❦ neymarLes yeux fixés sur les numéros en or qui ornent les portes de chaque chambre, je m'aventure dans les couloirs de l'hôtel à la recherche du seul numéro qui m'intéresse. Je m'arrête net quand le numéro deux cent trois me stoppe dans mon élan. Je toque à la porte avant de mettre les mains dans le dos, cachant le bouquet de fleur que j'ai ramené par la même occasion.
Une magnifique brune que je ne connais que trop bien m'ouvre la porte. Elle pose ses yeux sur moi mais ne dit pas un mot, se contentant d'ouvrir la porte en plus grand pour me laisser entrer. Je pénètre donc dans la chambre d'hôtel hors de prix avant de lui tendre les fleurs que j'ai achetées spécialement pour elle. Par politesse bien sûr, pas parce que je crois que je suis encore follement amoureux d'elle et que j'ai envie de lui sauter dessus dès qu'on se retrouve dans la même pièce. Non, pas du tout pour cette raison là.
— C'est pour quelle occasion ? demande Bruna en posant le bouquet sur le lit.
— Je suis content de te revoir, c'est tout.
Je mets mes mains dans les poches de mon sweat maladroitement et la fixe comme un débile. Comment c'est possible d'être aussi belle, je m'y ferai jamais.
— Tu veux quoi Ney... souffle ma brune en me lançant un regard à travers le miroir dont elle se sert pour se démaquiller.
— J'ai entendu que tu faisais un petit tour à Paris donc j'ai eu envie de te voir.
J'attends une réaction de sa part mais elle reste muette. Pourtant je n'ai dit que la vérité, et ça m'arrive pas souvent faut le souligner quand c'est le cas.
— C'est un voyage professionnel pour un shooting, répond-elle finalement. Je reste pas, tu le sais bien.
J'acquiesce et attends sagement qu'elle finisse de se démaquiller. Elle termine enfin et vient me rejoindre sur l'immense lit qui trône au milieu de la pièce. On se regarde un petit moment puis elle finit par me faire un petit sourire gêné. Le même pour lequel je craquais sans cesse quelques mois auparavant.
— Quel genre de shooting ?
— Pour un magazine, sur la Tour Eiffel, dit-elle en souriant.
Je souris à mon tour, sachant que c'est un de ses monuments préférés et qu'elle doit être follement excitée à l'idée de faire des photos pareilles. Elle adore son métier ça se voit tellement, et moi je le déteste. Je le déteste parce que c'est la raison pour laquelle on ne peut pas être ensemble. Deux emplois du temps débordants... forcément ça ne fait pas bon ménage. Elle ne veut pas venir vivre avec moi à Paris et je ne peux pas rester avec elle au Brésil. On s'est débrouillé comme on a pu pendant nos mois de relation pour se voir le plus souvent possible mais les projets se suivent et s'entassent de son côté comme du mien, donc on a dû mettre un terme à cette relation. Enfin elle a dû mettre un terme à cette relation, moi je voulais pas. Et ça me rend fou parce que j'ai l'impression que ça l'atteint pas et qu'elle en a rien à faire. Tout ce qui l'importe c'est sa carrière et vivre sa meilleure vie dans des paysages paradisiaques entourée des gens qu'elle aime, sauf que je crois bien que j'en fais plus parti maintenant. Et ça fait mal je dois bien l'avouer.
— Merci pour les fleurs en tout cas, dit-elle finalement en se relevant.
Et moi je la regarde juste, elle a son petit sourire collé sur les lèvres et paraît toute mignonne et gentille mais je sais que dans sa tête, elle a qu'une envie et c'est que je dégage le plus vite possible.
Moi je crois que l'excuse des emplois du temps qui correspondent pas c'était juste un prétexte, je crois qu'elle veut juste profiter de sa vie et faire ce qu'elle a envie de faire quand bon lui semble sans un mec qui lui colle aux talons, ouais je crois que c'est plutôt ça c'est bien son genre. Mais elle l'avouerait jamais. Elle préfère se convaincre qu'on est plus ensemble sur un accord commun alors que c'est juste elle qui m'a bousillé le crâne pour me faire penser la même chose qu'elle. Et malgré ça, elle me manque toujours putain, je trouve ça grave.
— Tu veux pas qu'on aille manger ensemble demain soir avant que tu repartes ? je tente malgré tout. Que tous les deux.
— Ney... souffle-t-elle en me fixant à travers le miroir suspendu au mur de la chambre.
Je lance un petit sourire à travers ce même miroir pour essayer de la convaincre et elle finit vite par sourire à son tour avant de se retourner vers moi. C'est gagné.
— Je vais voir ce que je peux faire, un dîner entre amis juste pour savoir les dernières nouvelles hein ?
— Oui bien sûr, je dis précipitamment en levant les mains d'un air innocent, même si je pense tout le contraire.
Elle hoche la tête et je souris, fier de mon coup. La vérité c'est que j'aurais très bien pu la faire sortir de ma tête, l'oublier en arrêtant de chercher après elle dès qu'elle met les pieds à Paris pour le boulot. Mais je suis juste un homme et je suis faible, et je veux pas qu'elle sorte de ma tête.
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