1er Mars 1993.
Mes deux parents ont été mes plus grands modèles durant toute mon enfance ainsi que pendant toute mon adolescence, enfin une partie de cette dernière. Mon père était un homme d'affaires intelligent et assez célèbre dans son domaine. Ma mère, quant à elle, travaillait en tant que gynécologue-obstétricienne. Donc oui, ils gagnaient bien leur vie et possédaient grands nombres de gens dans leur entourage respectif. Ils étaient mariés depuis presque 20 ans lorsque je suis rentré avec mon père après notre petit week-end en randonné; on adorait faire des sorties père-fils pendant que ma mère était occupée à sauver des vies.
J'avais ramené un petit souvenir à ma génitrice, parce qu'on s'était arrêté à un endroit qu'elle appréciait particulièrement avant de rentrer. Et tel l'adolescent heureux que j'étais, je me suis précipité dans la chambre parentale parce que je savais qu'elle prenait toujours son congé les lundis pour se reposer de sa semaine complètement dingue. J'aurais dû toquer avant de pénétrer dans la pièce sans signaler ma présence.
Je l'ai découverte dans le lit avec un autre homme que mon père, bien plus jeune en plus de ça. Il devait en avoir la vingtaine, je suppose; maximum 13 ans de plus que moi sachant que j'en avais 16 à l'époque. Par réflexe, il fallait bien qu'elle me dise "Ce n'est pas ce que tu crois, mon chéri..." avant de s'affoler et de se relever et d'enrouler le drap autour de son corps dénudé, ne se souciant plus de jeune homme avec elle. J'aurais voulu la remettre en cause et cacher toutes preuves pour ne pas que ça affecte papa mais il m'avait suivi afin de voir sa réaction au petit objet. Je me suis donc rendu compte qu'elle n'avait pas dit cette phrase en mon égard mais à la sienne.
Je n'ai même pas entendu le dit objet se fracasser au sol en plusieurs morceaux, je ne l'ai même pas senti glisser de mes mains. Tu sais, c'est comme si mon monde s'effondrait sous mes propres yeux. L'objet représentait parfaitement mon été d'esprit à ce moment précis de ma vie.
La réaction de papa fut immédiate après le fracas du cadeau. Il ne s'est même pas énervé, il n'a dit aucun mot mais je voyais bien qu'il était désemparé, déçu et brisé... Je voulais tellement revenir en arrière pour ne pas qu'il voit ça. Je voulais tellement lui retirer cette expression des plus horribles parce que je ne le supportais pas. Mais il m'a simplement baisé le front, et il m'a sourit. Il n'a pris aucune affaire avec lui, que ce soit habit ou chose nécessaire à son travail, rien, et il est parti. Il est parti comme ça, sans un mot pour moi, pour maman. Je n'ai jamais plus entendu parler de lui après ça. Je l'ai attendu, des jours et des jours. J'espérais qu'il revienne pour venir me chercher mais jamais il n'est venu. Et c'était à mon tour d'être brisé parce que j'avais perdu mon propre père.
Voici comment un merveilleux week-end s'est transformé en mon pire cauchemar.
Après ça, je me suis dit que si ma mère n'avait pas commis l'adultère, papa serait toujours présent, avec moi. Je n'en suis absolument pas fier mais... j'ai commencé à la haïr, elle et son petit ami avec qui elle a déçu papa. J'ai commencé à la rejeter, à l'ignorer, à faire comme si elle n'était personne, rien. Je suis devenu violent avec elle sans jamais la frapper non plus, parce que je ne suis pas autant invivable que ça. Je l'étais simplement verbalement mais ça suffisait déjà pour l'anéantir.
Et plus tard, à cause de l'absence de papa, je suis devenu dépressif parce que le manque était bien trop puissant pour être à nouveau comblé de bonheur comme autrefois. Je continuais à repousser maman, jusqu'à partir pour de bon après lui avoir hurler, mot pour mot "Je te déteste, et tu le sais très bien. Tu n'es pas ma mère, tu ne l'es plus depuis des années, non, tu n'es qu'une putain à qui j'en aurais rien à foutre si elle disparaissait." Je crois bien qu'il s'agissait des mots de trop car quand j'ai fini par revenir quelques jours plus tard à cause de la culpabilité, parce que j'avais encore des sentiments, je l'ai découverte, là, allongée, baignant dans son sang s'échappant de ses poignets.
Peut-être qu'elle m'en veut, peut-être qu'elle n'est pas en colère contre moi pour avoir réagi aussi puérilement. Je m'en suis toujours voulu, et je m'en veux encore. Je me prends responsable de son suicide et je ne peux pas me permettre de me pardonner à moi-même. C'est pour ça que j'ai autant de mal à me faire confiance, parce que j'ai brisé ma propre mère. La perte de chacun de mes parents est encore fraîche, est encore douloureuse même après tout ce temps, même si mon père est encore vivant dans un coin de cette planète dans laquelle on vit. Je m'en veux tellement si tu savais, tellement...
Je suis désolé mais je me suis rendu compte que j'en suis incapable, pardonne moi, Chae Hyungwon. Mais je ne peux pas te le dire d'une telle manière, par écrit. Ce n'est pas sincère, ce n'est pas doux, ce n'est pas amoureux. Ce n'est pas ce que je veux te conter. Je veux que tu comprennes ce que je ressens, que tu comprennes l'étendue et le sens de chacun de mes mots. Je sais que tu vas comprendre les émotions et les sentiments, tu l'as dit toi-même. Tu es un véritable ami, n'est-ce pas ?
Je refuse de t'écrire des mots pour combler mon coeur ou ta fierté. Je refuse de me confier à travers un alphabet qui forme mes paroles. Je refuse de ne pas te le dire de vive voix. Je veux que tu entendes ma propre voix prononcer chaque syllabe, sans aucune exception. Je veux que tu me répondes, droit dans les yeux et je veux que tu me soutiennes comme tu me l'as si bien dit si rien n'est réciproque.
Tu es à Paris, tu vis à Paris, moi aussi. Rejoins moi samedi soir dans le parc floral de la capitale, je serai assis sur une pierre, plus éloigné qu'à l'entrée pour être tranquille pendant que l'on discute. Je t'attendrai jusque minuit pile, sonnant la première heure du dimanche. Je sais, le parc sera fermé à cette heure-ci mais j'ai mes petites cachettes pour y entrer et y sortir comme je le peux sans me faire avoir. Tu es intelligent, tu trouveras également.
J'espère t'y voir et t'y rencontrer, Chae Hyungwon. J'ai confiance en toi.
White Love.
NDA: Je me fatigue... J'ai déjà écrit la toute fin de cette fic' sans même avoir commencé les chapitres centraux.
VOUS LISEZ
✅ [HYUNGWONHO/2WON] - Snow Flower ✔
Fanfiction<{LONG STORY}> ~•~•~•~•~•~•~ Hoseok, étudiant à Paris, tombe en dépression un an jour pour jour après le suicide de sa mère. Sa seule façon de se sentir mieux, serait ce un minimum, c'est d'étaler et exploiter des ressentis et ses sentiments d...