Chapitre 8

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☼ I can't breathe - Bea Miller 

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Ce qui vient de se passer tourne en boucle dans mon esprit alors qu'un taxi me récupère rapidement. Je lui indique mon adresse avant de m'enfoncer dans le siège et fermer les yeux.

Qu'est ce qu'il vient de se passer ?

Je ne comprends rien. Je ne comprends pas son comportement et putain, surtout le mien.

Pourquoi ai-je fais caresser mon nez contre le sien ? Pourquoi ne m'a t-il pas repoussé ? Pourquoi voulait-il que je reste ? Pourquoi insistait-il autant ? Je veux bien imaginer qu'il m'apprécie et que je sois drôle de temps en temps mais je sentais tellement plus à travers son comportement et ses mots.

Peut-être que je me fais des idées et que c'est l'envie qu'on m'apporte de l'attention qui me brouille la raison. J'en sais rien mais pourquoi était-il si taquin ?

Toutes ces questions me brûlent l'esprit alors que le taxi avance plutôt lentement. Je sors mon portable de ma poche pour regarder l'heure. 1h05.

Et alors que j'allais le ranger dans ma poche, il vibre.

— « T'es où, putain ? »

John.

Je relis le message pendant quelques minutes comme pour y trouver un autre sens. Un sens qui ne m'annonce pas de la colère et de la violence. Mais j'ai beau chercher, je ne trouve rien d'autre que cela.

Mon coeur se serre de douleur à nouveau. La soirée ne se terminera pas aussi bien qu'elle a commencé et à l'idée qu'il me lève la main dessus à nouveau, je me mets à pleurer.

Putain, pas encore. Pas déjà. Le pire n'a même pas encore commencé.

J'essuie ma joue en écrivant un sms à Kala. J'espère que tout va bien pour elle.

— « Kala, je suis rentrée. Je ne me sentais pas top mais rien d'inquiétant. Cependant, s'il te plaît, fais attention à toi et appelle-moi s'il se passe quoique ce soit. Merci pour ce soir. »

Je range mon portable quand le chauffeur m'indique que je suis arrivée à destination et je lui donne un billet avant de le remercier gentiment et de sortir.

Je reste plantée devant la porte de l'appartement pendant une minute pour rassembler mon courage. Allez Anna, ça va aller. Ça ne durera que quelques minutes et puis ce sera terminé.

Alors que je rentre dans l'appartement, il m'attendait visiblement juste derrière celle-ci parce qu'il m'attrape directement par la gorge pour me pousser contre la cloison avec une violence qui me saisie le coeur. Il verrouille la porte par la suite, condamnant ma seule issue de sortie même si nous sommes au rez-de-chaussée, comme pour me montrer que je ne sortirais plus.

-Tu es vraiment incroyable Anna, tu le sais ?

Il me chuchote à l'oreille et je sens son haleine alcoolisée d'ici. Oh non, pas ça.

Je le regarde dans les yeux avant de lui indiquer qu'il me coupe la respiration avec sa main. Je n'arrive plus à respirer et je suis en train de manquer d'oxygène.

-Pourquoi je te laisserais respirer, hein ? Est-ce que tu le mérites ?

J'essaie de me retirer de son emprise avant qu'il ne me crache au visage. Putain, mais qu'est ce qui ne tourne pas rond dans sa tête ?

J'essuie mon visage avant de le repousser le plus fortement possible et je me baisse pour récupérer tout l'air de la pièce. J'ai l'impression que je vais vomir.

-Je suis désolée, je n'avais pas vu l'heure. J'étais seulement avec K...

-Je ne veux rien entendre putain. Rien. Tu comprends ?

-Mais je...

-Ferme ta putain de gueule !

C'est à ces mots qu'il crie avec rage que son poing heurte fortement ma joue.

John vient de me porter le plus gros coup qu'il ne m'a jamais donné et j'en suis si choquée que les larmes s'écrasent directement sur mes joues. Je crache mon sang au sol avant de chuchoter.

-P...pourquoi tu as fais ça...

-Tu me chauffes depuis si longtemps Anna, putain tu l'as cherché. Tu... tu l'as cherché.

Je le regarde bégayer comme un con et je crois que je devrais le tuer. Il n'a pas le droit de me faire subir ça, quoique soit l'erreur que j'ai commise. Je ne mérite pas cela. Personne ne mérite cela.

Mais je ne suis pas capable de faire quoique ce soit d'autre à ce moment précis.

La douleur me paralyse le visage et je n'arrive plus à former une phrase correctement.

-Non... tout le monde...

-J'en ai plus rien à foutre, Anna.

Ses yeux se remplissent toujours plus de haine et ils me foudroient sur place. C'est alors qu'il me fait me redresser.

-Je ne pense pas que tu aies compris la leçon.

-Si.. si...

Ma voix se brise instantanément alors que je lui répète plusieurs fois ces mots. Si il continue, je n'arriverais pas à me relever. Je n'y arriverais pas.

-Mets-toi à genoux.

-Non... pas ça..

Il m'attrape par les poignets pour me secouer avant de saisir mon visage. Il le tourne si fort sur le côté qu'il craque.

John me chuchote à l'oreille.

-Tu vas te mettre à genoux, sinon je te casse les deux bras. Tu comprends ?

Je ne réponds pas et j'essuie les larmes de mes joues.

-Réponds-moi quand je te parle, putain.

-Oui... oui d'accord..

Vaincue, je me mets à genoux devant lui et il commence à défaire sa ceinture bruyante avec un regard satisfait.

Comment... comment peut-il trouver du plaisir à forcer une femme à faire ce genre de choses ? Une femme qui est à ses pieds en train de pleurer parce qu'elle est brisée ?

Il baisse son pantalon alors que je déglutis en abaissant le regard.

Je dois le faire, ce n'est pas la première fois et puis après tout ça, je ne sortirais plus et il ne fer...

Un bruit sourd me fait sursauter. La porte d'entrée. Quelqu'un est en train de forcer la porte d'entrée pour rentrer dans l'appartement.

Mon coeur bat rapidement alors que je regarde la porte trembler. Qui que ce soit, je lui dois la vie mais dans un sens, j'ai de la peine pour cette personne qui va confronter John.

La porte cède aux coups et je regarde ces personnes avec stupéfaction en retenant mes sanglots.

Harry et Kala.

Ils sont là.

MEDICINE | h.s ⤅Where stories live. Discover now