JUIN

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Un mois que nous essayons d'écrire notre histoire.

Notre histoire avait déjà été écrite mais nous n'avions pas aimé le rendu final.
Nous ne voulions pas de suite à notre livre.  Nous réécrivons notre histoire en essayant d'oublier les moments douloureux, en arrachant les pages noires de notre romance.

Certaines personnes disent qu'il est impossible de recoller les morceaux après une rupture. De nombreux couples se remettent pourtant ensemble et vont à l'encontre de ce fameux dicton : « le réchauffé, ce n'est pas bon ».

S'agit - il d'une dépendance, la peur d'être seule ou simplement l'habitude de l'autre ?

J'ai essayé de vivre sans lui. Ça n'avait pas marché. J'ai tenté de me raisonner jusqu'à ce fameux café.
Je pense que certaines personnes sont plus fortes que d'autres. Je les admire mais je ne fais malheureusement pas parti de ces personnes.

Le mal avait  été fait mais l'amour subsistait. S'agissait- il d'amour quand je lui ai rendu son baiser? Je ne saurai vous dire. Ce n'était pas la première fois que je l'embrassais. Ce baiser avait pourtant un goût de nostalgie et de tristesse. Je connaissais sa bouche tout comme je ne la connaissais plus. Elle avait embrassé une blonde et peut - être d'autres bouches pendant mon absence.
Tandis que la mienne l'avait attendu désespérément.

Je n'ai voulu écouter personne. Comme à mon habitude, je n'en faisais qu'à ma tête. Mes longues journées affalées sur le canapé se sont transformées en rendez - vous galant avec Clément.

Ne faut - il pas s'écouter ? Il est facile de juger une relation de l'extérieur. C'est plus compliqué quand tu es le protagoniste de la comédie romantique en question. S'agissait - il d'une comédie romantique ou d'une pièce de théâtre où tout n'est que chimères ?

Certaines personnes disent qu'il est impossible de faire semblant. Nous ne faisons pas semblant. Nous avions simplement décider  d'occulter les moments noirs de notre relation. Étions - nous un couple de comédiens ?

Depuis que nous nous étions remis ensemble, Clément était parfait. Je délaissais ma bande d'amis pour profiter de chaque instant auprès de lui. Il me le rendait bien. Sans m'en rendre compte, je faisais exactement les mêmes erreurs que lors de nos débuts. Noëmie me voyait moins. J'avais coupé les ponts avec Nathan qui ne m'avait pas relancé. Je l'avais fait espérer pour qu'il redescende de quatre étages voir d'un immeuble entier. Je ne me souciais pas de son malheur. J'étais trop heureuse d'avoir récupérer Clément.

Ne sommes - nous pas égoïstes quand nous nous retrouvons à deux dans une bulle hors du temps ?

Je n'avais rien dit à mes parents. Je ne voulais surtout pas de leur jugement. Tout allait merveilleusement bien. Je n'étais pas prête à ce que l'on me gâche ma relation. Ma mère n'avait jamais apprécié Clément. Peut - être avais- je fait l'erreur de trop me confier lorsque nous nous disputions.

Nous parlions de tout sauf de notre rupture et des jours sombres que nous avions vécu à deux. Aucune information concernant son ex petite blonde n'avait été d'actualité. Je ne connaissais par les raisons ni les aboutissants de leur rupture et je ne voulais pas le savoir. Tout ce qui comptait désormais : c'était nous. Aucune photos ni statut à jour sur les réseaux sociaux. Une étude avait montré que les couples qui s'affichaient le plus sur les réseaux sociaux étaient les plus malheureux. Nous étions d'accord : il fallait nous préserver. Je m'étais convaincue qu'il voulait qu'on aille de l'avant à deux.

Il mangeait avec son meilleur ami ce soir là. Chose que je pouvais absolument comprendre. Nous ne sortions plus et je passais le plus clair de mon temps chez lui. Je m'étais donc motivée pour en faire de même et rejoindre toute la petite bande à notre café habituel. Clément  devait rejoindre son ami d'enfance depuis déjà trente minutes.

« A ce soir ! N'oublie pas de me mettre les clefs sous le paillasson si tu rentres avant moi Emma. »

« Et mon bisous ? »

« Bisous ! Je suis en retard Emma ! Tu sais qu'il n'aime pas quand je le suis ! »

« Personne n'aime attendre ! Je veux quand même mon bisous ! »

Après avoir réussi à avoir mon baiser, la porte avait claqué. Il était parti.

Je finissais de me préparer quand mon téléphone vibra.

Ce n'était pas le mien, je l'avais sous les yeux, l'écran était éteint. Il fallait que je recharge mon téléphone.

Une vibration se fit encore entendre. Je vis le portable de Clément dans la salle de bain où je me préparais. Ça ne lui arrivait jamais d'oublier son téléphone. Deux vibrations. Je continuais à me brosser les dents. Trois vibrations, trois messages à la suite.

Je n'avais
pas pu m'en empêcher. Un numéro masqué s'affichait.

Avait - il changé son code ? Cette pensée me rappela nos moments sombres. Non, je ne devais pas. Pas maintenant ni jamais. Je ne devais pas me remettre à fouiller son téléphone. C'était plus fort que moi. Je me mis à appuyer sur les quatre chiffres en pensant qu'il avait peut - être changé de code après tout ce temps.

8556.

Le téléphone se déverrouilla. Il n'avait pas changé son code. Les messages apparaissaient :

21:12 « Ton dîner avec tes parents s'est bien déroulé mon coeur ? »

21:12 « J'aurai également du retard, je n'arrivais pas à monter le meuble que tu m'as offert. »

21:12 « Tu m'as manqué. Je t'aime. »

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