Maelström

Quand l'engagement devient une passion

Un jour j'ai compris que l'important ce n'est pas qu'il ne fallait retenir personne, mais qu'il ne faut pas se baser sur des stéréotypes pour le devenir de son trajet. J'ai appris que le nécessaire n'était pas d'encaisser ses sentiments, ses doutes et ses peurs, mais de tracer un chemin avec de l'audace. Nos peines aiguisent et nous transmettent mieux la sagesse de nos vies que nos rires entourés d'amis.
On m'avait dit un jour qu'il y a un chemin dans la vie, mais ils ne m'ont dit pas exactement que ce chemin ne se trace qu'en marchant.
Oui, j'aime rencontrer de nouveaux yeux, de nouvelles mains, des cœurs et/ou des bouches avides comme moi. Mais je sais pertinemment que ces rencontres sont souvent comme des montagnes russes. Ou parfois des gens qui s'en vont définitivement de ma vie. Et je ne parle pas de la mort...
Aujourd'hui je suis convaincue de mon pouvoir sur ma vie, certes, mais aussi de la passion qui me tenaille. Encore pour ce chemin qu'il me reste à tracer, je sais que souvent notre vocation se trouve au bout du tunnel qu'on a contourné mille et une fois pour ne pas approcher. Moi mon rêve n'a jamais, je dis jamais, été l'envie de bricoler des mots. Mais à un certain moment de ma route, dans ma solitude et mes peines, à un moment où je ne pouvais même pas lire, à une époque d'un profond tourment de ma vie, je n'ai pas pu retenir la danse des mots dans ma tête. Un jour, j'ai déposé timidement mes premiers pas sur la route que je me dois de faire. Ma vie est devenue un reflet de la liberté; cette route pour la quête de soi et de la liberté est longue à ce qu'il me semble. Parce que la liberté a un prix. Un prix cadencé de solitude et de ses couleurs; un prix du doute à l'engagement.

Eunice Eliazar, Quand l'engagement devient une passion.