L'hiver a frappé brutalement Syndey il y a de cela une semaine, et à présent, Chan est malade comme un chien. Depuis deux jours, il n'a même plus la force de se rendre à l'université, et c'est Megan qui lui envoie tous les cours qu'il peut manquer en guise de compensation. L'Australien a carrément dû prendre rendez-vous avec son médecin traitant, tant sa gorge le brûle et ses oreilles sont douloureuses. Il a même des crampes un peu partout sur l'ensemble du corps.
Définitivement, Chan est sacrément tombé malade cette semaine.
Le blond se prépare une tisane avec un peu de miel, dans l'espoir vain d'apaiser la douleur dans son larynx, le regard vague et l'esprit absent. Il n'est même plus capable de réfléchir à quoi que ce soit, il a tout d'un zombie errant sans but, sans objectif, dans son propre appartement.
Non, pas d'un zombie.
Chan fronce les sourcils, soudainement convaincu que sa propre pensée lui rappelle quelque chose. Ces mots ne sont pas les siens, mais ils sont incomplets, et il n'est pas capable d'en retrouver l'origine.
Il souffle d'agacement, ennuyé de se voir trahi par sa mémoire de la sorte, et recommence à zoner dans le salon, cette fois-ci avec une tasse de thé brûlante entre les doigts.
« Je hante mon propre appartement. »
Brusquement, il se fige. Il vient de se trouver un objectif, provisoire certes, un peu stupide sans doute, mais il a de quoi lui occuper l'esprit l'espace d'un instant, et c'est tout ce qu'il souhaite à présent. Combler le vide qui a pris place dans son crâne lorsque son nez s'est bouché il y a de cela deux soirs maintenant.
Chan est convaincu de la voir, il se la représente mentalement ; une feuille vert pâle, l'écriture pressée, comme s'il avait manqué de place (ou de temps) pour la rédiger. Il se dirige vers sa chambre, convaincu de savoir où la trouver. Il n'a utilisé qu'un seul post-it de cette couleur, un seul. Le blond est pratiquement sûr de savoir où il se trouve à présent.
Il s'empresse d'ouvrir le tiroir de sa table de nuit, et d'en retirer tout son contenant. Médicaments, livres, lunettes, mouchoirs, préservatifs, et finalement, au fond, le fameux papier coloré.
Je suis rentré à la maison mardi, et j'ai retrouvé toutes mes chaises empilées au centre de ma cuisine. Je ne sais pas depuis combien de temps elles sont comme ça, mais c'est forcément moi qui l'ai fait. C'est le genre de choses qu'un fantôme ferait pour prouver aux vivants qu'il est toujours là. Je hante mon propre appartement ; LM.
Un fantôme.
C'était un fantôme.
Chan sourit, presque soulagé, et replace délicatement la note là où il l'a trouvée.
I came home on Tuesday and found all of the chairs that I own stacked in a tower in the center of my kitchen. I don't know how long they had been like that but it can only be me that did it. It's the kind of thing a ghost might do to prove to the living that he is still there. I am haunting my own apartment.
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14 lignes de lettres d'amour (ou de notes de suicide) [bang chan]
Fiksi Penggemar(Le concept et l'histoire m'ont été inspirés par le poème 14 lines from love letters (or suicide notes) de Doc Luben, vous pouvez le retrouver sur yt et je vous conseille d'aller l'écouter car il est magnifique.) Aux yeux de ses pairs, Chan a toujou...