales étaient remplies de trésors, des épices, des pierres précieuses et de la soie. Encore une belle prise que nous avons ramené dans nos cales, déjà bien chargées par des abordages antérieurs.
C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons jeté l'ancre à Saint-Malo. Nous devions refaire nos stocks déjà épuisés. Avec toutes les fêtes que nous organisons pour les glorieuses victoires de notre capitaine, les provisions partent à vu d'œil. C'est dire si nous avons plus de trésors que de quoi manger.
Avec notre corvette nous passons inaperçus sur le port. D'ailleurs c'est la première fois, depuis trois mois au moins, que je pose mes pieds sur la terre ferme.
Cela me rappelle la période où j'étais serveur dans une brasserie. Un emploi fatigant et pas très bien payé. C'était le jour où le capitaine m'a remarqué et m'a proposé de faire parti de son équipage.
Je me souviens qu'une bagarre avait éclaté et que ça s'était transformé en bagarre générale. Un homme ivre se battait avec un des hommes du capitaine. Il avait un tesson de bouteille et l'avait déjà bien abîmé, si je n'étais pas intervenu, si je n'avais pas ouvert le feu, il ne serait sûrement plus vivant à l'heure qu'il est.
Voyant ma maîtrise des armes, il avait jugé bon de me sortir de ce trou d'ivrogne. Bien sûr, je n'avais pas imaginé une seule seconde qu'il s'agissait de piraterie. Mais bon, on s'y fait.
Plusieurs de mes semblables vont dépenser leur or sur le port. J'aimerais, je l'avoue, faire de même. Cependant le capitaine nous a assigné, moi et ceux qui reste, à décharger les tonneaux et les caisses.
Une chevelure rousse, que je ne connais que trop bien, descend du bateau, il tient une sorte de cahier. Il vient se tenir près des tonneaux et des caisses que je suis en train d'aligner.
« Tiens Thomas. Me dit-il en me tendant son cahier. Tu peux me tenir ça.
- Oui bien sûr. Mais pas trop longtemps.
Je lui tiens donc son cahier. Il sort de sa poche une petite cordelette. Il remonte ses cheveux puis les attaches. Après ces trois mois en mer, ses cheveux lui arrivaient sur ses épaules. Les miens n'avaient pas trop soufferts, étant très courts à l'origine, je n'avais pas encore de problème de longueur.
-C'est bon, merci Thomas. »
Il reprend son cahier, et moi, je continue à aligner, empiler les tonneaux et les caisses sur plusieurs rangées.
En tant que cambusier, Cyril est chargé de tenir à jour le stock de provision dans les cales. Nous sommes environ une trentaine sur le navire. Il est donc primordial de savoir si nous avons suffisamment de provisions pour les grandes traversées. Même si lors d'abordages, nous nous servons dans les cales de nos ennemis. Si toutefois le bateau n'a pas coulé.
Le dernier tonneau, enfin. Ils ont beau être vides, ils pèsent quand même leur poid. Cyril est de l'autre côté maintenant, il compte ceux qui ont été remplis.
« Vous pouvez les monter ! Cri t-il aux hommes chargés de mettre les caisses à bord. Faites doucement ! Plus à gauche ! Voilà, parfait ! »
De nombreux aller-retours plus tard, la cargaison de provision est à fond de cale. Les matelots et les autres qui étaient partit sont revenus sur le pont. Le tout aura duré plus de deux heures.
Une partie de notre butin a permis de payer les provisions, et surtout de ne pas éveiller les soupçons. Faisant ainsi plus de place dans la cale pour les caisses et les cages.
Nous avions des cages, au cas où nous avions des prisonniers. Là elles étaient vides. C'était plus pratique pour les garder à l'œil.
Je suis le dernier à remonter à bord. Nous levons l'ancre et sortons du port.
Je ne fait rien de spécial, j'observe les nombreux gabiers suspendus au dessus du vide, s'occupant des voiles qui ne peuvent être manœuvrées du pont et les matelots qui règlent ces dernières. J'essaye d'apprendre en les observant.
Cyril m'appelle, il me fait signe de le suivre. Je m'engouffre avec lui dans les entrailles du navire.
« Un problème Cyril ?
- Non rassure toi. J'aurais besoin de ton aide. Il y a assez de matelots et de gabiers sur le pont pour s'occuper du gréement, tu n'as pas besoin de t'en faire. Et puis je préfère que ce soit un ami en lequel j'ai entièrement confiance qui m'aide à faire cela. Dit-il en posant sa main sur mon épaule.
- Que veux-tu que je fasse ?
- J'aimerais réorganiser la cale. Il dit plus bas, ces imbéciles ont mis les tonneaux en vrac, ce qui fait qu'on n'accède plus à certaines parties. »
Les tonneaux étaient lourds, mais à un tonneau chacun c'était faisable.
« Au fait, tu sais ce que j'ai entendu là haut ? Dis-je en posant un tonneau.
- Je t'écoute. Dit Cyril intéressé en m'aidant à le poser.
- Ceux qui sont revenus des brasseries sur le port, ont raconté des choses intéressantes. L'équipage du navire marchand de ce matin ne sait pas tenir sa langue. Tu sais bien que le capitaine en a épargné certains, et qu'ils sont partis sur des canaux.
- Oui, un gabier, un maître charpentier et trois matelots je crois.
- Exactement. Figures toi que l'un d'entre eux était français, comme nous. Il comprenait ce qu'on racontait. De ce que j'ai entendu, celui-ci à été repêché par un navire de ligne, la moitié de l'équipage était français.
- Et ?
- Et bien, il paraîtrait que cet ingrat nous a balancé, en donnant notre position, nos plans pour la suite et tout le bazar.
- Oh ! Le papelard !
- Et attends c'est pas fini, certains disent même, que c'est ce même navire qui nous cherche depuis des mois, pour nous arrêter.
- Nous arrêter ? Dit-il en explosant de rire. Qu'ils viennent seulement se frotter à nous ! Ils leur faudraient plus que de la chance, s'ils pensent venir à bout de notre navire.
- Je suis d'accord, en plus c'est pas pour me vanter, mais je vise très bien quand il s'agit de tirer dans les sainte-barbes. »
Nous rions de bon cœur. J'avais cependant une appréhension vis à vis de ce qui allait nous arriver si on le croisait. Je n'ai jamais encore eu à faire avec un navire ennemi de cette taille. Même si nous avions un avantage considérable : nous étions rapides et maniables. Tout le contraire de leur navire de ligne.
Cela devait faire trente bonnes minutes que nous organisons la cale avec Cyril. On devait avoir quitté définitivement le port. Nous voguons après en sur la Manche. Notre but était d'atteindre le Golfe de Gascogne pour ensuite atteindre les îles Canaries.
J'avais un pressentiment, comme si ce voyage n'allait pas se passer comme prévu.
Voilà pour le Chapitre 1, il est très court , je sais, mais le prochain sera plus long !
C'est la première fois que je me lance dans un terraink, donc on verra bien ce que ça donne ^^
Vous pouvez me dire ce que vous en pensez pour l'instant, même si je conçois qu'il y a des choses à améliorer...etc.
Aussi, bla-bla habituel mais l'image des personnalités publiques dans cette fic ne m'appartient pas, donc si problème il y a, je retirerai.
Je crois que j'ai tout dis ! J'espère que ça vous aura plus. Je vous fais des bisous, à la prochaine pour le chapitre 2 !
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La Malédiction du Cobra's Hook
FanfictionSi je vous dis XVIII ème siècle, bateaux, trésors, et aventure cela doit certainement vous évoquer un monde apprécié de certains : la piraterie. Un monde merveilleux pour Thomas, qui lui permet de survivre assez facilement en ces temps difficiles...