SEPTEMBRE

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« Tu es trop bien pour moi ».

Son discours tourne en boucle dans ma tête. « Je ne te mérite pas. » « Je n'aurai jamais dû ... » Ma tête va exploser. Oui, tu n'aurais jamais dû me faire autant de mal mais c'est plus fort que toi. C'est dans ta nature. Le mal est fait. Et après ? On recolle les morceaux ? Tu n'avais pas l'air d'en vouloir. Après tout, ce n'est pas la première fois qu'on les recolle. Il n'y a plus de morceaux. Il reste seulement des écorces de notre amour. Je le voulais. Plus que tout au monde. Je voulais qu'on recolle ces morceaux de nous. Il ne reste plus que des miettes. A quoi bon. Je ne compte plus les nuits. Celles où il m'est impossible de trouver le sommeil. Celles où j'entends sa voix. Celles où je hurle dans mon sommeil en espérant qu'il me rejoigne et qu'il trouve les mots justes pour me calmer, me tempérer. Ces nuits longues et froides où je n'arrive pas à me faire à l'idée que ... c'est fini. Tout est fini. « Tu es trop bien pour moi. » « Je ne te mérite pas. » « Je n'aurai jamais du ... » Non, tu n'aurais jamais dû. C'est lui qui a claqué la porte, c'est lui qui m'a quitté, seule, sur cette chaise, dans son appartement.

Il n'y a rien de pire que le sentiment d'abandon. Je ne savais plus si je devais partir de chez lui ou rester encore quelques minutes pour qu'il revienne, pour que son amour revienne, pour que nos souvenirs nous reviennent. Alors j'ai attendu. 30 minutes. 1 heure. Puis deux. Les heures se sont transformées en longues journées.

Puis mon téléphone a vibré. Mon coeur a vibré à l'unisson en voyant ton nom apparaitre par dessus le fond d'écran qui nous représentait. Mon coeur s'est ensuite serré. Serré à tel point que j'ai failli m'étouffer en voyant ton message. Court. Simple. Parfaitement clair. Ou pas assez. « Rentre chez toi. Tu te fais du mal. » Esprit embrumé. Esprit décontenancé. Esprit fatigué.

Alors je suis rentrée en me demandant où il avait dormi toutes ces nuits où je l'attendais patiemment sur cette chaise que j'avais décidé de ne pas quitter. On ne peut pas forcer une personne à en aimer une autre en retour. On peut toujours retarder la date. Cette fameuse date qu'on connait tous. Celle qui annonce la fin d'une relation. J'ai voulu lui courir après dans les escaliers. Malheureusement, on est pas dans un film ni dans une chanson mielleuse.

Je suis rentrée en laissant mes affaires derrière moi. J'espérais au fond de moi qu'il me les ramène un jour. Il ne le fera pas. J'ai pleuré dans les bras de Noémie jusqu'a ce que son pull en cachemire ne soit plus du cachemire.

Elle a dormi derrière moi toute la nuit en me fredonnant des comptines pour me bercer. Elle pensait que je dormais. Je l'ai entendu :

« Je ne l'avais pas senti depuis le début. »

Calendrier affectifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant