PROLOGUE

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Les élèves se levèrent. Il est environ neuf heures du matin et le proviseur venait d'entrer dans la classe accompagné de la CPE des terminales et de la psychologue du lycée.

— Vous pouvez vous assoir, fit le proviseur.

Après que tout le monde se soit assis, il enchaîna :

— Je pense que vous devez être toutes et tous étonnés de ma venue, surtout accompagné de votre CPE et de la psychologue. il marqua un temps d'arrêt et se racla la gorge. J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

Une atmosphère lourde s'abattit sur cette classe de terminale. Les élèves d'abord incrédules, resserrèrent leur visage et tendirent leurs oreilles pour appréhender la mauvaise nouvelle du proviseur.

Le proviseur prit une grande inspiration et annonça :

— Votre camarade Sahara Ebwana est décédé hier dans la nuit entre 23h et 00h. Elle a mis fin à ses jours.

La bombe venait d'exploser. Les jeunes élèves se regardèrent étonnés et choqués.

— Nous sommes tous désolés d'apprendre cette nouvelle... Nous n'avons rien vu venir et tout le personnel sensé s'occuper du bien-être des lycéens s'en veut. Nous sommes tous aussi abasourdis que vous, déclare la CPE d'un air démuni. Est-ce que quelqu'un aurait peut-être remarqué quelque chose chez Sahara ? Une humeur changeante ? Un renfermement ? Une indifférence ou une passivité en cours, voire une tristesse au quotidien au lycée...?

Personne ne répondit.

— Se faisait-elle embêter, harceler au sein du lycée ou sur les réseaux sociaux peut-être ? ajouta la CPE.

Toujours aucune réponse.

— Bien. Nous ne sommes pas obligés d'en parler tout de suite. On va vous laisser le temps de digérer la nouvelle, reprit la psychologue. Bien sûr, si vous savez des choses, vous devez absolument nous les communiquer que ce soit dans nos bureaux respectifs, par vos mails de lycéen ou anonymement avec une lettre ou un mot par exemple. La cellule psychologique a bien été installée, elle se trouve dans mon bureau donc bien sûr si vous avez envie de parler de cet événement ou si vous avez besoin de parler parce que vous vous sentez mal par exemple, ou pour une autre raison quelconque, je suis là, c'est mon métier, mon bureau est fait pour ça.

Soudain, un élève assis seul vers le fond de la classe se leva brutalement, rangea ses affaires précipitamment dans son sac et sortit de la classe tête baissée dans une démarche militaire et claqua la porte.

— Sacha Oblonski..., marmonna la professeure en hochant la tête de gauche à droite d'un air dépassé.
— Et bien, je crois que cet élève doit savoir des choses, dit le proviseur.
— Il n'est peut-être pas prêt à parler, ajouta la CPE.
— Il doit être en état de choc, lança la psychologue. En tout cas, si vous-mêmes vous avez déjà songé à vous faire du mal voire à commettre cet acte irréparable, il faut absolument en parler à un adulte, ne restez pas seuls dans votre coin. Moi je suis là pour vous écouter, écouter vos problèmes pour vous aider. La CPE aussi, surtout pour les problèmes de harcèlement etc et il y a même l'infirmière qui est là si nous ne sommes pas disponibles.

Le silence plana toujours dans la salle.

— Avez-vous des questions ? demanda la professeure.

Les adolescents restèrent muets.

— Bon, je crois que nous allons vous laissez tranquilles, fit le proviseur.

La professeure les raccompagna à la porte puis ferma derrière eux. Elle continua son cours tant bien que mal malgré cette nouvelle foudroyante qui venait de s'abattre sur la classe.




À suivre
...

S A H A R A | Clair ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant