rainha - neymar jr

𝟎𝟗

❦ neymar

Je coupe le moteur de ma voiture et sors de cette dernière avant de claquer la portière. Je me suis dépêché pour venir passer le reste de la soirée en espérant que je pourrais au moins l'apercevoir avant qu'elle s'en aille. Et j'ai une petite lueur d'espoir quand je remarque une voiture que j'ai pas l'habitude de voir dans la propriété privée. Je visse ma casquette sur ma tête puis range mes clés de voiture dans ma poche avant de faire le tour de la maison pour accéder à la porte d'entrée qui est toujours ouverte quand l'intérieur est animé.

Je m'apprête à entrer dans la maison mais je tombe nez à nez avec Camilia qui ouvre la porte juste devant ma figure. On reste face à face un moment sans se quitter des yeux tandis que celui qui l'accompagne jongle du regard entre nous deux, se demandant ce qui peut bien se passer.

- Vous faites quoi là ? lâche subitement son ami ou je ne sais quoi que j'ai envie de tuer à ce moment précis.

Camilia se retourne d'un coup vers lui, et semble reprendre ses esprits. Je crois qu'elle s'attendait vraiment pas à ce qu'on se voit ce soir, ce qui traduit la surprise qu'elle avait quelques secondes plus tôt sur son visage.

- Je vous laisse une minute peut-être ?

- Non, dit précipitamment la brune.

- Oui, je réponds en même temps qu'elle.

Camilia me lance un regard insistant qui se veut clairement pas chaleureux et le gars dont j'ai oublié le prénom fronce juste les sourcils en mode pommé.

- Je t'attends dans la voiture, il dit finalement avant de s'en aller.

Je mets mes mains dans la poche centrale de mon sweat avant de rapporter mon attention vers elle. Elle est toujours aussi belle même si elle a pas fait d'effort monstre pour ce soir, elle est juste vêtue d'un jean noir et d'un haut à bretelle de la même couleur, mais son rouge à lèvres rouge qui met en valeur son visage bronzé fait toute la différence.

- Tu pensais encore que t'allais pouvoir m'échapper ? je dis d'un ton moqueur.

- Ça fait un peu stalker si je peux me permettre.

- Simple coïncidence, je pensais que t'étais déjà partie, je hausse les épaules.

Elle hoche la tête puis détourne rapidement le regard quand elle voit que je la fixe. Un petit sourire prend place sur mes lèvres quand je remarque qu'elle a l'air gênée, ce qui ne lui ressemble pas trop. Même si à vrai dire, j'en sais pas encore assez à son sujet pour savoir ce qui lui ressemble ou pas. Mais je sais que la timidité ne fait pas partie de son tempérament.

- T'es devenue timide ou je rêve ? Ça change de quand tu me chauffais dans la cuisine.

- Tu te chauffais tout seul, je t'ai à peine touché, se défend-elle, un air joueur dans les yeux.

- Ah ouais ?

Elle penche la tête sur le côté en souriant puis remet une mèche de cheveux derrière son oreille, laissant apercevoir plusieurs boucles en or qui ornent cette dernière. Et je peux pas m'empêcher de la trouver affreusement sexy à ce moment là. J'ai qu'une envie c'est qu'on se retrouve vraiment que tous les deux, sans les dizaines de personnes à l'intérieur qui pourraient nous surprendre à tout moment.

- Moi j'ai juste envie d'apprendre à te connaître, je dis finalement, même si c'est ce qu'on fait déjà depuis quelques jours.

- Je sais pas si tu peux gérer ça...

La Camilia pleine d'assurance refait surface à entendre le ton de sa dernière phrase, ce qui me fait sourire. Elle me fait rire quand elle fait la mystérieuse comme ça, mais mine de rien ça m'intrigue vraiment. Bien sûr que je peux gérer ça.

- Pourquoi je pourrais pas ?

- Ton cher ami allemand n'a pas réussi.

Elle me provoque avec le petit sourire qui se dessine sur ses lèvres. J'aime bien Julian mais lui et moi sommes très différents, s'il n'a pas réussi à "gérer" comme dirait-elle, ça ne veut pas dire que je pourrais pas non plus, et je compte bien lui montrer.

- Est-ce que tu vas m'expliquer ce qui s'est passé entre vous un jour ? je tente tout de même.

- Sohan m'attend, je devrais y aller, elle dit en pointant du doigt le véhicule.

Je lâche un rire face à sa tentative de fuir ma question, mais ça ne me surprend pas, bien au contraire. Elle s'apprête à passer près de moi pour rejoindre le fameux Sohan mais je la retiens par le poignet avant qu'elle ne s'échappe pour de bon.

- Tu me dis pas au revoir ?

Elle plante ses yeux dans les miens et je la regarde s'approcher de moi sans dire un mot. Elle pose une main sur ma nuque et dépose un léger bisou sur ma joue, geste que j'ai absolument pas anticipé. Elle garde son visage près du mien et fait glisser ses lèvres jusqu'à mon oreille avant de me murmurer une dernière phrase.

Cette femme va me tuer.

Elle disparaît aussitôt de mon champ de vision et je perds pas de temps avant d'enfin entrer dans la maison de mon ami, après avoir soufflé un bon coup. Je les rejoins tous dans le jardin après avoir récupéré le plat que Camilia m'avait gentiment laissé sous une feuille d'aluminium.

- Dix minutes entre le message qui dit que t'es arrivé et le moment où t'apparais enfin, tu t'es perdu dans le hall ou quoi ? plaisante Marqui quand je vais taper dans sa main.

Je dis bonjour à toutes les personnes présentes et m'affale dans le canapé en soufflant d'aise.

- Je suis juste tombé sur la petite brune.

Je fais bien évidemment exprès de faire semblant de ne pas me rappeler son prénom, alors que c'est tout ce que j'ai dans la tête depuis plusieurs jours. Je crois que personne est au courant qu'on se rapproche à vue d'œil. Rien d'extraordinaire mais ils seraient capables d'en faire tout un plat alors je préfère cacher cette histoire pour l'instant. Et pour toujours si j'y arrive, accessoirement.

- Camilia ? demande-t-il.

- Ouais, je dis d'un air détaché, elle m'a dit qu'il restait à manger si je voulais, je dis en mettant mon assiette en évidence.

Il hoche la tête sans en rajouter et je me dis qu'il faut vraiment être naïf pour penser que notre discussion qui a duré plusieurs minutes était juste à propos d'un plat qui m'attendait dans la cuisine. Mais tant mieux s'ils ont gobé le mensonge, ça m'arrange.

Je crois que si Marqui apprend un jour que je m'amuse à draguer ouvertement sa petite protégée à seulement dix pauvres mètres de lui, je m'en sortirais jamais vivant. Mais c'est ça qui fait qu'elle est encore plus attirante, et je m'arrêterai pas de sitôt.

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