Frissonnement

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Point de vue d'Elle

Des frissons parcourent tout mon corps, un vent glacial me transperçe, puis je sens une drôle de sensation. C'est comme si quelqu'un m'avait traversé de part en part. Comme si mon corps, était devenu une masse invisible et qu'il était dorénavant  possible de me passer au travers.

Mon corps avait laissé place à une frontière que l'on traverse sans se rendre compte. J'avais l'impression d'être devenue invisible de ce monde en l'espace d'un cours instant. Lors de quelques millisecondes, c'était comme si le temps s'était arrêté. Il n'y avait plus aucun bruit. Rien.

Je relevai doucement la tête et remarquai que la femme se trouvant en face de moi lorsque je traversais la route, était figée. Je tournai la tête de tous les cotés, affolée. Les voitures, les passants, les vélos, même les trottinettes électriques, tout, tout était arrêté. 

Soudain, je fus prise d'un énorme mal de tête. La douleur était si vive que je ne pouvais plus tenir debout. Je me repliai sur moi-même. C'était un réflexe, comme si dans un ultime recours, je réussirais à éviter la chute de ma hauteur.

Les bruits avaient repris autour de moi. J'entendais de nouveau les klaxons, les cris des enfants, le rire de certains passants. Mon mal de tête s'intensifia. Je couvris mes oreilles de mes mains pour atténuer ces bruits de ville qui rendaient encore plus insupportable ma douleur. 

Un marteau frappait à une vitesse effrénée dans ma tête. J'empoignai mes cheveux, les tirai légèrement en espérant atténuer la douleur. Rien. Que ça faisait mal! Je fermais si fort les yeux, comme pour essayer de faire partir cette douleur insoutenable. Un klaxon de voiture retentit juste à coté de moi. La vie avait  repris son cours et ce qui était sûr, c'était que j'allais finir par me faire écraser. 

Je me sentais tellement impuissante. Je ne pouvais rien faire, mes jambes ne me répondaient pas. Je ne pouvais point me relever. Je sentis soudainement la présence de quelqu'un à côté de moi. Il se planta à deux centimètres de mon corps. Une voix grave et suave typiquement masculine retentit.

-Elle, ça va?

Je ne pouvais pas répondre, la douleur me l'empêchait. J'essayai de me concentrer le plus possible pour combattre la douleur, mais je ne pouvais pas résister. Il chuchota, comme s'il réfléchissait à voix haute.

-La fille ne va vraiment pas bien, je fais quoi? 

Il devait sûrement y avoir d'autres personnes autour, pourtant, je ne distinguais que sa présence. Comme si son aura était la plus forte de toutes.

Il murmura alors un  "-Ok".

Je sentais la personne se rapprocher de moi, il posa ensuite une de ses mains sur mon épaule. Brusquement,  toute ma douleur disparu miraculeusement. Je relevai la tête à toute vitesse, et ressentis un fort tiraillement au niveau de ma nuque cette fois-ci. Je me la massai avec mes doigts et bougeai doucement la tête de gauche à droite. 

La personne en face de moi éclata de rire.

-Fais attention, ce serait bête de te faire un torticolis!

Il se fendait la poire, je lui lançai un regard des plus noirs que je possédais. Il me fis un grand sourire machiavélique, dévoilant ses fossettes présentes sur ses deux joues.

Je pris le temps de l'examiner, c'était un très beau garçon. Il avait un visage carré très masculin, avec une mâchoire joliment dessinée. Il possédait une peau halée, des cheveux noir comme les ténèbres, des sourcils un peu broussailleux et des yeux noirs incroyablement saisissants. Il avait aussi un nez droit, quoique un peu rond. Enfin, il détenait un sourire à couper le souffle.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant