Le désespoir des anges

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Je ne me rappelle pas le jour précis où l’ennemi à investi la Cité. Ils étaient venus de nulle part, crachés d’une nuit sans lune. À peine plus haut que des enfants, avec des armes plus grandes qu’eux. Certains adultes disaient avoir prédit ce malheur. Ils les avaient vus dans leurs cauchemars des temps d’orage, dans des ténèbres si opaques qu’elles anéantissaient même l’espoir d’un lendemain. (…) Ils avaient grandi sous le soleil et les étoiles sans jamais connaître la douceur d’une berceuse, les murmures de chants d’enfant, encore moins les caresses d’une mère ou la chaleur d’un foyer.

Henry Kénol, Le Désespoir des Anges, Actes Sud, 2013.

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