Calendrier affectif

MARS

Anniversaire de Noémie.

Je déambule dans les rues parisiennes à la recherche du cadeau parfait pour la femme parfaite. Maxime et Eloise se sont joint à moi pour lui trouver un cadeau commun. Depuis qu'Eloise a décidé d'arrêter médecine, ses parents ne lui parlent plus et ont décidé de ne plus lui verser un seul sous. Elle a donc opté pour la colocation avec Maxime tout en travaillant en tant que serveuse dans le bar où j'ai rencontré Mathieu. Quand à Maxime, il a mis ses dernières petites économies dans un hôtel cinq étoiles pour en mettre plein la vue à son ex. Pathétique. Triste réalité : l'argent ne fait pas le bonheur même s'il arrange beaucoup d'entre nous. Maxime propose qu'on lui offre une « NICEBOX », Eloise estime que ce n'est pas un cadeau personnalisé. Merci. C'est ce que je lui ai offert l'an dernier. Au bout de la sixième boutique, on décide de s'arrêter au Starbucks pour réfléchir à une idée de cadeau original.

« Des vêtements alors ? »

Je reconnais parfaitement cette voix. Je ne l'ai pas entendu depuis deux mois. Je suis contente de l'entendre à nouveau. En me retournant, Nathan se trouve dans mon champs de vision. Ses yeux verts rencontrent les miens. Il me sourit d'un air gêné. Je me met à rougir comme une gamine honteuse. Je n'ai pas à rougir, c'était à lui de prendre de mes nouvelles. C'est lui qui est parti après tout. Ma première pensée est de lui demander comment il a réussi à nous rejoindre quand je comprends au sourire d'Eloise qu'elle y est pour quelque chose. Nathan vient de revenir de son voyage où il a signé son premier album. Deux mois sans l'avoir vu. J'en avais presque oublié sa beauté, ses yeux brillants et son petit sourire en coin. Après la soirée que nous avions passé au nouvel an, aucune nouvelle. Je me suis dit que je m'étais imaginé monts et merveilles. Il avait seulement été gentil avec moi comme il l'avait été depuis notre rencontre. Impossible. Il ne se comportait pas comme ça avec Noémie ou Eloise. Je m'étais contentée de mettre ma vie sentimentale entre parenthèse. Je ne m'étais même pas demandée si notre soirée du nouvel an avait joué un quelconque rôle dans mon envie de rester seule. Je n'avais pas revu Mathieu.

« A quoi bon se contenter d'une Peugeot quand on peut avoir une Ferrari ? » Cette phrase de Noëmie m'avait fait mourir de rire. Elle avait raison ceci dit. Je ne voulais plus faire de bénévolat. Je méritais quelqu'un qui me regarde comme Clément me regardait au début de notre relation.

« Et si je me chargeais de trouver le cadeau idéal avec Emma pendant que vous allez décorer l'appart et chercher le gâteau de ce soir ? »

Maxime et Eloise ne se firent pas prier. Ils échangèrent un regard complice. Je ne voulais pas en savoir plus. Je savais que toute la bande était au courant de notre rapprochement. Merci Noémie et sa discrétion légendaire. Elle nous avait cramé au réveil bras dessus bras dessous. En deux minutes, ils avaient débarrassés le plancher. Nathan sirotait son Frappucino tranquillement en me racontant son voyage à Tokyo. Il avait fait des rencontres formidables, découvert de nouveaux styles musicaux. Je me demandais s'il avait fréquenté des filles là bas. Ça ne me regardait pas.

« Emma tu es avec moi? »  Nathan claquait des doigts.

« Excuse moi, j'étais perdue dans mes pensées. Mais je t'écoute. Pourquoi tu es revenu si tout te plaisait et surtout si tu as l'opportunité de faire carrière à l'étranger ? »

« J'aurai voulu te prévenir que je rentrais aujourd'hui mais j'étais à fond dans la composition de l'album. J'espère que tu ne m'en veux pas à trop. Je vais être honnête avec toi. »

Allait - il m'annoncer ce que je voulais entendre ?
Ses yeux trahissaient son envie de m'embrasser.

« Tu ne m'as pas laissé indifférente le soir du nouvel an. Et j'ai pensé à toi pendant ces deux mois. Je me suis dit que c'était peut - être une connerie. Je ne m'étais jamais permis de te regarder quand tu étais en couple mais je ne peux pas me voiler la face non plus et je crois bien qu'aujourd'hui tu me plais. »

Je suis flattée. Ceci - dit il aurait pu me donner des nouvelles pendant ces deux mois ! J'évite de lui répondre en lui faisant part de ces deux mois d'absence :

« J'entends bien tout ce que tu dis. Et sur le moment, je l'ai partagé aussi. C'était inexplicable cette nuit là. Tu me plais aussi. Je ne pensais pas attendre ton retour pour voir si tu allais toujours me faire cet effet. ( Les yeux de Nathan se mirent à briller de satisfaction). Le portable est une invention formidable qui te permet d'appeler ou d'écrire des textos tu sais. Son sourire venait de disparaître.

J'étais sur le point de lui dire que j'y étais allée un peu fort quand je me mis à entendre une voix que je connaissais trop bien.

« Je t'ai manqué ? »

Clément venait d'apparaître devant nous.