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Je m'agenouillais devant elle.
Elle siégeait sur le trône blanc flottant très bien taillé tel le trône de l'Olympe, avec sa longue robe bleu foncée et blanche, sans manche et plissée, telle une déesse grecque. Sans oublier le décolleté plongeant au milieu qui laissait voir la courbure de ses seins.
Elle est magnifique.

— Qu'as-tu fait, Sacha ? me questionne-t-elle.

Elle connaissait déjà la réponse.

— Je vous présente mes plus plates excuses mais il le fallait. J'ai défendu votre honneur ! Ce fauve vous a insulté et a porté atteinte à votre intégrité ! déclarai-je.

Elle se lève doucement. Sa robe continue de flotter dans les airs. Ses cheveux coiffés en afro sont resplendissant. Je remarque que ses ongles sont vernis en un dégradé de couleur allant du blanc au bleu foncé. Ça me fait penser à l'océan.

Elle descend les escaliers, aussi taillés en pierre blanche, et s'avance sur le long tapis bleu jusqu'à mon niveau. J'avais baissé la tête.

— Levez-vous chevalier !

Je m'exécute, je la dépasse d'une tête et demi mais ça ne l'empêche pas de plonger ses magnifique yeux marron clairs dans les miens. Dieu, qu'elle est séduisante !
Elle pose une main sur ma joue et je décide de poser la mienne sur la sienne, elle sourit.

— Chevalier, je vous remercie pour votre loyauté.
— C'est normal, Votre Majesté. Vous pourrez toujours compter sur moi, je suis et je resterai fidèle à vous jusqu'à ma mort.

Elle esquissa un sourire timide et posa ses lèvres sur les miennes. Je me sentis tournoyer.

Je me réveillai en sursaut ! C'était encore un rêve visiblement. Sahara, la déesse et moi le chevalier, elle était encore plus magnifique que dans le rêve précédent et je crois bien qu'elle m'a embrassé. Je suis vraiment tout content même si cela aurait été mieux en vrai...

Je regarde l'heure sur mon portable, il est 10h30. Je suis viré trois jours donc oui, j'ai profité d'éteindre mon réveil et de faire la grasse matinée.

Je descends prendre mon petit-déjeuner. Mon père est sûrement au travail et ma mère est peut-être chez son éditeur ou dans un endroit qui lui donnerait de l'inspiration pour écrire ses bouquins.
Bref, je me fais un chocolat chaud et des tartines à la confiture d'abricot. J'ai aussi bu un jus d'orange et je suis allé me préparer.
Pour aller où ? Au cimetière.

{...}

Je me suis assis en face de sa tombe malgré le froid glacial. J'avais emmené Clair Obscur avec moi. Je voulais le lire "avec elle" aujourd'hui.

— Salut Sahara. Ça va ? Moi pas trop. J'ai été viré trois jours mais c'est pas ça le pire. Je pense avoir perdu mes trois meilleurs potes. Enfin, Mickael et moi, on s'est disputés et battus, et je pense que Jake et Ilhan ont dû prendre son parti... logique. Mickael t'a insulté et je ne pouvais pas laisser passer ça. J'ai aussi crié que je t'aimais devant presque tout le lycée je crois et je m'en fous du reste.

Le vent souffle.
Après une pause, je repris :

— J'ai rêvé de toi aussi, ou plutôt tu es venue me rendre visite, dans mes songes, comme je te l'avais demandé. Tu as exaucé mon souhait ! Merci.

Je souris bêtement devant sa tombe mais je sais que son esprit est là, son énergie est là. Elle est là en train de m'écouter ! Et rien que de me dire ça, je me sens bien.
Je me sens bien en ta présence Sahara.

S A H A R A | Clair ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant