Chapitre 10 : Je Veux Mourir

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Toujours le même état. Toujours la même cellule. L'obscurité, la moisissure, la peur, l'angoisse, la faim, la soif et le désespoir.

Clara est malade, ses poumons la brûlent, elle doit avoir une infection à cause de toute l'humidité dans l'air, sans compter le froid.

Elle tremble, elle est affamée et assoiffée, elle est si faible qu'elle est allongée à même le sol, et n'a plus la force de se relever. Elle pleure encore et toujours. C'est tout ce qu'elle parvient à faire.

Elle n'a pas eu d'eau ni de nourriture depuis elle ne sait combien de temps, et sa bouche est si sèche que sa toux lui donne l'impression que sa gorge se déchire.

Quand la fente de la porte s'ouvre finalement, Clara tourne la tête et rassemble le peu de force qu'elle a pour bouger.

Son corps est si faible qu'il lui faut un effort monumental pour se retourner sur le côté puis sur le ventre.

Elle rampe accroupi jusqu'à ce que ses doigts touchent le métal froid d'une tasse. Sa prise est si maladroite alors qu'elle la tire vers elle, mais elle fait de son mieux pour ne pas la laisser tomber et la porte à ses lèvres. L'eau est une bénédiction pour sa gorge douloureuse. Quand elle repose la tasse, elle découvre avec surprise un second récipient juste à côté, une odeur de légumes s'en échappe et son ventre gronde, un gouffre profond provoqué par la faim s'est creusé.

Ses mains tremblent et quand elle attrape le bol plein d'une soupe froide elle en renverse un peu, elle sanglote, elle pleure, elle en veut, elle est si faible, elle a faim.

Son estomac caverneux, elle avale la soupe, ses doigts maigres pressés contre la tasse, souhaitant plus, souhaitant un soulagement, souhaitant le contact rassurant de la main de Peter dans ses cheveux ou de sa douce main sur sa joue.

Clara retourne de l'autre côté, son corps douloureux et meurtri. Elle reste allongée au sol. Elle frissonne sentant la fièvre qui commence à la traverser. Le froid semble lui transpercer la peau alors que ses entrailles la brûlent.

Elle reste là, sans bouger, un moment jusqu'à ce que son ventre se tord et se serre. Elle laisse échapper un gémissement alors qu'elle se tourne sur le côté, son bras enroulé autour de son ventre.

Au début, elle pense que c'est la même douleur de faim que celle qu'elle a depuis... trop longtemps, mais quelque chose lui rampe dans la gorge.

Elle va vomir. Elle vient de manger pour la première fois depuis des jours et elle est sur le point de tout rejeter.

-"Non non Non."

Elle a besoin de nourriture et d'eau, elle ne peut pas vomir. Elle est assez faible comme ça. Ses bras tremblent alors qu'elle presse ses paumes contre le sol, sa peau fiévreuse brûlée par le froid alors qu'elle tente de se relever.

Son estomac est si creux depuis si longtemps qu'il ne pouvait pas supporter l'absorption soudaine. Alors elle vomit.

Clara a tellement, tellement faim, et la contraction de son estomac lui coupe le souffle, et il se soulève encore, ce qui lui donne horriblement mal à la poitrine. Elle aurait pleuré, si son corps avait eu assez d'eau pour former des larmes, mais en réalité, elle tremble simplement, se sentant comme si tout son corps était en train de s'autodétruire.

Clara halète se sentant faible, mais force ses muscles à bouger. Elle s'éloigne de la pagaille, rampant de l'autre côté de la pièce jusqu'à se trouver contre le mur. Elle se recroqueville, l'estomac déchiré par une vive douleur alors qu'elle sanglote.

Elle ne s'est jamais senti plus désespérée dans sa vie. Elle n'a rien senti de rassurant depuis des...jours, semaines.

L'espoir meurt dans sa poitrine, et elle ferme les yeux devant la douleur causée par sa toux.

Elle ferme les yeux, voulant juste dormir, quand cette terrible musique résonne de nouveau dans les haut-parleurs.

C'est trop. Elle pousse un cri d'angoisse et porte ses mains jusqu'à ses oreilles, les appuyant et essayant de bloquer le bruit alors que ses ongles s'enfoncent dans le côté de sa tête. Elle a presque envie de s'arracher les oreilles ou de se cogner la tête contre le sol jusqu'à ce qu'elle meure. Mais elle est trop fatiguée et elle ne peut que rester immobile et prier pour que tout se termine bientôt.

🕷️🕷️🕷️🕷️

Toujours au sous-sol de la maison près du lac, Happy et Peter cherchent sans relâche un moyen de retrouver Clara. Deux semaines maintenant qu'elle a disparu. Et les deux derniers mails, n'ont fait qu'augmenter l'angoisse et la peur de Peter de perdre la fille qu'il aime. La voir souffrir, supplier et tousser douloureusement l'ont conforté dans sa décision. S'il trouve Toomes, il le tue. Qu'importe qu'il ait une femme et qu'il ait un jour aimé sa fille. Cet homme doit mourir.

-"J'ai peut-être quelque chose." Annonce Happy, coupant court les pensées du jeune homme. "Dans la vidéo ou il te parle, il n'a pas fait attention et on voit dans le reflet de la vitre derrière lui un numéro."

-"Oui je l'ai vu et vous m'avez dit que ça ne donnait rien !" Réplique Peter un peu trop énervé. Il inspire un coup pour se calmer. "Désolé. Continuez."

-"Ce n'est rien petit, ne t'en fais pas." Reprend l'homme. "Donc j'avais pensé que c'était un début d'adresse au début et les recherches n'ont rien donnés, mais non, c'est un numéro de cellules, je pensais à une prison, mais après quelques recherches, il s'agit en fait d'un ancien hôpital psychiatrique. Il n'est pas très grand et possède six chambres, si on peut appeler ça comme ça." Le chauffeur tape sur le clavier et a cet instant un dossier s'ouvre, avec photos et articles en tout genre. Les photos des cellules ressemble énormément à celle où se trouve Clara. De plus, le numéro sur l'enregistrement et le même que celui d'un des cachots de cet établissement.

-"On y va ! Faut pas perdre plus de temps." Peter court dans la pièce adjacente enfiler son costume. Alors que l'homme enregistre l'adresse et ramasse les clés de la voiture. Jamais de sa vie encore Peter n'a vu Happy aussi concentré sur sa trajectoire.

Ils roulent à une vitesse folle et bientôt ils arrivent dans une ruelle toute proche de l'ancien hôpital.

La détermination coule dans les veines du jeune héros mais aussi et surtout la peur et l'angoisse qu'il ne soit trop tard.

Tu me vois, je te ressens. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant