12 •

101 7 0
                                    


J'avais ramené Linda chez moi. Elle tremblait de froid et de peur aussi je suppose, après ce qu'elle a essayé de faire.
La lumière du salon s'allume et ma mère se poste devant nous.

— Sacha, qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ?! Et Linda... Qu'est-ce qu'il y a Linda ? Mais qu'est-ce qui se passe les enfants à la fin ?! fit-elle avec peine.

Linda éclate en sanglots et se jette dans les bras de ma mère.

— Oh ma petite chérie, ça va aller. Sacha, prépare-nous trois tisanes, s'il te plaît.

Je m'exécute.

Nous nous asseyons autour de l'îlot avec nos tisanes.
Linda s'est décidée à vider son sac, elle a tout raconté à ma mère.

— C'est effroyable ! Linda, tu ne peux pas rester comme ça sans en parler à tes parents. Tu souffres, tu ne te sens pas bien, tu as besoin de plus d'aide que ça. Tes parents sont au courant ?
— Non. Je suis sortie sans prévenir personne.

Ma mère me jette un regard, je baisse les yeux.

— Il faut que tu les appelle, pour les prévenir.
— Je... je sais pas.
— Ou tu veux que je les appelle pour leur expliquer ?

Elle acquiesce en hochant la tête.

— Tu me prêtes ton téléphone, Linda ?

Ma mère prend le téléphone et sort de la pièce pour aller téléphoner.

[...]

Linda a dormi à la maison. Je lui ai prêté mon lit et j'ai dormi à côté sur un matelas.
Je me suis réveillé, lavé et habillé. Elle dort toujours.

— Maman, je peux te parler 2 minutes ?
— Oui, bien sûr mon chéri.

Je l'avais interrompu en pleine écriture dans son bureau. Je m'assieds sur le pouf contre le mur et elle tourne sa chaise de bureau face à moi.

— J'aimerais que tu fasses publier le journal de Sahara.

Elle fit une mine étonnée.

— Tu...je...
— Je voudrais que tu ailles voir ton éditeur et que tu fasses publier son livre ; Clair Obscur.
C'est qu'avant tu ne voulais pas que j'y touche...
— J'ai changé d'avis. Elle mérite d'être publiée, elle mérite que son histoire soit révélée. Je ne peux pas garder une aussi belle plume pour moi.
— D'accord j'y jetterai un coup d'œil, j'amènerai le carnet avec moi à l'édition pour en parler à mon éditeur.
— Merci maman ! Je t'aime !

Je la prends dans mes bras puis je sors de son bureau. En sortant, je tombe sur Linda un peu déboussolée.

— Hey Linda, ça va ?

Elle me regarde.

— Euh oui oui.

Elle a une sale mine. Ses yeux sont bouffis, cernés et tombants. Elle a le visage pâle et triste.

— Tu es sûre ?
— Oui oui, dit-elle d'une voix basse et légèrement cassée. Tu vas en cours ?
— Ouais.
— Je te rejoins après.
— Quoi ?! Pas question ! Tu dois rentrer chez toi et te reposer !
— Mais non Sacha. Si je reste chez moi à rien faire je vais ruminer et j'aurais que des pensées négatives. J'ai besoin de quelque chose pour me distraire...
— Écoute, je pense pas que ce soit une bonne idée.
— Peu importe ce que tu penses, je viendrai.

S A H A R A | Clair ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant