❦ neymarJ'observe Kylian qui prend une gorgée de champagne, avant de tout recracher subitement. Il grimace de dégoût et j'éclate de rire face à ses conneries.
- C'est dégeulasse putain, se plaint-il.
Je ricane une nouvelle fois avant de me poser sur l'accoudoir d'un des canapés. Mes yeux se posent au hasard sur les personnes présentes, je fais rapidement le tour du salon en bougeant la tête sur la musique qui résonne. Je repère facilement Carol dans la cuisine ouverte, et mon regard se bloque directement sur la brune qui l'accompagne. Je peux seulement la voir de profil mais je reste fixé sur son corps que je parcours lentement de haut en bas. Quand je relève enfin les yeux, elle tourne sa tête quelques secondes en riant, me laissant enfin apercevoir son visage. Je crois que je l'ai déjà aperçue une ou deux fois ici mais c'est la première fois qu'elle attire autant mon attention, et je comprends bien pourquoi. Elle est carrément sublime.
Après l'avoir contemplé comme un débile pendant quelques temps, je me lève d'un coup et arrête le premier qui me passe sous les yeux, Presnel. Je lui indique la jeune femme d'un coup de tête, et ses yeux suivent mon mouvement.
- C'est qui elle ? je demande directement.
Il tourne sa tête vers moi et laisse échapper un ricanement que je comprends pas trop, ce qui me fait légèrement froncer les sourcils.
- Elle est fraîche hein ?
Je me frotte le menton à l'aide de ma main, toujours en fixant la magnifique créature de tout à l'heure, sous le rire du défenseur.
- Celle-ci tu peux l'oublier mon frère, il dit en riant, Marqui te laissera jamais toucher à un seul de ses cheveux.
Je tourne subitement ma tête vers lui, et il tapote mon épaule comme pour me montrer son soutien. Mon étonnement se fait petit à petit remplacer par un sourire.
- J'aurais pas dû dire ça peut-être ? demande Presnel. Maintenant tu la veux encore plus c'est ça ?
Je ris avant de hocher la tête négativement.
- Non non, mais explique un peu, je lui demande sans quitter la brune des yeux.
Il prend une petite inspiration et passe un bras autour de mes épaules pour que je me rapproche de lui, comme s'il voulait que personne n'entende.
- Camilia, m'annonce-t-il. Elle est arrivée à Paname y'a trois ans quand elle venait d'avoir dix-huit ans donc on la connaît tous, d'ailleurs elle passe sa vie ici, bizarre que tu la remarques que maintenant. Mais vaut mieux pas que tu t'approches d'elle, Drax la déteste déjà, m'explique-t-il.
J'écoute attentivement ce qu'il me raconte, en ignorant le fait que ce soit Julian qui la déteste, alors que j'ai une image extrêmement sage et tranquille de lui depuis mon arrivée au club. Ce qui m'intéresse plutôt pour l'instant c'est la raison pour laquelle Marqui n'aimerait pas que je m'approche d'elle, ce que je tarde pas à demander à Presnel.
- Son père était archi important pour Marqui, il le considérait comme son propre père, il avait un lien avec votre sélection mais il est décédé y'a trois ans, tu dois savoir de qui il s'agit. Marqui a pris Camilia sous son aile à ce moment là et lui a demandé de venir à Paris pour prendre soin d'elle, depuis elle est toujours avec lui, il la considère comme sa petite sœur donc pas touche frère.
J'écarquille les yeux quand je fais le rapprochement dans ma tête, et j'en crois pas mes oreilles.
- Attends... je dis un peu sous le choc. Son père c'était Antonio ?
Il hoche la tête et ma bouche s'entrouvre, illustrant ma surprise. Je savais qu'il avait une fille, mais j'ignorais à quoi elle ressemblait, et surtout, j'ignorais que c'était une beauté pareille. Antonio a travaillé avec nous à la Seleção pendant de longues années en tant que préparateur physique, j'étais pas particulièrement proche de lui, mais je sais qu'il était extrêmement proche de Marcos. Une maladie l'a malheureusement emporté il y a trois ans en arrière, et j'aurais jamais pu imaginer qu'il avait laissé sa fille sous la surveillance de mon coéquipier. Je comprends rapidement que l'approcher sera une tâche beaucoup plus difficile que prévue, comprenant très vite la relation fraternelle qu'il doit y avoir entre eux.
- Pourquoi Julian la déteste ?
- Ah ça... longue histoire. Mais en gros, quand il est venu à Paris en janvier il a un peu flashé sur elle et elle lui a un mis un immense stop, après l'avoir fait espérer sinon c'est pas drôle.
Je hausse un sourcil. Si ce n'est que ça...
- C'est tout ? je demande, curieux.
- Ouais, enfin il s'est passé des trucs pas nets entre eux mais personne sait vraiment ce que c'est, ils se détestent maintenant et ils en parlent plus, histoire enterrée, on saura jamais. Il s'est mis Marqui à dos pour elle et elle lui a mis à l'envers juste après alors ça passe pas.
Je hoche lentement la tête. Si Julian a réussi à obtenir quelque chose d'elle, peu importe ce que c'est, ça doit pas être si dur que ça de l'approcher. Mais j'avoue que Marqui me fait un peu peur alors si je pouvais éviter de m'attirer les foudres d'un coéquipier que je considère comme mon frère, ce serait sans doute mieux pour moi. Sauf que pas de chance, son visage et son corps sont maintenant gravés dans ma mémoire et je me sens obligé de vouloir rentrer en contact avec elle, par n'importe quel moyen.
- Vraiment Ney laisse tomber elle, je l'adore hein mais elle est compliquée un truc de fou reste en dehors de tout ça, c'est mieux pour toi sinon tu vas avoir trop de problèmes.
J'acquiesce, en faisant semblant de prendre ses paroles en considération sauf que bien évidemment, ce qu'il me dit attise encore plus ma curiosité et me donne encore trois fois plus envie de la connaître.
- Je dis pas ça au hasard, la preuve avec Julian, elle lui a complètement retourné le cerveau, continue-t-il. En plus Marqui va t'en vouloir, ça va créer des tensions dans l'équipe que tu peux largement éviter. Je sais comment t'es, mais des meufs y'en a des milliers, elle plus tu restes loin, mieux tu te porteras.
Je ricane légèrement pour faire bonne figure avant de lui dire que j'ai compris et que je vais essayer de suivre ses conseils, ce qui est totalement faux. Mes yeux se reposent une dernière fois sur elle. Presnel parle d'elle comme une sorte de poison, et j'ignore pourquoi mais quelque chose en moi a bien envie d'y goûter.
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