8- Révélations

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Harry, qui évitait à présent Draco, parti comme à son habitude dès que le soleil fut levé.
Répandant sa chaude lumière sur la végétation luxuriante, il faisait briller les gouttes de rosée, les plumes des oiseaux qui commençaient déjà leurs concertos, et les pétales satinés des fleurs qui s'éveillaient, sans réchauffer le coeur du brun.
Même les pêches déjà mûres ne le réjouirent pas, il s'occupa pourtant de son verger comme à son habitude, espérant faire taire la douleur qui vivait en son coeur.
Mais cela ne marchait pas. En fait jusqu'ici la seule chose qui avait vraiment marché était Draco. Depuis son arrivé son coeur le trahisait. Il eut un instant la pensée folle de se l'arracher, après tout la douleur et ces sentiments étranges partiraient sans doute avec. Mais il se reprit. En réalité cela ferait sans doute plaisir au blond : lui mort, on lui redonnerait sans doute sa liberté et il ne voulait pas rendre ce salopard de mangemort heureux. Surtout pas après qu'il l'eût vu aussi faible. Rita Skeeter adorerait ça : "Exclusif : Draco Malfoy nous raconte sa vie avec le sauveur qui a perdu la tête." L'ancien serpentard s'en donnerait à coeur joie.
Pourquoi fallait-il son remède soit pire que ses maux ?
Est ce qu'il pouvait aller dire à ce salaud "Coucou c'est Potter, ton ennemi de toujours. Est-ce que tu veux me servir de souffre douleur pour me distraire ?" À vrai dire ça pourrait être drôle, mais ça ne marcherait sans doute pas. En plus ce n'était pas réellement comme souffre douleur qu'il voulait le blond. Mais alors comme quoi ? Ce type était une foutue énigme impossible à résoudre, tout comme les sentiments qu'avait Harry en sa présence.

Il finit par rentrer, alors que les lucioles commençaient tout juste à luire, un énorme panier remplis de pêches à son bras.
Une lettre était posé sur la table. Il su aussitôt, sans même avoir besoin de regarder l'encre dorée qui l'ornait, de qui elle provenait.
Le coeur battant, il la décachetta fébrilement.

Draco venait de redescendre du grenier après avoir aperçut le brun rentrer par l'une des larges fenêtre.
Celui-ci l'inquiétait de plus en plus : si au debut, en le voyant l'insulter comme autrefois, il avait supposé qu'il allait bien, il se rendait maintenant compte du point auquel il s'était trompé. Le sauveur avait visiblement besoin d'être sauvé. Plutôt ironique non ? Surtout qu'il refusait obstinément son aide. Comment lui en vouloir après tout ce que le blond avait fait...
Le pire étant que, même si Draco voulait réellement aider l'ancien griffond, il avait lui aussi besoin d'aide.
Ils étaient donc plutôt mal barré.

Debout devant son lit, l'ancien serpentard hésitait : les lettres l'appelaient mais il ne se sentait pas la force d'affronter son passé, pas encore. Cela n'empêchait pas la curiosité de le piquer désagréablement ; depuis trois ans qu'il n'avait aucun contact avec sa famille même d'anciennes lettres lui suffiraient, il avait juste besoin de quelque chose d'eux.
Sa famille n'était pas parfaite, loin de là, mais il avait grandi avec et les aimait malgré lui.

Il allait donc céder et les lire quand un bruit sourd retentit au rez de chaussée.
Descendant les marches quatre à quatre, il s'y précipita pour trouver Harry assis à terre, fixant le mur devant lui.

Dans son point serré se trouvait un parchemin froissé qu'il tendit au blond sans le regarder.
Effrayé par son regard fixe et vide, Draco le deplia.

Monsieur Potter,
Vous avez jusqu'ici ignoré mes avertissements, néanmoins je compte vous laisser encore une dernière chance.
Apres tout vous avez peut-être cru à un simple bluff de ma part ou simplement à un petit ragot inintéressant qui ne saurez réellement vous nuire, mais voilà qui, je pense, va vous convaincre du contraire.
Au cas vous croiriez pas l'histoire que je vais vous raconter, j'ajoute à cette lettre quelques photos qui je l'espère sauront vous persuader.
Mettons nous dans l'ambience : Voldemort commence à rassembler des fidèles et à étendre son influence, les sorciers les plus clairvoyants pressente la menace, et votre mère, Lily Potter, est toujours brouillée avec son ancien ami, Severus Snape, et ne fréquente plus qu'épisodiquement James Potter avec qui elle a rompu à la fin de leurs études. Mais elle sens que les nés moldus commence à être en danger et cherche une protection. Or elle sait que Severus, qui est devenu le bras droit du seigneur des ténèbres, l'aime toujours. Elle se place donc sous sa protection, l'assurant de son amour éternel et de ses regrets de n'en avoir prit conscience que si tard. L'amour est aveugle, ou ne voit que ce qu'il veut : dans tout les cas, Severus la croit. Sa Lily qu'il aime depuis tant d'années lui retourne enfin ses sentiments. Il fait donc tout son possible pour la garder en vie, quitte à accomplir pour son maître les plus basse besogne.
James à lui aussi compris le rôle important que le seigneurs des ténèbres allait jouer. Terrifié par son influence croissante, il décide de se joindre à lui.
Lily, qui s'ennuie cachée chez Severus, apprend de celui-ci que son ancien amant est maintenant l'un des leur. Prise du désir de le revoir elle trouve un moyen de le contacter et rapidement ils se rencontre régulièrement chez Severus qui ne se doute de rien.
Mais Lily tombe enceinte.
Vous ignorez sans doutes qu'une grossesse magique est différente d'une grossesse moldus : les futurs parents ont un lien avec le fœtus, ils peuvent ainsi ressentir certaine de ses émotions et lui en communiquer. Mais Severus n'a pas accès à ce lien, et pour cause : il n'est pas le père de l'enfant.
Rendu fou de douleur, il dévoile à Voldemort la prophétie vous concernant mais rapidement, regrette son geste : malgré tout, il aime encore Lily. Il l'aide donc à s'enfuir et réussi à convaincre James de partir avec elle et de la protéger.
Voici donc l'histoire glorieuse de James et Lily Potter : une manipulatrice sans coeur et un couard profiteur. Belle généalogie n'est ce pas ?
Vous vous demandez sans doute pourquoi nul n'a jamais entendu un seul mot de cette histoire, la raison en est simple : Voldemort avait honte. Lui, le meilleur legiliment et plus grand sorcier du monde, n'avait pas su percer à jour l'esprit de son propre bras droit et s'était fait trahir deux fois. De plus les amis de vos parents ont tout fait pour garder le secret.
Alors maintenant êtes-vous prêt à vous soumettre à mes exigences ?
Je ne suis pas sûr que votre réputation, déjà bien amoché par votre retrait de la société, survive à cela.
Le choix vous appartient mais faite le vite : je ne vous laisse que trois jours.

RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant