❦ neymarCamilia s'est enfuie, encore, et je l'ai perdue parmi la foule. Un de mes potes est maintenant en train de me parler mais j'écoute à moitié ce qu'il me raconte, trop occupé à scruter les alentours pour essayer de repérer la brune qui dansait contre moi quelques minutes plus tôt. Je l'aperçois enfin en train de parler avec une autre femme à l'autre bout de la pièce, la discussion à l'air plutôt sérieuse à en juger la main de la femme qui est posée de manière bienveillante sur son épaule. Camilia hoche une dernière fois la tête avant de se retourner et sortir de la salle, seule.
- Je reviens, je souffle à mon ami qui ne remarquera même pas mon absence vu comme qu'il est déchiré.
Je me dépêche de sortir de la salle à mon tour et une fois dans les couloirs du stade, je comprends que la personne que je cherche est allée se réfugier dans les tribunes près de l'endroit où la fête continue. Je sors dehors et effectivement, je l'aperçois très vite assise sur les escaliers qui séparent les différentes rangées de sièges.
Je me pose sur la marche à ses côtés et elle tourne sa tête une seconde vers moi. Elle a pas l'air d'aller très bien et son changement de comportement m'interpelle un peu. Je me demande ce qui a bien pu la faire changer d'humeur aussi vite.
- Tu vas bien ? je demande après un long moment de silence.
Elle tourne une nouvelle fois son visage vers le mien et m'offre un léger sourire avant d'hocher la tête.
- Donc là on va faire comme si tu t'étais pas salement frottée à moi avant de partir comme une voleuse ?
Elle rigole et ça me fait sourire parce qu'elle semble beaucoup moins mal que deux secondes plus tôt. Je crois que j'ai changé d'avis. J'ai pas envie de gâcher des amitiés fortes et créer des tensions avec les gars pour une fille que je lâcherais après avoir obtenu ce que je voulais. Puis de toute manière, je suis pas certain qu'elle ait la même idée que moi derrière la tête, certes elle en joue beaucoup, mais je pense qu'elle non plus n'est pas prête de céder. Je sais que je lui plais, elle le cache pas, je cache pas qu'elle me plait non plus, mais pour l'instant on fait que jouer et je pense qu'il serait préférable qu'on en reste là.
Je sais pas depuis quand l'alcool me pousse à penser de manière judicieuse, mais je suis nettement plus raisonnable d'un coup, ce qui est plutôt rare j'avoue.
- Tu te plais bien à Paris ? elle demande d'un coup.
Je prends une petite inspiration avant de m'appuyer sur mes coudes en arrière.
- J'ai un peu de mal à m'habituer, mais c'est que le début, je lui réponds tandis qu'elle acquiesce. Comment t'as fait toi pour t'adapter ? C'est tellement différent du Brésil.
- J'avais pas le choix, elle hausse les épaules, j'ai rejoint Marqui ici quand mon père m'a quitté et plus les jours passaient plus je me sentais bien dans cette ville, maintenant c'est ma maison.
Je reste silencieux un moment, et je me contente de l'observer. Elle est tellement belle, ça me donne mal au crâne je crois.
Elle sent sûrement mon regard sur elle donc elle tourne sa tête vers moi avant de me sourire. Ce sourire adorable et sexy en même temps qui me fait fondre. Elle est mignonne, alors ouais, peut-être que ce serait mieux que je ne cherche pas plus que de l'amitié avec elle. Ça arrangerait tout le monde au final. Mais le problème est qu'elle m'attire bien plus que n'importe quel mannequin que j'ai pu côtoyer, et rester éloigné d'elle n'est pas dans mes projets. J'y arriverais pas de toute façon.
- Je suis désolé pour ton père, je dis sincèrement, c'était quelqu'un de bien, tout le monde l'adorait au Brésil.
- Je sais, elle répond simplement.
Un silence s'installe, et elle semble perdue dans ses pensées un petit moment. Elle prend une petite inspiration et s'apprête visiblement à reprendre mais je la devance sans faire exprès en décidant de lui poser une question au même moment, la coupant dans son élan.
- Désolé, je dis directement, tu peux reprendre.
- Non vas-y continue, tu voulais me demander quoi ?
- Je voulais juste savoir si ta mère était restée au Brésil ? Tu pouvais pas rester là-bas avec elle ?
Je me rends compte de l'indiscrétion de ma question seulement quand je vois qu'elle ne répond pas tout de suite, et je me maudis d'être aussi con parfois.
- Elle est décédée bien avant mon père, j'étais toute jeune encore, j'avais plus personne au Brésil à part des parents éloignés donc j'ai pas hésité quand Marcos m'a ramenée avec lui.
- Vous étiez déjà proches de base ?
- Oui bien sûr, on passait toutes nos vacances ensemble dès qu'il rentrait à Sao Paulo, il venait toujours nous voir mon père et moi.
Un petit sourire se glisse sur ses lèvres en se rappelant quelques souvenirs de son père j'imagine, et ça me fait sourire à mon tour. Ils devaient avoir une belle relation.
- Quand il est mort, j'ai un peu déconné, elle reprend, peu sûre d'elle, les conneries de jeune tu connais, je faisais des crises hyper souvent et c'est Marcos qui a réussi à calmer tout ça. C'est grâce à lui que j'ai réussi à arrêter de fumer aussi, et c'est lui qui m'a apaisée. Je crois que c'est la personne que j'aime le plus sur cette terre, il a été tout ce que j'avais pendant ces dernières années.
Je la quitte pas des yeux pendant son récit, absorbé par ses mots et son visage qui m'apparaît tellement doux sur le moment. J'ai l'impression d'en apprendre plus sur elle en dix minutes que pendant tous ces derniers jours.
- Désolée je parle trop, elle dit en riant nerveusement.
- Non, non, vas-y je t'écoute, je réponds précipitamment pour pas qu'elle croie qu'elle m'ennuie, bien au contraire.
- C'est tout, elle sourit, c'était juste pour t'expliquer un peu le lien que j'ai avec lui.
Je hoche la tête en souriant à mon tour. Elle paraît tellement inoffensive et douce d'un coup et ça me plait bien. Je me doutais qu'elle s'amusait pas à jouer à l'allumeuse sûre d'elle toutes les minutes de sa vie, mais c'est cool de découvrir une nouvelle facette d'elle. Je me sens déjà plus proche d'elle d'une certaine manière.
Je suis content d'en apprendre plus sur la relation qu'elle entretient avec mon ami parce que j'ai pas osé lui poser la question à lui, jugeant que ça paraîtrait trop suspect alors qu'il l'aurait sûrement pas pris de la même manière que moi. Il aurait trouvé ça normal lui, que je me renseigne sur les gens qu'il côtoie. Ce qu'il aurait trouvé un peu moins normal, c'est les raisons pour lesquelles je me serais renseigné.
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