Début de la Catastrophe

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Je n'arrivais pas à dormir cette nuit. J'étais trop stressée pour arriver à tomber dans les bras de Morphée.

L'idée saugrenue de faire le tour de la maison pour vérifier si tout allait bien me traversa l'esprit, et je ne réussis à la mettre en pratique qu'à environ une heure du matin. Je serrais quelques aiguilles à coudre contenant différents sorts dans ma main traversais ma chambre pieds nus. Mon premier réflexe, en sortant fut d'enclencher l'interrupteur qui se trouvait face à ma porte. Le couloir du premier étage, allumé, était désert, et la fenêtre qui se trouvait au bout de ce dernier était fermée.

J'entrouvris la porte de la chambre d'Asphodèle et constatais qu'il dormait à poings fermés. Je souriais, satisfaite qu'au moins une personne dans cette maison était capable de dormir. J'arrivais à distinguer le reste de sa chambre grâce à la lumière du couloir, et constatais que tout était normal. Je fermais la porte doucement, puis me rendais dans la chambre d'Hazel.

Lui, par contre, n'arrivait pas à dormir, et sursautait en voyant la porte s'ouvrir.

-C-C-Célestia... ?

-Respire, Hazel, ce n'est que moi, dis-je doucement.

Je l'entendis respirer bruyamment, et m'approchais de lui en lui caressant les cheveux :

-Et, ça va, mon grand, détends-toi.

Il me prit dans ses bras, et je lui rendis son étreinte en souriant, jusqu'à ce qu'il se calme et me demande :

-Qu'est-ce-que tu fais au milieu de la nuit... ?

-Rien, je me rassure. Je regarde si tout va bien, et vu que tout ira bien de toutes manières, et bien...

Je savais que cela n'avait aucune logique mais qui a dit que les peurs l'étaient ?

"Froussarde"

J'ignorais ce mot qui s'imposait à moi et je dis d'un ton enjoué à mon petit frère :

-Vu que les parents ne sont pas là, ça te dit de m'accompagner ? C'est toujours marrant une balade de nuit, après tout.

Hazel sembla hésiter quelques secondes puis répondit avec un petit sourire :

-D'accord !

-Tu as le renard que je t'ai offert ?

Il sortit la petite peluche de sous son oreiller et me la montra vers une fierté non-dissimulée. Il est adorable, cet enfant...
Je me suis levée, il a pris ma main, et nous sommes sortis de sa chambre, refermant la porte doucement derrière nous.

Après un rapide petit tour dans la salle de bain, pour constater qu'il n'y avait rien, nous nous sommes dirigés vers escaliers et sommes descendus à l'étage. Cthulhu nous accueilli joyeusement, visiblement insomniaque, lui aussi, et nous avons commencé à inspecter la cuisine, puis la salle à manger, pour finir par le salon.

Il n'y avait pas à s'inquiéter, alors pourquoi je continuais à psychoter toute seule dans mon coin ?!

-AH !!!

Je sursautais en entendant mon frère hurler, et me tournais vers lui. Il serrait ma main à l'en broyait et s'appuyait sur mon bras comme si sa vie en dépendait.

Hazel fixait la fenêtre, derrière laquelle un visage effrayant nous dévisageait. Ce devait être une femme, pour le peu que j'en voyais, et la lumière du salon permettait de distinguer ses yeux, l'un vert, l'autre remplacé par le cadran d'une montre. Son sourire était agrandi par ce qui ressemblaient à des points de suture sur ses joues, et son regard... Bordel ce regard... C'était comme s'il y avait toutes les horreurs du monde pouvant habiter une âme humaine s'étaient concentrées dans ce simple globe oculaire. Cthulhu était en train de lui aboyer dessus, pour la faire fuir.

Un poing armé d'un couteau se mit à frapper la vitre, mais mis à part un bruit de choc, la fenêtre n'eut aucun dommage. J'avais poussé un cri en entendant cela, cachant les yeux de mon petit frère qui avait crié à son tour à cause du bruit.

Je sentais mon cœur battre la chamade alors qu'un nouveau coup ébranla la vitre. Cthulhu aboyait de plus belle, et j'ordonnais à Hazel de se précipiter vers Asphodèle le temps que je me charge de cela, avec mes jambes flageolantes et mes membres tremblants.

J'inspirais à fond et lançais une aiguille sur la fenêtre avec toute la force dont j'étais capable, ce qui créa une forme d'onde de choc qui repoussa la femme. Je reprenais mon souffle au mieux, et Cthulhu se mit à japper, fonçant dans l'escalier comme si sa vie en dépendait.

J'aurais voulu le suivre, mais il était hors de question que je parte sans vérifier que cette femme était encore de l'autre côté de la vitre. L'onde de choc avait dû l'assommer, étant donné qu'elle ne revenait pas. Cela n'avait rien d'étonnant au vu de la quantité d'énergie que contenait le sort que j'avais lié à l'aiguille.

Après quelques secondes d'immobilité, tentant de reprendre mon calme, je me suis approchée avec hésitation de la fenêtre pour récupérer mon aiguille, et j'étais accroupie au moment où un objet tranchant frappa sur la fenêtre, me faisant sursauter en poussant un cri de terreur.

Je suis tombée au sol en contemplant avec stupéfaction la vitre brisée.

Comment c'était possible... ? La maison n'aurait pas pu laisser cela passer !! Comment la fenêtre avait-elle pu se briser ?!

Je n'ai pas pris le temps de plus y réfléchir et ai monté les escaliers en courant, pour me précipiter dans la chambre d'Asphodèle. Je n'ai pas pris le temps de regarde ce qu'il s'y trouvait et, à peine la porte fermée, j'utilisais le bureau pour bloquer cette dernière.

Je me tournais vers mes deux frères, hors d'haleine. Asphodèle et Hazel me dévisageaient comme s'ils avaient vu un fantôme. Cthulhu était allongé avec eux, ou plus précisément étalé sur eux.

-Il se passe quoi, me demanda le plus grand de mes frères ?!

-Quelqu'un a pété la vitre du bas, me contentais-je de répondre le plus vite possible !!

Ils me dévisagèrent avec stupeur alors que j'essayais de reprendre mon souffle. Je bloquais également la fenêtre de la chambre et m'assis sur le lit à côté de mes frères, réfléchissant à toutes les questions qui commençaient à pulluler dans mon crâne.

Je ne réussis à n'élaborer qu'une seule hypothèse : il était possible que j'ai fait la bourde de briser la magie de la maison en balançant mon aiguille dessus.

Mes parents m'avaient dit que le champ qui protégeait la maison était tout juste puissant pour fermer des portes et empêcher les murs ou autre ouvertures de subir le moindre dégât. Les aiguilles que je possédais étaient chargées d'un sort qui était capable, entre autre, de déclencher des ondes de choc suffisamment puissante pour assommer un humain en bonne santé. De toutes évidences, mon sort avait brisé la protection que mes parents avaient patiemment mis en place.

J'avais vraiment été stupide ! Si j'avais réfléchi deux secondes, j'aurais préféré attendre que la nuit passe, malgré les coups aux fenêtres, qui n'auraient, de toutes façons, eu aucune éraflure, au lieu d'essayer de faire partir un envahisseur qui n'aurait, de toutes façons, pas pu s'en prendre à nous.

Je pris ma tête dans mes mains, énervée contre moi-même, au moment où nous entendions des bruits de pas monter les escaliers...

Tout ira bien... (Fanfiction Creepypastas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant