Sorti de la torpeur de la nuit, j'ouvris les yeux sur un plafond de chêne.
Comme chaque jour depuis maintenant quatorze ans, je fus réveillé à sept heures. Ma chambre était grande surtout que j'y dormais seul. Il y avait des posters de mes acteurs favoris et mon groupe préféré ainsi que de ma série adorée. Des tonnes de livres, un lit, deux armoires, des projets de sciences et un bureau jonché de notes et dessins que je m'amusais à réaliser durant mon temps libre. Ce capharnaüm, possédant un semblant d'ordre, me plaisait beaucoup. Contre le mur et tout proche de ma porte traînaient un sac brun comprenant mon matériel d'escrimeur et également une épée en fibre de verre et en mousse pour le jeu de rôle. Les lattes de parquets grincent quand mes pieds les touchaient. Le sol était froid et rêche. J'étais assis sur mon lit et me tapotais la tête pour me réveiller. Ma chambre était très vieille, tout comme mon école. Je n'y dormais que depuis un an et demi, mais je l'aimais beaucoup. Je me suis redressé et ai enfilé à la hâte un t-shirt, des basket, un jeans et un gilet, pris mon cartable, mes cours et descendis vers la salle de bain. Après mon brin de toilette matinal, j'ai levé les yeux vers mon reflet dans le miroir. Mon double me fixait aussi, l'air hagard et étonné d'être là. Ses cheveux bruns en bataille, son t-shirt uni et sa veste en jeans lui donnaient un air tout à fait normal. La seule chose un peu excentrique de ce reflet était ses yeux. Bruns mais bordés d'une couleur semblable à l'or et avec des reflets verts très visibles au soleil. D'où ils venaient je n'en avait aucune idée mais je les aimais beaucoup, ça ajoutait un peu de fantaisie dans mon apparence.
Je m'appelle Aratan (Oh et, avant de commencer, je préfère mettre les choses au clair. Mon prénom ne se prononce pas Aratan mais se prononce Aratane. Voilà c'est dit, comme ça, maintenant tu ne feras pas l'erreur.), je suis un adolescent qui vit en Belgique. Petite particularité (prépare tes mouchoirs), je suis orphelin. Je n'ai aucune famille, mes parents seraient morts sans que je sache ni où ni quand ni comment,... Après tout, je ne sais même pas s'ils sont morts. Je ne sais rien d'eux en fait. Orphelin depuis ma naissance, la seule famille que j'ai connue est celle des orphelinats. Je n'ai jamais eu de nom de famille ni de parents, frères ou sœurs.
Mais ne crois pas croire que je suis le plus malheureux pour autant, loin de là. J'ai des amis, un toit et je vais à l'école. Ce n'est pas le cas de tous, bien au contraire. Je me trouve plutôt chanceux. J'aurais pu vivre dans la rue et subvenir à mes besoins en mendiant ou en volant. Ma vie n'est pas un enfer de A à Z.
Je n'ai aucun souvenir de ma famille biologique qui m'a abandonné à la naissance. Enfin, c'est ce qu'on suppose car, selon les tutrices du pensionnat où je vis, j'ai été déposé là alors que je n'étais qu'un nourrisson à peine né de quelques jours. Les tutrices ont bien cherché pendant des années mais après plusieurs recherches et prises de contact, on a fini par abandonner et je suis donc assigné à un internat qui est autant mon école que ma maison. Depuis un an et demi en fait. J'ai changé de « résidence » récemment. Lorsque je suis passée en école secondaire, j'ai dû changer d'école pour aller dans celle-ci. Une vieille école chrétienne très sévère et exigeante perdue au fin fond de la campagne Belge.
L'acclimatation a été difficile dans un premier temps, j'avais du mal à me faire une place dans ce lieu.
Dans mon école je suis plutôt mal classé dans les côtes de popularité. Non pas que je sois stupide ou laid à faire peur mais ma façon de raisonner et mon attitude différentes des autres font que les élèves me rejettent ou me jugent souvent. Je ne suis pas particulièrement stupide, je suis même plutôt doué dans les cours de langues ou de math, je réfléchis vite et j'apprends bien. La logique de certains exercices me saute aux yeux tandis que des domaines plus réels comme la géographie me semblent totalement abstraits. Je suis plutôt détendu, blagueur et travailleur. Mais je suis très peu à l'aise en société, j'ai du mal à aller vers les gens, c'est pas évident pour se faire des amis par dizaine.
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Aratan : l'Arcane du Démon [EN PAUSE]
FantasiaQui suis-je ? La plupart des gens me nomment Aratan. Et cette fameuse question que tu te poses sans doute est le résumé de mon enfance. Qui suis-je ? Un orphelin parmi tant d'autres ? Un gamin associal simplement mal dans sa peau ? Ou... Quelque cho...