Cthulhu commençait à aboyer contre la porte, ce qui fit sursauter Hazel et me fit me tendre. Je tentais de réfléchir le plus vite possible. On aurait pu essayer de s'offrir par la fenêtre, mais je pense que cela aurait été trop dangereux. Et si notre agresseur n'était pas seul ?
Les bruits de pas se rapprochèrent. Les aboiements de Cthulhu s'intensifièrent. Je serrais Hazel dans mes bras pour essayer de le rassurer, tandis qu'Asphodèle fouillait frénétiquement sous son lit, visiblement à la recherche de quelque chose.
Au bout d'un certain temps nous entendîmes des bruits de coups contre la porte de la chambre, ce qui nous sursauter. Je sentais mes mains moites contre mes aiguilles, et en pris une dans mon autre main tremblante, derrière le dos d'Hazel qui était accroché à moi, dans un comportement de petit animal apeuré.
Cthulhu aboya plus fort, comme prit d'une forme de frénésie, et nous entendîmes un puissant bruit de coup, qui ébranla la porte. Je me tournais vers Asphodèle en murmurant :
-La fenêtre...
Comme dit plutôt, c'était une option dangereuse, mais la porte semblait sur le point d'être défoncée. Si je voulais que mes frères et moi puissions sortir, nous n'aurions pas d'autres choix.
Asphodèle hocha la tête et s'en chargea tandis que j'essayais de faire lâcher Hazel pour maintenir le bureau contre la porte, qui subissait de nouveaux les assauts de notre agresseur. La force des coups me rendaient la tâche difficile, mais je tenais bon.
J'avais peur que nous manquions de temps, aussi je finis par abandonner mon barrage pour lancer une aiguille contre la porte. Si je n'avais pas osé en gaspiller une, dans un premier temps, c'était parce que j'avais peur que cela soit inutile, de gâcher le peu de pouvoirs que j'avais pour rien, mais je n'avais pas d'autre idée qui pourrait nous faire gagner du temps.
J'entendis un cri de douleur et le bruit de quelqu'un qui tombe, suivit par un nouveau choc contre la porte qui me fit pousser un cri de surprise. Je levais les yeux vers Asphodèle, qui venait de libérer l'espace face à la fenêtre et essayait de créer une corde avec ses draps tandis que je faisais de mon mieux pour maintenir la porte en place, malgré mes tremblements, malgré la peur qui nouait mes entrailles, malgré la panique qui embrumait mon esprit.
Asphodèle finit sa corde de fortune avec la petite aide offerte par Hazel et l'accrochait au pied de son lit, avant de la jeter par la fenêtre. Je chuchotais :
-Allez chez les voisins, enfermez-vous, je vous suivrai dès que je pourrais.
-Mais Céles—
-Je me débrouille Hazel !! Allez-y !
Asphodèle réagit plus rapidement et serra notre frère dans ses bras avant de s'accrocher au mieux à la corde improvisée pour descendre. J'espérais qu'ils seraient capable de s'en sortir sans que la suite de draps ne casse ou qu'ils ne se fassent attaqués.
D'un seul coup j'entendis un bruit de bois fendu, accompagné par un choc puissant qui me fit sursauter. Je me suis redressée et j'ai fixé la porte, qui arborait désormais une grande entaille. Paniquée, je me dépêchais de m'accrocher à la corde de draps, tentant de porter un Cthulhu remuant et aboyant au passage, et descendis le plus vite possible. Les aiguilles se plantaient dans la paume de ma main quand je m'agrippais au tissu, mais malgré mes grognements de douleur, je continuais de descendre le plus vite possible, et lorsque mes pieds nus atterrirent sur l'herbe humide, je lâchais la corde improvisée et le chien puis me mis à courir à en perdre haleine en direction de la maison de nos voisins.
Je vis mes frères, à quelques mètres de moi, courant le plus vite possible. J'étais soulagée que tout aille bien pour eux, et lorsque je les rattrapais, Asphodèle tenta de me frapper, me prenant visiblement pour une assaillante plus que pour sa propre sœur. Lorsqu'il me reconnut, il se détendit, et nous primes les mains les uns des autres avant de courir tous ensemble.
Lorsque nous arrivions à la maison voisine, Asphodèle frappa à la porte, et il l'eut à peine effleurée qu'elle s'ouvrit.
-C'est pas normal, murmura-t-il...
-On a pas le choix, dis-je d'une voix que j'espérais assurée. Il faut qu'on essaie.
Hazel s'accrocha à moi et je le pris dans mes bras, gardant mes aiguilles serrés dans la paume de ma main, puis entrais, Asphodèle à notre suite.
L'entrée, comme le reste de la maison, étaient plongés dans l'obscurité. Nous marchions lentement, à pas feutrés, nos respirations haletantes. Nous atteignîmes le salon, et, après quelques longues secondes d'hésitation, je finis par allumer la lumière. Et dès que nous pûmes voir l'intérieur du salon, je couvrais les yeux d'Hazel, comme s'il s'agissait d'un réflexe salvateur.
C'était un véritable bain de sang. Les corps du couple qui, hier encore, nous souriait joyeusement, étaient allongés sur le sol, chacun au centre d'une mare de sang tel des fleurs macabres aux pétales cramoisis et aux cœurs de chair.
Ce n'était pas possible... Pas eux... C'était trop horrible, trop cruel pour des personnes qui avaient été si bons avec nous...
J'entendis Asphodèle tomber au sol alors que j'essayais d'assimiler ce que je voyais. Hazel murmurait d'une voix tremblante :
-Qu'est-ce-qu'il se passe ?
-Nous devons partir, réussis-je à murmurer d'un ton mal assuré. Garde les yeux fermés, s'il te plait. Ne cherche pas à voir ce qu'il se passe, d'accord ?
-Promis...
Je retirais ma main des yeux de mon frère et prit le bras d'Asphodèle pour l'aider à se relever. J'éteignis la lumière avant de partir.
Je ne comprends pas comment je pouvais encore bouger ou réfléchir, c'était comme si j'étais une autre moi-même, que je ne contrôlais pas mon corps.
"T'es pas aussi flippée que ça, sérieusement, bouge tes fesses et essaie de survivre."
-Comment ça, "survivre", murmurais-je ?
Je n'avais pas compris que le fait d'échapper aux assaillants de ma maison. J'avais même cherché à sauver Cthulhu, qui lui aussi, avait couru pour sa vie sans que nous puissions le retrouver. Nous essayons de survivre face à une menace que nous ne connaissions même pas. Ou plutôt, je cherchais à faire survivre ma famille alors que je n'étais qu'une simple adolescente. Bon, une adolescente pouvant utiliser une forme de magie, certes, mais une adolescente tout de même.
Le simple fait de prendre conscience de cela suffit à me tétaniser en plein chemin, ce qui étonna Asphodèle :
-Ça va la ringarde ?
-Ouais, t'inquiète...
-On va où, maintenant, rajouta-t-il ?
De toutes évidences, il avait repris du poil de la bête, ce qui me rassurait un peu. Néanmoins, je crains que ma réponse ne lui ai fait perdre un peu de son assurance :
-Je ne sais pas.
VOUS LISEZ
Tout ira bien... (Fanfiction Creepypastas)
Fanfic-On va devoir se serrer les coudes, les garçons, question de vie ou de mort. Ce qui signifie que le premier qui engueule l'autre parce qu'il ne fait pas ce qu'il veut risque de s'en prendre une sans sommation, c'est compris ? -Compte sur moi, sourit...