𝟐𝟏

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camilia

J'ai en quelque sorte essayé d'éviter Marqui depuis quelques jours, donc j'ai refusé chaque fois qu'on me demandait de passer à la maison, que ça vienne de la part de son frère ou de Carol. Je sais que c'est bête de faire ça mais je peux pas m'empêcher de me sentir oppressée. J'ai l'impression qu'il se sent obligé de me paterner. Il sait quel rôle il a dans ma vie mais c'est pas une raison pour décider de mes choix et tenter de faire fuir n'importe quel homme qui s'approcherait de moi de peur qu'on me fasse du mal. Je suis une grande femme et je peux gérer, et il va falloir qu'il le comprenne.

On est vendredi aujourd'hui, Carol m'a demandé de passer car elle aurait apparemment à me parler, et je me doute du sujet qu'elle veut aborder. Et cette fois j'ai accepté, parce que je suis aussi censée voir Neymar ce soir, donc j'en profite d'être dans sa ville pour le faire.

Je l'ai pas revu depuis la soirée pour la naissance de Maria. J'ai revu personne depuis cette soirée là d'ailleurs. J'ai préféré passer du temps avec Sohan qui juge que je suis jamais à l'appart avec lui, ce qui est plutôt vrai je l'avoue mais d'un côté il travaille alors qu'est-ce que je ferais seule toute la journée.

J'ouvre la porte d'entrée et après avoir salué les quelques personnes présentes dans le salon, je me dirige directement vers la chambre du haut, là où je suis sûre de trouver Carol. Cette dernière vient de coucher sa fille quand j'entre dans la pièce, et elle me sourit quand elle se tourne vers moi.

- Ça fait tellement longtemps !

Elle s'avance vers moi pour me prendre dans ses bras et je ris en la serrant à mon tour.

- Six jours, arrête d'être dramatique, je lui réponds en riant.

On sort de la chambre pour laisser le bébé se reposer tranquillement et on rejoint toutes les deux la cuisine, dans laquelle je nous sers des verres.

- Six jours c'est six semaines tellement on a l'habitude de t'avoir tous les jours.

Je lève les yeux au ciel en souriant tout de même. On discute pendant de longues minutes en préparant à manger pour tout le monde puis une fois qu'on a fini de cuisiner, on se pose toutes les deux autour du plan de travail.

- Tu sais Marqui s'en veut un peu d'avoir été aussi cru avec toi, tu réponds plus à ses appels et il s'inquiète...

Même s'il sait la vérité à propos de Julian et moi, ça ne l'a pas empêché de m'accabler après sa discussion avec Neymar. Il est venu me voir en me demandant si Julian ne m'avait pas servi de leçon. Je sais que ça partait pas d'une mauvaise intention mais il a clairement insinué que c'était de ma faute si ses coéquipiers s'intéressaient à moi. Parce que forcément, je me prête au jeu alors que j'aurais pu les remballer tous les deux dès la première fois.

- Il t'aime de tout son coeur et ce qu'il t'a dit était pas contre toi une seule seconde, il connaît Ney depuis des années et sa façon d'être avec les femmes, il veut pas ça pour toi, tu comprends ?

- Mais il a pas son mot à dire sur ce qui est bien pour moi ou pas, j'ai l'impression d'avoir quinze ans quand il agit comme ça et ça m'énerve, je dis en me livrant enfin.

- Chérie... tu penses vraiment que le fait qu'un homme qui n'a pas un comportement irréprochable avec les femmes te court après ne le mettrait pas en colère ?

Je baisse les épaules et souffle doucement. Dit comme ça c'est sûr que ça a plus de sens, mais je suis bornée et je veux pas de quelqu'un qui scrute mes moindres faits et gestes, même si c'est pour me protéger.

- Mais on fait rien Carol on se parle juste, j'ai même plus le droit de parler avec quelqu'un sous prétexte qu'il pourrait me faire du mal ? Alors qu'on a absolument aucun plan ensemble ?

Elle fait une petite mine, l'air de dire qu'au fond, elle ne comprend pas trop la réaction démesurée de Marqui non plus, ce qui me rassure. Elle tente tout de même de m'expliquer qu'il s'en veut d'avoir réagi de la sorte par rapport à moi, et qu'il faudrait que j'essaie de mettre de l'eau dans mon vin pour plus tard.

Je passe finalement la fin d'après-midi ici avec elle, ainsi que le début de soirée. C'est vers vingt-deux heures que je m'enfuis pour rejoindre la raison du froid entre Marqui et moi. Je resserre ma veste autour de mon corps et je rejoins le même endroit que la dernière fois, où je trouve directement Neymar, visiblement en avance. Je lui dis bonjour en lui faisant une simple accolade cette fois, puis on se pose sur le bord du trottoir comme la dernière fois.

- Tu vas mieux ? me demande-t-il directement.

- Entre l'embrouille et Julian qui revient me parler... je suis épuisée aussi. Ça me tracasse un peu.

Je vois dans son regard qu'il meurt d'envie de me poser la question une nouvelle fois mais qu'il se retient. Et d'un côté c'est normal qu'il veuille savoir, mais j'ai pas trop envie de tout lui raconter. Pas maintenant.

- Pourquoi tu veux tant savoir ?

Il fronce les sourcils, surpris que je sache à quoi il pensait, même si c'était plutôt logique.

- Ça m'aiderait peut-être à ne pas faire les mêmes erreurs que lui, répond-il.

- Si t'as besoin d'être prévenu pour ne pas faire les mêmes erreurs que lui c'est qu'on a rien à faire ensemble là.

Ma réponse sort un peu plus cru que je l'aurais imaginée, mais il n'a pas l'air de mal le prendre. Au contraire, il sourit juste.

J'enroule mes bras autour de son cou avant de rapprocher ma bouche de sa joue. Je penche la tête sur le côté pour le regarder dans les yeux tandis qu'il baisse automatiquement son regard vers moi. Et juste comme ça, on se met à se regarder dans le silence le plus complet.

- J'ai envie de t'embrasser, lâche-t-il en me fixant droit dans les yeux.

Je le fixe en retour sans répondre, simplement en le défiant du regard pour l'inciter à faire ce dont il a envie mais il ne fait rien. J'attends sauf qu'il ne fait rien. J'enlève mes bras et me relève en riant.

- T'es vraiment une tapette en vrai !

Il se contente de sourire dû à mon ton moqueur. Je sais qu'il m'aurait embrassé sans même y réfléchir à deux fois en temps normal.

- A quoi ça sert de t'embrasser ici ? J'aurais envie de plus et on est dans la rue, c'est un peu contraignant.

C'est à mon tour de sourire cette fois. On remettra ça. Que ça plaise aux autres ou non. J'ai décidé que je faisais ce que j'avais envie de faire, et que plus personne n'avait son mot à dire.

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rainha - neymar jr Où les histoires vivent. Découvrez maintenant