Le vent tourne

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Ci dessus, une image de la ville où habite Elle et sa famille.

Point de vue d'Elle

Je me recroquevillai encore un peu plus sous ma couette, j'avais peur qu'il vienne encore une fois me chercher. Il faisait si chaud sous cette couette, mon souffle s'accéléra un peu plus. Le noir profond qui m'entourait me faisait me sentir emprisonnée, le noir m'asphyxiait, le noir était ma prison, j'étais en prison ici.

J'aimerais juste partir d'ici, ne plus jamais le revoir, Maman j'ai peur, reviens s'il te plaît, Maman, Maman! Ma douce Maman toi qui m'a tant aimé où es-tu passée pour me laisser avec ce fou? Je n'arrivais plus à respirer, je suffoquai encore un peu plus, "calme-toi" "calme-toi" me disais-je.

"Maman va revenir, ça va aller"

Mais non ça ne va pas aller, des larmes chaudes coulaient sur mes joues.
Je portais ma main à ma bouche pour qu'il ne m'entende pas respirer, j'avais si chaud. J'entendais encore plus le vacarme qu'il se passait en bas, les cris, le bruit de verre, les bruits de frappe irrégulière, de plus en plus fort. Je l'entendais se rapprocher.

Le crissement de l'escalier, son horrible bruit métallique. J'ai tellement peur, je vais encore avoir si mal. Une goutte de sueur coula le long de mon front de jeune fille. Les bruits se rapprochèrent de plus en plus de ma porte, puis j'entendis le fatidique "clic", la porte glissa difficilement sur la moquette.

Je me réveillai en sursaut, mon cœur battait si fort. Je passa ma main sur mon front, j'étais en sueur. Je me redressai en position assise sur mon lit et soufflai un bon coup. Tout ça c'est du passé, pourtant je me souviens de chaque détail, chaque bruit, chaque mouvement.

Je posai ma main sur mon cœur et lui intimai de ralentir, tout ça ne sont que de vieux souvenirs. Ma mère rentra dans ma chambre tel un ouragan, essoufflée d'avoir monté les escaliers si vite, les cheveux en bataille et son croissant à peine entamé dans la main.

- Ça va ? Je t'ai entendu crier d'en bas, c'était comme si tu agonisais, tu sais comme quand tu faisais... Elle hésita à le dire, en balançant sa tête de la gauche vers la droite, comme si elle pesait le pour et le contre.

- Tu peux en parler tu sais, je lui souris en coin, ce n'est pas tabou.

- Je, Je sais, mais j'avais peur que tu le prennes mal si je mentionnais ces cauchemars. Ça allait mieux ces derniers temps non?

Je soufflai un bon coup, effectivement ça allait beaucoup mieux depuis que j'avais déménagé ici, dans une petite maison, loin de mon ancienne ville.J'étais accompagnée de ma mère et de mon petit frère, les deux êtres que j'aime le plus au monde. Avant, je faisais beaucoup de cauchemars, je ne voulais carrément plus dormir. La nuit me terrorisait. Toutes mes peurs étaient amplifiées la nuit. Les nuits était toujours sans fin, j'étais à la merci de mes peurs.

Alors pourquoi ce cauchemar est revenu ? Surtout maintenant ? Je sortis les pieds de ma couette et les posai sur le carrelage froid.

-Oui ça allait beaucoup mieux, lui répondis-je en baillant et en passant une main dans mes cheveux emmêlés, Je ne sais pas, je ne sais plus.

Ma mère me sourit et s'approcha de moi en vitesse pour me prendre dans ses bras.

-Tu sais je suis là en cas de besoin. Elle me serras un peu plus fort contre elle et rajouta presque en chuchotant. Je ne te laisserais plus jamais, crois-moi.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant