Chapitre 9 : Viens Me Chercher

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Clara se réveille, elle se sent faible, sale, triste et désespéré. Elle n'a toujours aucune idée de l'endroit où elle se trouve ni depuis combien de temps elle est là, deux, cinq ou dix jours, elle n'en sait vraiment rien, elle ne sait pas qui l'a enlevée, ni même pourquoi. Et plus que tout au monde Peter lui manque.

Le souvenir du jeune homme fait piquer le coin de ses yeux. Elle est si triste, elle est terrifiée, elle va rester et mourir ici, seule et torturée par ce fou.

Un frisson la secoue, cette cellule est glaciale. Le bout de ses doigts la brûle, elle se les ait écorché à force de chercher, et ses pieds ce n'est guère mieux. Elle a faim et soif. Elle est épuisée.

Elle qui se fie à son toucher et son ouïe pour voir, aujourd'hui ses sens ne lui sont plus d'aucun secours.

Et le désespoir prend de plus en plus de place, remplaçant doucement mais sûrement l'assurance que quelqu'un vienne la sauver. Deux, cinq ou dix jours, elle n'en sait rien.

-"Peter..." Souffle-t-elle dans un sanglot étranglé.

Un bruit attire son attention. Une petite trappe s'ouvre tout en bas de la porte. D'abord terrifiée la jeune fille ne bouge pas, retenant sa respiration et se collant le plus possible contre le mur. Puis elle reconnaît le bruit d'une gamelle qui frotte contre le sol. Et la voix qui lui fait si peur retenti.

-"Sois prudente, ne renverse rien, c'est tout ce que tu auras pour les prochains jours."

Et la trappe se referme. Clara hésite mais la soif et la faim se font bien trop ressentir. Alors avec mille précautions et aussi parce que son corps la fait souffrir, elle marche à quatre pattes.
Glissant ses mains devant elle pour se diriger. Et son doigt frôle le bol. Elle le soulève mais le doute plane encore au-dessus de sa tête. Et si c'était empoisonné ? Alors elle porte le récipient à son nez et inspire, ça ne sent rien. Elle glisse finalement le bord de celui-ci à ses lèvres et goûte. L'eau est un délice pour sa gorge asséchée. Elle pourrait pleurer tant c'est une bénédiction.

Dans son subconscient elle se dit qu'il faudrait qu'elle en garde un peu mais elle a tellement soif. Finalement elle boit la totalité et repose l'objet au sol. Elle repart dans le coin le plus opposé selon elle de la porte.

Fatigué et désespérée elle pose sa tête sur ses bras qui repose sur ses genoux relevés contre son corps. Elle a tellement froid. Deux, cinq ou dix jours. Elle n'en sait toujours rien.

Elle sursaute violemment quand une musique retenti de haut-parleurs au plafond, le son est fort et fait vibrer son corps et ses os.

Une fois, puis deux, puis trois et encore et encore. Une heure, puis deux et trois. Et ainsi de suite. Durant elle ne sait combien de jour, nuit, elle n'en sait plus rien. Toujours la même chanson.

Clara est recroquevillée sur elle-même contre le mur, ses mains sont serrées contre ses oreilles, elle serre si fort que ses ongles cassés et sales lui rentrent dans la peau. Les larmes coulent librement sur ses joues.

-"ARRÊTEZ ! JE VOUS EN SUPPLIE !" Hurle la pauvre fille. "Pitié, pitié... J'en peux plus..." Pleure-t-elle avec angoisse et désespoir.

Mais la musique dur encore et encore. Jusqu'à ce que le son soit si insupportable que Clara craque et cogne sa tête contre le mur derrière elle, et le son se coupe une seconde, alors elle cogne encore et toujours jusqu'à ce que ce qui devait arriver arrive, elle a tapé si fort qu'en même temps qu'un léger craquement, elle perd connaissance.

🕷️🕷️🕷️🕷️

Peter et Happy sont là toujours dans le labo. Le jeune héros est au téléphone avec sa tante. Il essaie encore de la rassurer. Il lui a finalement expliqué ce qui se passait et lui a demandé d'être prudente, elle sait aussi que Clara a été enlevée par Toomes et que les deux hommes sont actuellement à sa recherche.

-"Oui May, ne t'en fais pas, je vais la retrouver." Dit-il. "Je te laisse. On s'appelle demain." Puis il raccroche.

Pepper descend leur apporter de quoi manger et leur rappel de se laver ou de se reposer. Elle est très intentionnée. Et certainement que cette situation lui rappelle aussi un peu comment était Tony quand il travaillait sur un grand projet. Peter appelle Clara et lui laisse encore un message.

-"Clara, je t'aime. Je vais te retrouver. Je t'aime, tu m'entends ? Garde espoir." Il raccroche et se rapproche de Happy toujours devant les écrans.

Onze jours. Et trois mails, mais toujours rien, à chaque fois que l'intelligence artificielle essaie de retrouver la provenance de ses courriers, elle est renvoyée vers eux sans aucun résultat.

Peter tressaille à chaque fois qu'il ouvre une de ses vidéos. À chaque fois ce qu'il découvre le rend un peu plus fou de rage. Chaque fois l'envie de tuer Toomes augmente de plusieurs cran. À chaque vidéo il voit l'état de santé de Clara se dégrader, chaque fois il la voit supplier, appeler à l'aide et crier.

Happy fait ce qu'il peut pour trouver d'où viennent ses films écœurants, ils finiront bien par trouver. Mais Peter à peur qu'il ne soit trop tard.

-"On a un nouveau mail gamin."

-"OK. C'est bon envoyez." Répond Peter la peur au ventre.

La vidéo se lance, mais à part l'obscurité il n'y a rien. Quatre, cinq, six secondes et enfin un bruit, un sanglot, la voix de Clara, elle pleure et semble essoufflée comme trop fatiguée pour supporter tout ça. Ils ne la voient pas, il n'y a que le son, mais c'est déjà trop.

-"Pitié, pitié..." Pleure-t-elle. "Je t'en supplie Peter, je t'en supplie..." Elle tousse. Et le jeune homme comprend qu'elle est certainement malade. "Viens... Viens me chercher."

La vidéo s'arrête et Toomes est face à une caméra. Quand Peter voit son visage et ce sourire malsain, il sent son cœur marteler ses côtes. Une fois de plus il brise son téléphone qu'il a gardé dans sa main. Ses phalanges sont blanches tant ses mains sont serrées en poings.

-"Salut Pedro..." Commence l'ancien prisonnier. "Tu devrais te dépêcher, je ne sais pas combien de temps encore elle pourra tenir." L'homme éclate de rire et le mail se fini là.

Peter est à bout de nerf. Son corps tout entier est pris de tremblement, une colère sourde et violente envahie ses veines pour atteindre son cœur. Le jour où il va lui mettre la main dessus, peu importe les promesses de ne jamais tuer personne, cet homme va mourir dans les pires souffrances.

Tu me vois, je te ressens. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant