MEDICINE | h.s ⤅

Chapitre 2

☼ Like Real People Do - Hozier  ☼

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Je me mets près de lui, et c'est alors qu'il se redresse pour me regarder longuement, comme si il m'analysait. Je déteste ce genre de regard qui veut tout dire, mais pour autant, pas assez.

Il prend finalement la parole.

-J'espère que je peux vous faire confiance sur ce cas là.

Je le regarde sans vraiment comprendre ce qu'il veut dire. Il sait dans quel domaine je souhaite me spécialiser, alors peut-être que c'est un cas qui concerne ma prédilection. Cette pensée m'excite autant qu'elle me terrifie, alors qu'il m'emmène vers les urgences.

Les urgences ?

-Un homme vient d'arriver aux urgences on doit s'occuper de lui rapidement. Je ne peux pas le faire car je suis occupé avec une patiente. Il me semble que c'est une foulure du poignet.

Quoi ?

Mais c'est quoi ce délire ?

Je dois être en train de rêver. Il me fait sincèrement rester pour un patient qui s'est foulé le poignet ? Ne pouvait-il pas demander à une infirmière de garde de le faire ? 

Ça va m'énerver cette histoire.

Je le regarde en soupirant alors qu'on arrive près du patient, assis sur un lit. Il a le visage baissé vers son poignet qu'il tient dans son autre main. Deux autres hommes sont près de lui, et ils me fixent bizarrement. C'est la soirée des comportements bizarres ou quoi ?

Mon supérieur prend la parole et je ressens dans sa voix un certain stresse.

-Bonsoir, Monsieur Styles. Mademoiselle Allen va s'occuper de vous et faire tout ce qui est possible pour atténuer la douleur. Elle va vous faire passer les examens nécessaires. Avez-vous besoin d'autre chose ?

-Non, ça ira. Merci.

L'homme blessé lève le regard vers nous, et dès que je croise le sien, je le soutiens.

Naturellement, je devrais tourner le regard ou baisser les yeux. Mais je ne peux simplement pas.

Ses yeux sont d'un vert de jade si éclatant que ça me paralyse pendant quelques instants et je jurerais que c'est le regard le plus éclatant que j'ai pu voir du haut de mes 23 ans.

Mon supérieur me regarde, interpellé.

-Tout va bien ?

Je tourne finalement le regard vers lui un affichant un petit sourire poli.

-Oui, bien sûr. Je vais m'occuper de son poignet.

Il hoche la tête avant de serrer la main non blessée du patient.

-Biper-moi pour la feuille de soin. Je me chargerais de la valider.

J'hoche la tête puis il s'en va. Je souffle intérieurement pour essayer de me détendre. C'est un patient commun avec une petite blessure, rien de plus. Je peux le gérer seule, je le fais presque tous les jours.

Dans deux heures, je vais enfin pouvoir rentrer me reposer. Je suis absolument exténuée par cette journée et ça fait plus de dix heures que je suis là.

Je m'éclaircis la voix en essayant de m'approcher de plus près mais je ne peux pas. Je ne sais pas qui sont ces deux hommes mais putain, ils me gênent. Autant dans le sens moral, parce qu'ils me dévisagent comme si j'étais dangereuse mais aussi physiquement : je ne peux pas m'approcher de lui !