-"Partout où je vais, je vois son visage, il me manque vraiment."
Peter traverse les airs se balançant d'une toile à l'autre. Il veille encore et toujours sur le Queens et sur New York. Iron Man n'est plus là, il n'y a que lui, les Avengers sont dispersés un peu partout. Le QG n'existe plus.
Le crépuscule tend ses bras à la nuit et la lune est déjà là. Alors que la toile bleue foncée s'étend sur la ville et que les premières lumières brillent dans l'obscurité qui apparaît, Spider-Man n'est que l'ombre de lui-même. Le jour où ils ont gagné, le jour où Thanos et son armée se sont évaporé en milliards de grains de poussière, ce jour-là tout a changé.
-"Hey, monsieur stark...Vous pouvez m'entendre ? C'est Peter."
Le héros a bien travaillé ce soir, il a accompli une partie de sa mission, protéger les innocents et aider la population. Il n'est pas seulement le nouveau protecteur de la ville, il est aussi la petite araignée sympa du quartier.
Mais il est difficile de se concentrer quand son esprit souffle encore et toujours les mêmes mots.
-"On a gagné, Monsieur stark...On a gagné, on l'a fait ! Vous l'avez fait."
Il faut qu'il avance et qu'il se remette, mais comment ? Est-ce que tous ceux qu'il aime sont condamnés à mourir prématurément ? Et qu'en est-il de May, va-t-il la perdre aussi ?
Ce gouffre béant, ce manque, cette peine, ne disparaîtra jamais vraiment. La douleur restera, meurtrissant son cœur encore et toujours. Comme une main qui se serre autour de son organe vital.
-"Je suis désolé, Tony."
Mais il doit être fort, pour May qu'il aime tant, pour Pepper qu'il voit de temps en temps, pour Happy qui l'aide pour la technologie de son costumes et ses améliorations mais aussi et surtout pour Morgan, la petite fille de monsieur Stark.
Les premières étoiles scintillent dans le ciel, et l'obscurité apparaît.
Il décide de s'arrêter là pour ce soir et se prépare à retourner chez lui. Il saute et vrille puis se dirige vers le Queens. Cependant un son léger, mais assez mélodieux attire son attention. Il baisse son regard mécanique vers les toits des immeubles et aperçoit une petite silhouette au sommet d'une grande bâtisse surplombant tout juste les autres. Là dans la pénombre se tient une jeune fille, les bras levé vers le ciel, les yeux clos, chantant si bas que même lui a du mal à l'entendre.
Intrigué et curieux Spider-Man contourne l'immeuble, il saute et s'accroche au mur de brique de la bâtisse puis grimpe et glisse sur le sommet juste derrière une grosse cheminée. Il se fait discret et silencieux telle une araignée. Il saute prestement sur le conduit et observe cette fille qui lui tourne le dos. Que fait-elle ?
Il pense qu'il a été assez discret, et c'est bien là son problème. Il n'a fait aucun bruit, son souffle est léger et même ses battements de cœur sont au ralenti en regardant cette fille, qui semble communier avec la nuit. Peter se perd dans sa contemplation mais manque de tomber de son perchoir quand la jeune fille se retourne, les sourcils froncés et les yeux perdus dans le vide.
-"Qui est là ?" Demande-t-elle. Elle fait quelques pas les bras tendus à la recherche de quelque chose. "Je sais que vous êtes là." Elle approche d'un petit muret sur sa droite et tâtonne le plâtre du bout de ses doigts jusqu'à ce qu'elle trouve enfin l'objet qu'elle recherche depuis le début. "Je vous entends vous savez ?" Crie-t-elle. Ses doigts fins se referment enfin sur ce qu'elle veut attraper, une canne, longue et blanche.
Peter s'est repris et s'est levé, prêt à s'enfuir mais alors il voit ce qu'elle a dans sa main. Une canne pour non voyant. Elle est aveugle. Un instant il est surpris mais très vite il se reprend, il n'est pas obligé de lui dire qui il est. Il peut simplement s'excuser et partir. Ou alors il peut fuit. Oui c'est ce qu'il va faire. Il tend son bras et envois un fluide de son lance toile, ce dernier se fixe au loin et Spider-Man décolle. Alors que la jeune fille approche.
Elle a senti son parfum dans la brise nocturne. Elle n'est pas folle. Mais elle entend un bruit puis sent un courant d'air qui souffle quelques mèches rebelles.
-"Attendez !"
Mais c'est trop tard, Peter est déjà à quelques mètres, loin d'ici.
Le jeune homme se dirige finalement vers sa demeure, laissant l'air frais du soir calmer son cœur.
-"Mais qu'est-ce que tu as fait mon pauvre Peter ?" Se réprimande-t-il.
Il finit par atterrir tout près de son appartement et se faufile vers sa fenêtre faisant confiance à son sixième sens pour le protéger de tout danger.
Une fois glissé dans sa chambre, il se laisse tomber sur son lit et retire son masque qu'il jette négligemment sur son bureau.
Avec lassitude il se passe une main sur le visage. Pourquoi a-t-il fui ?
-"Peter ?" Appelle May depuis la cuisine. "C'est toi ? Tu es rentré ?" Finit-elle par dire tapant à la porte de la chambre de son neveu avant de s'y introduire. "Est-ce que ça va ?" S'inquiète sa tante quand elle voit le désarroi sur les traits de son petit.
Elle s'approche et s'assoit sur le lit tout contre le côté de Peter. Elle passe un bras protecteur autour des épaules du jeune homme. Puis pose un baiser sur sa tempe. Elle sait pertinemment que Peter souffre, il souffre trop pour quelqu'un de son âge. À dix-sept ans on s'amuse.
Ils restent tous deux ainsi, ils n'ont pas besoin de parler. Puis dans un souffle Peter se lève et se dégage gentiment de l'étreinte de sa seule famille.
-"Je vais prendre une douche." Dit-il alors qu'il se dirige déjà vers la salle de bain.
-"OK et après on mangera un bon repas." Rétorque sa tante.
-"Merci May." Souffle Peter avant de s'enfermer.
Elle a compris toutes les significations de ce simple 'merci'.
Peter s'est laissé emporter dans les bras de Morphée. La nuit est avancée à présent.
Mais si pour une fois, cette nuit, il ne se réveille pas en sursaut dû aux cauchemars qui le hantent encore, dans son songe, ce sont ses yeux qu'il voit. Ses incroyables yeux aux innombrables nuances de chocolat et de menthe. Il espère les revoir.
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Tu me vois, je te ressens.
FanfictionÀ travers tes yeux, je me retrouve. Sous ton toucher, je me sens fort. Loin de toi, je faiblis, mais ensemble nous sommes meilleurs. Peter ne pensait pas qu'il pourrait de nouveau vivre et être heureux. Être enfin lui-même. Cependant, la vie de supe...