Lorsque j'ai doucement repris conscience, j'ai immédiatement compris que je n'étais plus dans les bois mais plutôt dans un lit, couché sur un matelas très confortable et douillet. Une chaleur agréable m'entourait, comme un feu de cheminée lors d'une froide nuit d'hiver. Je sentais que mes muscles étaient crispés, j'avais mal au corps et j'avais un horrible goût métallique dans la bouche. Je ne semblais pas avoir de sérieuses blessures mais je me sentais terriblement fatigué, comme si j'avais été concentré sur une tâche particulièrement difficile pendant longtemps. J'avais du mal à ouvrir les yeux, je me sentais si bien comme ça, couché dans un lit, au chaud... Même si je n'étais, de toute évidence, plus du tout dans la nature sauvage, une odeur de forêt, de sapins et de bois me parvenait aux narines. Je pouvais deviner, sans même regarder autour de moi, que j'étais dans une maison faite de bois, une sorte de chalet. Lorsque j'ai ouvert les yeux, au prix d'un effort presque surhumain, j'ai vu une immense peinture au-dessus de moi. Le plafond en lui-même était bleu nuit mais plusieurs autres éléments de différentes couleurs s'y trouvaient. Je reconnus la planète terre, mars, vénus et les cinq autres du système solaire qui bougeaient sans système mécanique visible. Notre système solaire était juste au-dessus de moi mais plus mes yeux dérivaient vers le centre de la pièce, plus les étoiles étaient distantes et confuses. Lorsque je parvins au centre, je compris que chaque étoile était reliée aux autres par les minuscules racines d'un arbre gigantesque qui partait du sol jusqu'à la peinture du plafond. En effet, au centre de la pièce s'élevait le tronc brun d'un arbre d'un peu plus d'un mètre de diamètre. Il y avait sur le plafond, près du tronc de l'arbre, neuf grosses boules brillantes avec un nom en une langue étrangère en dessous de chaque. Une planètes seule de couleur argenté brillait plus fort que les autres tandis que plus loin un autre noir strié de rouge assombrissait les environs. Cette carte était tellement encombrée et me paraissait tellement brouillon que je me refusais d'y réfléchir plus que ça.
Je voulus me redresser pour observer le reste de la pièce mais aussitôt ma tête me donna l'impression d'avoir un marteau piqueur à l'intérieur. Mes yeux me brûlaient, comme si j'avais dormi trop peu de temps. Je ne savais pas quel jour nous étions. Le lendemain de mon...attaque ? Ou après ? Avais-je été dans le coma ? Et si oui, combien de temps ? Je n'avais aucune idée du temps qui était passé, j'ignorais même où j'étais et le reste de la pièce ne me donnait aucune indication. Lorsque je voulus regarder autour de moi, une douleur aiguë m'arracha une grimace. Mon cou était endolori, preuve que j'étais resté quelque temps dans cette position. Mais combien de temps exactement ?
La pièce était plutôt cosy, chaleureuse et reposante. Entièrement faite de bois, elle devait être aussi grande qu'une salle de classe. Des cartes traînaient çà et là sur une grande table de bois, une maquette de ville trônait sur un bureau en face et une épée pendait au mur, accrochée à son fourreau de cuir. Des peintures de divinités grecques s'étalaient sur le mur en face de moi. J'y ai reconnu certaines figures assez célèbres de la mythologie mais certaines m'étaient totalement inconnues. Les peintures étaient de profil mais semblaient si vivantes, si chaleureuses que je m'attendais à les voir sortir du mur. Les couleurs, les détails, la finesse de leurs traits.. Jamais je n'avais vu une peinture aussi réaliste. Mon regard fut soudain attiré par un rayon de lumière qui filtrait dans la pièce. Face à moi, une porte entrouverte me laissait voir de l'herbe des arbres dehors, laissant entrer des rayons lumineux qui se reflétaient sur le lustre en verre qui pendait au plafond. Enfin, une autre porte fermée se trouvait à ma gauche. Pour peu, je me serais cru dans une reconstitution médiévale ou une sorte de jeu de rôle grandeur nature comme j'avais l'habitude d'en faire. Dehors, j'entendais des bruits de discussions, des cris et des bruits de métal. Des gens s'agitaient là-bas. Beaucoup de sensations, d'odeurs, de bruits et de mouvements me venaient de l'extérieur. Je pouvais sentir le feu brûler mais je devinais sans peine qu'il s'agissait de braseros ou de cuisines. J'entendais le bruissement des pins autour de moi, le gazouillis des oiseaux, les bruits de pas aux alentours. La pièce où je me trouvais était totalement immobile, rien ne bougeait hormis les peintures au plafond. Soudain, j'entendis des bruits de pas lourds devant l'entrée. Au moins deux personnes allaient entrer
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Aratan : l'Arcane du Démon [EN PAUSE]
FantasyQui suis-je ? La plupart des gens me nomment Aratan. Et cette fameuse question que tu te poses sans doute est le résumé de mon enfance. Qui suis-je ? Un orphelin parmi tant d'autres ? Un gamin associal simplement mal dans sa peau ? Ou... Quelque cho...