Chapitre 3

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PDV Nagisa

  Dès que j'ai franchi le seuil de l'entrée, ma mère est arrivée vers moi en me hurlant dessus.

Hiromi : T'ÉTAIS OÙ SALE GOSSE !? JE T'AI PAS ÉLEVÉ COMME ÇA !

  Elle se calme un peu et ses yeux passent d'un regard meurtrier à un regard tendre en une fraction de seconde. Elle me fait vraiment peur. J'aurais aimé rester un peu plus avec Karma, mais ma mère serait venue jusque chez lui pour me tirer par les cheveux jusqu'à la maison.

Hiromi : Nagisa, monte dans ta chambre et va faire tes devoirs, après tu feras le dîner, et on ira s'amuser ensemble, d'accord ?

Moi : Oui maman.

  Je monte jusqu'à ma chambre et m'y enferme. De toute façon, j'ai pas vraiment le choix, si je dis non, j'ai pas le droit de manger et c'est une séance de torture en plus. La meilleure solution, c'est de me plier à ses ordres et de ne pas broncher, j'ai pas envie qu'elle redevienne aussi folle qu'avant.

  Je me dépêche donc de faire mes devoirs, puis flâne un peu sur mon portable. J'envie mes anciens camarades. Certains sont partis dans d'autres pays pour étudier, d'autres sont internes dans des lycées prestigieux... Et moi, je suis bloqué dans ce lycée de merde avec ma mère qui me torture 30 min tous les soirs et pas une minute de plus ou de moins car, je cite : "Ça me fatigue les bras et il faut que j'aille me reposer pour être en forme au boulot demain.". J'en ai marre.

Hiromi : Nagisa !! Tu as fini tes devoirs ?

  Je regarde l'heure. 20h30. Avec un peu de chance, on mangera dès que j'aurai fini de préparer et elle sera fatiguée. Elle irait donc au lit sans me faire passer ma séance de torture.

Moi : Oui ! J'arrive !

  Je m'empresse de descendre, et prépare le dîner. Je mets ensuite la table et appelle ma mère.

  On mange tranquillement, dans un silence de mort assez gênant, jusqu'à ce que ma mère le brise.

Hiromi : Nagisa, j'espère que tu n'as parlé à personne de ton massage du soir. J'ai pas envie de me retrouver à détendre les bras et les épaules de 28 gamins.

  Je m'étouffe à moitié lorsqu'elle prononce ces mots. Un massage ?! Détendre ?! Elle est folle ! La dernière fois, c'est une tige de rose que j'ai reçu dans le dos, et elle appelle ça "détendre" ?!

Moi : Non, je n'en ai parlé à personne.

  Dès que j'ai fini de manger, je mets mon assiette au lave-vaisselle et monte le plus vite possible dans la salle de bain. Je me brosse les dents, me mets en pyjama et essaie de fuir jusqu'à ma chambre. Manque de chance, ma mère s'était postée sur le chemin.

Hiromi : Où vas-tu, enfant raté ? Il faut que je me détende les bras, tu as oublié ? Va dans le sous-sol, j'arrive dans 5 minutes.

  Elle s'en va ensuite chercher ses instruments de torture dans sa chambre, pendant que je descends lentement jusqu'au sous-sol. Il y fait tellement froid ! Je grelotte et tremble. Si seulement Karma était là, rien que de me serrer dans ses bras m'aurai déjà réchauffé. Un jour, je finirai par mourir d'hypothermie dans cet endroit maudit. Les marches de l'escalier craquent, signe qu'elle arrive et m'emmène en enfer.

PDV Karma

  21h17. J'arrive pas à dormir, je m'inquiète trop pour Nagisa. Est-ce qu'il est dans son lit ? Dans la chambre de sa mère avec obligation d'enfiler une robe ? Dans le salon en train de regarder une petite série sympa ? Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment faire pour le protéger de ce danger qui vit avec lui. C'est frustrant. Je veux agir, mais cela m'est impossible pour l'instant. Je regarde mon réveil. 21h49. Je pense beaucoup trop. J'ouvre mes volets et ma fenêtre et regarde le ciel étoilé. C'est si beau. C'est fascinant. Est-ce Nagisa aime regarder les étoiles ? Est-ce qu'il a déjà fait attention à elles ? Est-ce qu'il... les regarde en ce moment ? C'est si calme et si paisible. J'aimerais que la vie de ma princesse soit comme une nuit étoilée : calme, tranquille, douce... Sans aucune vague soudaine de problèmes... Je soupire, referme tout et entend la porte d'entrée s'ouvrir. J'ai pourtant fermé à clé, comment quelqu'un pourrait entrer chez moi ? Je descends en pyjama – essentiellement constitué d'un caleçon et c'est tout – et fixe le hall d'entrée.

Karmagisa [En Pause - Travail En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant