6- Maître chanteur

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Longtemps après avoir finit l'article Harry était toujours debout dans la cuisine, le journal à la main et les yeux perdus dans le vide.
Il ne savait même pas pourquoi cela lui faisait autant d'effet mais ce ramassis de conneries écrit par une menteuse pathologique lui avait fait l'effet d'une bombe.
Malfoy serait gay ? Déjà c'était impossible, le play-boy de Poudlard, adulé de toute les jeunes sorcière, ne pouvais pas être gay.
Et amoureux ? Un Malfoy était par excellence un être insensible, un salaud qui aimait jouer avec les gens : pas un amoureux transi.
Mais si c'était vrai ? Après tout les relations du blond étaient certe nombreuses mais elles se terminaient souvent très mal. Harry ne comptait plus les jeunes femmes en pleurs qu'il avait entendu se plaindre de s'être faite larguées sans explications par Le Draco Malfoy. À dire vrai c'était même devenu un jeu, chacune rêvant d'être celle qui aurait le fin mot de l'histoire. Peut-être était-ce à cause de ce mariage arrangé ? Ou de ses parents qui voulaient le voir mangemort ? Et les imaginations romanesques rêvaient de fuites romantiques, de tout sacrifier pour leur amour, avant de se plaindre pendant plus d'une heure d'un ongle cassé, les obligeant à refaire toute leur manucure.
Mais aucune n'y était jamais parvenue et le "cas Malfoy" était resté irésolu.

Jusqu'à ce jour, du moins.
À quoi pouvait bien ressembler l'homme qui avait réussi à faire fondre ce coeur de glace ?
Quoi qu'en dise l'article ce devait être un serpentard : un Malfoy ne s'enticherait jamais d'un élève d'une maison "inférieure". Il devait aussi être incroyablement beau et lui être assorti (un Malfoy s'arrange toujours pour avoir l'air encore plus beau) : par exemple si il avait des cheveux et une peau foncée cela formerait un magnifique contraste avec la paleur délicatement rosée de la peau, qui avait l'air si douce, du blondinet, dont les cheveux justement avaient l'air incroyablement soyeux et étaient d'une couleur... elle était unique, tout comme celle de ses yeux d'ailleurs.
C'est au moment où le brun se vit au côté du blond et pensa confusément à tuer l'amoureux de celui-ci, qu'il se rendit compte du tour qu'avait prise ses pensées.
Jetant à terre l'objet de son trouble, il avala une tasse de café bien corsé, supposant ces folles idées dus à la fatigue, chose peu probable car cela faisait des mois qu'il n'avait pas aussi bien dormi.

Ce fut seulement après avoir fini cet électrochoque liquide, qu'il remarqua une lettre sur laquelle son nom était tracé en arabesques élaborées avec une encre dorée qui brillait sous le soleil matinal. Ce n'était certe pas l'écriture d'Hermione, qui ne s'était jamais vraiment habituée à écrire à la plume, ni celle de Ron, bien plus brouillonne.
Intrigué, il l'ouvrir donc.

Monsieur Potter,
Vous pensez peut-être connaître toute l'histoire de votre glorieuse vie, de la mort héroïque de vos non moins héroïques parents, jusqu'à votre déchéance actuelle, mais que savez-vous de ce qu'il y a eu avant ?
Rien, sans doute.
Et vous ne souhaitez pas le savoir, croyez-moi.
Je détiens sur vos chers parents des informations qui vous ferait passer du héros adoré au... vous-ne-voulez-pas-savoir-quoi.
Au cas vous ne l'auriez pas encore compris (sait-on jamais, votre intelligence m'ayant toujours parut assez limité), je compte vous faire du chantage.
Je souhaite que vous déclarez publiquement que touts les mangemorts étaient sous l'emprise de l'Imperium et donc pas responsable de leurs actes.
De plus je souhaite vingt mille gallions que je vous indiquerez où déposer lorsque vous aurez effectué cette déclaration.

Décidez-vous vite : je ne suis pas quelqu'un de très patient.

La lettre n'était bien évidement pas signée.

RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant