Chapitre 9

296 16 13
                                    


- Lujipeka -

14/05/2K19, 18h54. Me voilà seul, sur la banc sur lequel se tenait à mes côtés une fille pas très nette il y a quelques minutes, perdu dans mes pensées et ma mélancolie. Je prend une Leffe et la décapsule avec un briquet, et commence à la boire. Chaque gorgée de cette boisson amère mais pétillante me rappelle les conversations que j'ai eu avec Uta : controverses.
Il va me falloir plus qu'une bière pour me remettre... mais me remettre de quoi? Je la connais pas cette fille. Pourquoi elle me fait cette effet? Pourquoi est-ce qu'elle me rend frustré, comme si tout ce que j'avais fait était inutile.

Je rebois un coup, j'en suis à la moitié.

Ses mots résonnent dans ma tête depuis ce matin... Écoute. J'ai rien demandé. Donc c'est bien, vous m'avez aidé, vous vous donnez bonne conscience. Mais c'était pas la peine.
Comment ça c'était pas la peine?? Putain ça me fout la rage... j'aurais dû la laisser se faire tabasser, violer, tuer?? Hors de question...

Je continue de boire, la bouteille est quasiment vide.

Mon regard se pose sur le paquet de bonbons à peine entamé... j'en prend un machinalement, sans raison, le porte à ma bouche, et le mange. C'est si sucré... même trop actuellement...

Je fini ma bière pour faire passer le goût, et en ouvre une autre.

Des gens passent, je leur souris, comme si tout allait bien. Tu ne trompes personne Lucas... les gens voient que tu bois seul sur un banc alors qu'il est même pas 19h. Mais j'en ai rien à battre, je dérange personne merde. J'ai besoin de personne pour boire, ça sert à rien d'avoir quelqu'un sur qui compter.

J'en suis déjà à la moitié de la deuxième. Putain ça fait rien les bières.

19h08, je me fais chier. Je vais pas rester éternellement sur ce banc à la con. Les autres m'attendent à l'appart. Je me lève, prend les courses que j'ai faites plus tôt et jette les deux bouteilles et les schtroumpfs. Je sais pas pourquoi mais les voir me dégoutait. Je rentre en fredonnant un de nos air, ce soir j'oublie tout, avec pour seul remède: Vodka!

Oublier quoi?

~~~~~ Ellipse ~~~~~

00h12, à l'appart avec les gars. On est tous un peu high, entre l'alcool et le shit cosmique de Lolo. L'alcool m'est monté à la tête depuis longtemps, depuis qu'on s'est fait des shoots de Vodka, mais je compte pas m'arrêter là et continue de boire jusqu'à ce que je ne sois plus conscient de rien, je veux juste kiffer merde. Je vois Foda me lancer des regards en mode " 'tain t'abuses gros ralentis" mais chui plus un gamin, je vais ce que je veux, chui majeur et vacciné. Donc pour montrer que tout va bien je lui souris à pleine dents en reprenant verre sur verre.
Pourquoi est ce que je souris au fait? Rah non réfléchis pas à ça maintenant Luj'. C'est à grâce à l'alcool? Où est ce que je suis vraiment heureux? Putain ta gueule laisse moi kiffer tranquille... J'étais à deux doigts de pleurer pourtant quand Uta m'a dit 《Adieu》...

(Luji) - MAIS FERME TA GUEULE!!!

Sans que je m'en rend compte, 3~4 verres étaient par terre, ainsi que de nombreuses bouteilles de bière vides. Les gars me regardent, perplexes, limites effrayés. Seule la musique en fond n'a pas bronché, ce qui est limite insupportable. Je respire fort. J'ai chaud. Ma tête... nan putain pas encore ma tête... je porte une main à mon front et titube jusqu'au balcon, sans un mot.

Pourquoi tu n'assumes pas?
Assumer quoi?...
Qu'il y a un problème
Quel problème? Y'a pas de problème...
Tu as un problème. Tu ES le problème.
Ta gueule je t'ai dit... je t'ai rien demandé... tu me donnes mal à la tête...
TU te donnes mal à la tête.

(Luji) - Ta gueule.......

Je me sens tomber, je n'ai plus d'énergie, je veux pas craquer, pas devant eux... Ma main accroche la rambarde et s'y aggripe de toute ses forces. Je me tiens debout comme je peux. J'essaye de calmer ma respiration... je serre cette rambarde comme si ma vie en dépendait, je pourrais la casser... si j'étais Superman.

Foda vient sur le balcon avec moi, pose une main dans mon dos, et me dis un peu sec:

(Foda) - T'aurais pas dû boire autant. Ça va gros?..

Bah oui tout va bien ma tête va exploser, je vais fondre en larmes pour aucune raison, et si je me tenais pas je serais pas terre comme une grosse merde.
Je me retourne vers lui, avec un sourire qui me déchire les lèvres:

(Luji) - J'ai un peu abusé, ça va!

_________________________________
05/06/2K19

On se refocalise sur Luji, j'espère que ce chapitre vous a plu!

Over

BorderlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant