Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre et la respiration saccadé de spasme. Je suffoquai tellement que parfois je n'arrivais plus à prendre une bouffée d'air. J'étais en sueur et les larmes coulaient sur mes joues, je regardai frénétiquement autour de moi, la peur prenant possession de mon corps. Deux bras chauds et forts entourèrent rapidement mon corps, je fus plaquée contre son torse, ses doigts s'enfouirent dans mes cheveux pendant qu'il ramena ma tête contre sa poitrine. Je m'accrochai désespérément à lui telle une bouée de sauvetage, mon corps tremblait contre le sien mais je savais que j'étais maintenant en sécurité.
Ses doigts brossèrent tendrement mes cheveux, alors que je continuais de pleurer dans ses bras. Des flashs de mon cauchemar me revinrent et je fermai fortement les yeux essayant de m'en débarrasser, mais en vain. Ce n'était pas des flashs, c'était plutôt des images de la journée que je venais de passer. Simon, la course poursuite, le moment dans la maison avec l'homme, l'homme que j'avais abattue, mais surtout la mort de Logan. C'était ce qui me hantait le plus, sauf que dans mon rêve il m'accusait d'être responsable de ce qu'il lui arrivait.
Je ne savais pas si finalement c'était ce qu'il pensait vraiment ou alors c'était mon subconscient qui se sentait responsable. Il n'y avait pas que lui, je me sentais vraiment coupable de sa mort. Sans moi, sans toute cette histoire, il serait probablement encore en vie. Et c'était ce qui finirait par arriver à Harry, il allait mourir par ma faute. Cette pensée me fit automatiquement resserrer mes bras autour de lui. Je ne voulais pas le perdre, je ne voulais pas qu'il me laisse, pourtant je commençai à me dire que je n'avais pas d'autre choix.
Une nouvelle vague de sanglot m'emporta et Harry me serra plus fort dans ses bras. Il enfouit sa tête dans mes cheveux tout en continuant de me bercer tendrement. Je sentis ses lèvres se déposer délicatement au creux de mon cou et je ne pus m'empêcher de frissonner.
- Shhhh, c'est fini, je suis là princesse. Murmura-t-il à mon oreille. Tout va bien mon ange, tu es en sécurité.
- Ha...Ha... Harry. Suffoquai-je.
- Shhhh, aller arrête. Je déteste te voir pleurer.
Il attrapa mon visage entre ses mains et comme il le faisait à chaque que je pleurais, il nettoya toutes les larmes de mon visage avec son pouce. Il posa sur moi un regard tendre et rassurant et je me sentis déjà presque mieux. Je suffoquai toujours mais mes pleurs s'étaient calmés. Il pinça ses lèvres avant de pousser un long soupir en baissant la tête, ses mains retombèrent sur mes hanches, puis il posa son front contre ma poitrine. Il me tira vers lui, si bien que je passai une jambe par dessus sa hanche pour pouvoir être plus proche de lui.
Il releva doucement la tête et me regarda droit dans les yeux, il déglutit et s'empara de mes lèvres. Une de ses mains remonta se poser à l'arrière de ma tête pour me garder contre lui, pendant qu'il mouvait tendrement ses lippes. J'ouvris légèrement la bouche quand il me demanda l'entrée avec sa langue, celle-ci trouva rapidement la mienne et toutes les deux commencèrent une danse passionné et pleine d'amour. Cette pensée me fit frisonner et je me rapprochais de lui.
J'avais envie de me décoller de lui, le regarder droit dans les yeux et lui dire que je l'aimais plus que tout au monde. Seulement j'avais peur de sa réaction. La première fois que je lui avais dis ce genre de chose, il s'était braqué et m'avait avoué qu'il ne ressentait pas la même chose. Pourtant je sentais quelques choses de différent quand il m'embrassait, de l'amour ? Je ne serais le dire mais j'avais envie d'y croire, seulement j'avais encore peur qu'il me repousse. La première fois aussi j'avais pensé qu'il m'aimait, qu'il était amoureux de moi. Mais je m'étais trompée et j'avais peur de me tromper à nouveau, donc je m'abstenais de dire quoi que ce soit.
Il se recula légèrement pour me regarder et caresser ma joue. Je plongeai mes yeux dans les siens, toujours haletante du baiser et collai mon front au sien. Je me sentis un peu mieux, même si je savais que depuis la journée de la veille, rien ne serait plus pareil. Mais il serait toujours là, près de moi pour m'apaiser et grâce à ça, je retrouvais un peu de force et d'envie de continuer. Avec lui je pouvais tout affronter.
- Habille-toi Chaton, on doit reprendre la route.
Il claqua un baiser sur ma bouche avant de se lever toujours avec moi dans ses bras, il me reposa par terre, me sourit et partit vers le sac de nouvelles affaires. Il l'ouvrit et en sortit des vêtements propres et neuf. Il déposa sur le lit un t-shirt, une veste à capuche et un jeans noir qui était à vue d'œil, à ma taille. Puis il sortit aussi des affaires pour lui, noir comme les miens. Nous nous habillâmes en vitesse et pendant que j'enfilais mes converses, Harry disparut dans l'appartement avant de revenir avec une sachet plastique où il mit nos affaires sales et pleines de sang.
Après ça, nous vérifiâmes que nous n'avions rien oublié d'important et nous quittâmes l'appartement. Main dans la main, nous descendîmes rapidement les trois étages, beaucoup plus calme et vide que la veille au soir. Je rabattis la capuche sur ma tête, alors qu'Harry poussait le grande porte. Il me tira avec lui le long de l'immeuble et jeta le sac plastique dans un conteneur. Il regarda attentivement les alentours puis m'entraîna à sa suite vers la sortie du quartier, essayant d'être discret et surtout de ne pas nous faire repérer.
Je n'arrêtais pas de regarder autour de nous par peur que nous soyons suivis ou retrouvé. Simon n'avait sûrement pas apprécié que nous lui échappions. Il pensait déjà qu'il avait gagné, qu'il pourrait faire de moi ce qu'il voulait en plus d'avoir sa revanche sur Harry. J'étais certaine que maintenant, après notre ultime fuite, son ego en avait prit un sacré coup, ce qui voulait dire qu'il serait plus cruel qu'avant. Il n'allait sûrement pas raté une nouvelle occasion sans faire de gros dégât. Rien que d'y penser j'en avais la chair de poule.
Nous traversions plusieurs rues, tête baissé et les yeux partout. Mais j'avais bien peur que cela nous grille plus qu'autre chose. Qui porte encore une veste avec la capuche rabattue alors qu'il fait un chaleur pas possible, même à six heures et demi du matin. Espérons simplement que les hommes de Simon et lui-même dorment encore au moment même, ce dont je doutais fortement.
Il s'arrêta au coin d'une rue où il passa la tête pour vérifier les environs. Il se retourna vers moi, me regarda quelques secondes avant de m'entraîner à sa suite. Lorsque je relevai les yeux, je vis que nous nous trouvions devant un grand parking et un centre commercial. Malheureusement à cette heure-ci, le magasin n'était pas encore ouvert et il n'y avait pas foule sur le parking, il me tira néanmoins avec lui. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête, ni pourquoi il nous faisait traverser le parking. Nous trottinâmes ainsi dans la zone commerciale afin de retrouver un peu plus loin, une rue où par chance étaient garées quelques voitures.
Harry regardait toutes les voitures avant de s'arrêter devant l'une d'elle. Il regarda la rue pour voir si elle était libre et me donna le sac de sport qu'il avait dans les mains, il observa de nouveau la rue, puis il s'allongea sous la voiture. Je fronçai les sourcils en le voyant faire et jetai moi aussi un coup d'œil à la rue avant de me baisser.
- Qu'est-ce que tu fais ? Demandai-je curieusement ne cessant de surveiller la rue.
- Je débranche l'alarme, surveille et préviens moi si tu vois quelqu'un.
Je me redressai et surveillai les alentours comme il me l'avait demandé. Je regardai même dans les appartements au cas où l'on nous verrait depuis les fenêtres. Mais pour le moment personne à l'horizon, certains devaient encore dormir ou encore se préparer pour aller travailler. Et non en train de voler une voiture pour sa survie. C'était devenue mon quotidien, ce n'était pas pour autant que je m'y habituer. Personne ne peut s'habituer à une vie de fugitif comme la mienne, où seul la violence, la haine et la mort domine. Non personne ne peut s'habituer à ça. Pourtant c'était mon quotidien et je devais faire face.
Harry se releva et passe côté conducteur. Il regarda de gauche à droite, parfois s'attardant un peu afin d'être sûr que personne ne venait dans notre direction. Il camoufla son poing dans la manche de sa veste et d'un geste vif et précis brisa la vitre. J'étouffai un cri de surprise dans ma main, avant de regarder autour de moi puis je reposai mon regard sur Harry. Il ouvrit la portière de l'intérieur avant de chasser les bouts de verre sur le siège, puis pénétra dans la voiture. Il se pencha sur le siège et m'ouvrit. Sans plus attendre je grimpai dans la voiture et bouclai ma ceinture pendant qu'Harry se servit des fils cachés sous le volant pour démarrer l'auto.
Il quitta rapidement le stationnement et s'engagea sur la chaussée accélérant vivement pour nous faire quitter la rue. Ne cessant de jeter des coups d'œil dans le rétroviseur, Harry nous fit traverser la ville et je ne savais même pas s'il savait où il nous menait. Il se contentait de tourner et tourner dans différentes rue. Finalement après une bonne dizaine de minutes, Harry arriva à la sortie sud de la ville et il accéléra pour nous éloigner au plus vite.
Quand nous fûmes assez loin je vis Harry se détendre un peu, mais il gardait cet air concentré et menaçant, il était surtout sur ces gardes près à riposter et à fuir si jamais nous étions encore une fois poursuivis. Il savait que maintenant nous ne serions plus à l'abri, peu importe l'endroit où nous sommes, Simon ne serait pas loin. Je frissonnai à revoyant son air satisfait et froid quand il était descendu de sa voiture, mais aussi son sourire en coin qui lui ajoutait une pointe menaçante dans ses intentions.
Je sortis de mes songes, quand Harry glissa tendrement ses doigts entre les miens, comme s'il savait ce qui me tracassait. Je supposai qu'il le savait vraiment, il me connaissait trop bien et savait comment je fonctionnais. Je resserrai ses doigts entre les miens avant de poser ma tête contre la vitre. Je regardai le paysage défiler tout en caressant le dos de la main du brun qui lui aussi caressait ma main. C'était comme si nous nous réconfortions l'un l'autre et pour moi ça marchait, sentir ses doigts sur ma peau me faisait du bien et je me sentis un peu mieux.
- On va où ? Finis-je par demander après avoir regardé un long moment par le fenêtre.
- Billingham.
- Pourquoi ?
- J'arrivais pas à dormir hier soir, alors je me suis occupé en continuant ton carnet. J'ai finis celle que tu as commencé et j'en ai fait deux autres en plus. Dit-il en tournant la tête vers moi.
- Merci. Il hocha la tête. Je sais pas ce que je ferais sans toi.
- Ta vie serait si triste. Plaisanta-t-il ce qui me fit légèrement sourire.
- Je suis sérieuse.
- Moi aussi. Sourit-il et je souris avec lui.
Je soupirai de contentement et me calai contre le siège en souriant. Je tenais toujours sa main dans la mienne et avec l'autre je caressai tendrement son bras. Je le regardai longuement et ne pus m'empêcher de sourire en voyant son doux visage plus décontracté mais toujours concentré et vigilent. Je ne savais pas pendant combien de temps encore, nous allions nous en sortir indemne, alors je voulais gravé son visage à jamais dans ma mémoire. Loin de moi l'idée d'être pessimiste, j'avais seulement peur pour nous et je savais que j'avais de quoi. Même si je voulais croire que nous y arriverons tous les deux, main dans la main et sain et sauf au bout de cette histoire, je ne pouvais pas écarter l'idée qu'il pourrait nous arriver quelques choses.
Alors ne sachant pas ce que l'avenir nous réserve, je voulais profiter de tous ces moments partagés avec lui, je voulais les graver dans mon cœur jusqu'à qu'il cesse de battre et même après. Harry était mon premier vrai amour, vu que je ne considérais pas Aaron comme tel, comme il le pensait. Aaron était seulement un coup de cœur si je puis dire ça comme ça. Alors qu'Harry était tout à la fois, mon coup de foudre, mon premier amour, mon pilier et mon meilleur ami. Il était celui qui avait redonné un sens à ma vie.
Je savais que nous n'étions pas invincible mais j'aimais bien pensé qu'avec lui, nous pouvions arrivée à bout de tout, que nous pouvions tout affronter et en ressortir plus fort. Peut-être faisais-je ça pour éviter de penser au côté négatif de cette histoire ? Je ne savais pas, mais malgré tout je restais persuadé que nous étions plus fort que tout au monde et que rien ne pourrait jamais arriver à bout de nous.
**
POINT DE VUE SIMON
J'étais assis à l'arrière de mon 4x4 à regarder le paysage défiler, un verre de Whisky à la main. Le tintement des glaçons contre le verre était le seul bruit qui régnait dans la voiture, à part le bruit du moteur. J'essayai de me concentrer sur mon objectif, mais le lancement que j'avais à la jambe ne cessait de me rappeler que j'avais échoué si prêt du but. Pendant la fusillade j'avais été touché à la jambe, mais heureusement rien de grave. Seulement une blessure superficielle qui néanmoins faisait assez mal. Mais ce n'était pas ça qui me faisait serrer les dents. C'était le fait qu'ils m'avaient échappés encore une fois.
Ils avaient eut de la chance, je devais l'avouer. Mais maintenant que ce fils de pute de Logan était mort, plus personne ne leurs viendrait en aide. D'ailleurs si Logan n'était pas déjà mort quand je l'avais trouvé, j'aurais prit plaisir à lui faire regretter ce qu'il avait fait. Tout ce paye dans la vie comme on dit, enfin seulement si on ne prenait pas la peine de se protéger. Moi j'étais bien à l'abri, mais je n'en dirais pas autant de mon cousin. À présent il était seul avec entre les mains quelques choses qui m'appartenait de droit. J'étais sûr qu'il ne mêlerait pas sa chère bande d'« ami », en qui il avait tant confiance. À commencer par ce cher Liam Payne.
Je ne savais même pas comment j'avais fait pour ne pas deviner qu'il irait là bas un jour. Ça m'aurait évité des semaines de recherche. C'était pour ça que cette fois j'avais anticipé les choses, j'avais chargé les meilleurs hommes de surveiller les maisons et les déplacements de tous. À savoir, Liam Payne -Même si je doutais qu'il y retourne une deuxième fois-, Louis Tomlinson, Zayn Malik et Niall Horan. Ses quatre acolytes de toujours, enfin une fois qu'il avait arrêté de se défoncer à la coke. Liam était le seul qui était toujours là pour lui, c'était aussi lui qu'il lui avait présenté les trois autres.
Ça me ferait vraiment plaisir de tous les tuer un par un par simple vengeance, mais j'avais un objectif et je devais m'y tenir. Une fois que j'aurais ce que je voulais, à savoir Andréa mais par dessus tout le carnet, je pourrais peut-être m'occuper des amis de mon cousin, juste pour le faire souffrir. Je savais pertinemment que perdre quelqu'un à qui il tenait le toucherait, comme Jacob par exemple, que j'avais pris vraiment plaisir à abattre d'ailleurs.
Mais je prendrais ma plus grande revanche sur lui, non pas en tuant ses amis, mais bien en lui enlevant la chose dont il tient le plus au monde. Andréa. Ma Andréa. Je n'allais pas la tuer, j'avais besoin d'elle pour le carnet, car elle était la seule à le comprendre dans les moindres détails. Et même après avoir récupéré les comptes de son père, je comptais la garder avec moi, peut-être même l'épouser et mon cher cousin serait le premier spectateur de notre nuit de noce. Je l'inviterais personnellement.
Je voyais déjà la scène. Lui attaché fermement à une chaise juste en face le lit. Moi je jubilerais devant lui en enlevant délicatement la robe de mariée d'Andréa, puis je l'allongerais sur le lit, lui retirerais le reste de ses vêtements et la baiserais en regardant mon cousin dans les yeux. Cette pensée étira mes lèvres en un sourire et je bus une gorgée se mon verre en regardant défilé les arbres.
La vitre qui séparait l'avant et l'arrière de la voiture s'abaissa, laissant à Ethan -mon chauffeur- la possibilité de converser avec moi. Bien que le moment était mal choisit étant donné mes pensées, je poussai un long soupir, frustré de me faire interrompre dans mes songes.
- Du nouveau ? Demandai-je agacé avant qu'il ne prenne la parole.
- Oui, Greg et Rita les suivent à la traces et pour le moment ils ne se sont pas faire repérer. M'apprenait-il ce qui me fait sourire.
J'avais bien fait t'engager ses deux là. Ils étaient discret mais surtout, loin d'être des suspect aux yeux de mon cousin. Je devais avouer qu'il était malin mais je l'étais beaucoup plus, jamais il ne se douterait que ce jeune couple, serait en faite des tueurs à gages. Certes ils n'avaient pas l'ordre de les tuer, je m'étais assuré qu'ils me les rapportent en vie, ils devaient juste les suivre et attendre mes ordres avant faire quoi que ce soit.
- Ils se dirigent toujours vers le sud, en suivant les routes les plus discrète.
- On sait où exactement ?
- Non monsieur, mais Greg et Rita sont toujours sur le coup, ils restent à bonne distance pour ne pas éveiller les soupçons. Je hochais la tête. Je leurs ai donné l'ordre de vous tenir au courant quand ils auront du nouveau sur les destinations.
- Merci Ethan.
Il hocha la tête les lèvres pincées et remonta la vitre pour me laisser dans mon intimité. J'observai la vitre teinté qui me séparait de mon chauffeur les sourcils froncés. Son comportement devenait de plus en plus bizarre, mais je ne savais pas pourquoi. J'avais beau lui demander s'il avait un problème, mais il n'a jamais répondu, il se contentait de secouer la tête. J'espérais pour lui qu'il ne me préparait pas une entourloupe, de toute façon je le voyais mal élaborer un plan pour me nuire. Il savait ce que lui coûterait sa trahison. Je savais qu'il ne m'aimait pas et il n'était pas payé pour de toute façon, mais je voyais bien qu'il avait de plus en plus de mal à faire ce que je lui demandais.
Serait-il possible que mon cher chauffeur se soit éprit d'affection pour Andréa ? Après tout c'était lui qui était resté tout le temps près d'elle, quand je l'avais récupéré à Stafford. C'était aussi le moment où j'avais bêtement cru qu'Harry était revenu de mon côté. Je me crispai à cette pensée et inspirai profondément pour ne pas laisser la colère s'emparer de moi. De toute façon, j'avais tout le temps pour me venger et lui faire payer de m'avoir prit pour un con, je savais déjà comment j'allais m'y prendre.
Jamais je n'aurais cru que j'aurais du pouvoir sur lui. Sa seule erreur avait été d'être tombé amoureux d'elle, parce que c'était évident qu'il l'était. Je ne le connaissais que trop bien et pour lui, les filles n'étaient bonnes qu'à une choses, le sexe. C'était un cœur de pierre, il n'aimait personne à part lui même et la perspective d'une relation sérieuse avec de l'amour, lui donnait de l'urticaire. Jusqu'à ce que comme un con, je lui serve sur un plateau la seule fille qui m'avait fait reconsidérer l'amour. Moi aussi je n'étais pas du genre à avoir de relation sérieuse, les coups d'un soir c'était plus mon truc, jusqu'à qu'elle entre dans ma vie.
Au plus elle me repoussait, au plus je voulais d'elle. Faut dire que son côté innocent n'y était pas pour rien. Pourtant malgré son visage d'ange, j'avais déjà deviné que derrière ce cachait une femme de caractère et j'en avais eu le preuve, une fois lorsque je travaillais avec son père. Je me rappelais de la dispute qu'elle avait eut avec lui, dont je ne me souvenais pas la cause, mais je me souvenais parfaitement voir ses trait tirés par la colère et le haussement de sa voix. Je m'étais toujours demandé pourquoi il la laissait lui parler sur ce ton, je comprends maintenant que c'était pour la préparer à tout ça. Il se doutait déjà qu'elle reprendrait le flambeau et qu'il lui fallait un certain caractère pour tout gérer.
Elle était étonnante et je m'étais laissé emporter par son charme naturel. Puis à la mort de son père, j'avais voulus faire intervenir Harry, pour lui faire peur -comme il était doué pour ça- afin qu'elle se rapproche de moi. Cela avait marché, jusqu'à que ce fils de pute décide de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Je l'avais pourtant prévenu que c'était chasse gardé, qu'elle était à moi. J'aurais dû me douter que ça ne l'empêcherait pas de faire ce qu'il voulait. Alors il était entré dans sa vie et me l'avait prise. Le comble c'était qu'il soit tombé amoureux d'elle et elle de lui.
Cette fois je ne pus retenir le flot de colère qui me submergea tel un ras de marée. Tous les muscles de mon corps se raidirent, ma blessure à la jambe me lançait comme des éclairs et je serrais tellement fort mon verre, qu'il finit par se briser dans mes doigts. Les morceaux de verre ainsi que le liquide ambré et les glaçons, jonchèrent maintenant le sol de la voiture suite à mon élan de colère. J'apportai ma main à ma bouche et suçai le sang de la légère entaille que je m'étais fait en éclatant le verre. J'expirai lourdement et laissai la colère quitter mon corps. Je devais arrêter de penser à cette histoire et plutôt me concentrer sur mon objectif.
Ma victoire face au grand Harry Styles.
**
Nous étions à Billingham depuis dix minutes environ et aux dernières nouvelles Harry et Andréa étaient toujours dans la voiture à virer et tourner dans les rues au hasard. Je ne savais pas ce qu'ils étaient venu foutre ici, mais ce n'était sûrement pas pour visiter. Ils cherchaient quelques choses et je ne serais pas étonné si c'était un dossier. Il ne restait plus qu'à prier pour que ça ne soit pas le mien. J'en doutais fortement, son père n'a commencé à douter de moi qu'au dernière moment, j'étais certain qu'il n'avait pas eu le temps de monter un dossier contre moi. Je n'étais donc pas inquiet.
J'étais toujours assis dans la voiture à attendre des nouvelles. Seul une voiture et des hommes à pied les suivaient, c'était suffisant. Le reste était en retrait, caché pour ne pas nous faire remarquer, là où j'étais moi. J'avais en ma possession une radio qui était reliée sur la fréquence de tous les talkie-walkie que je leurs avais donné. Je pouvais donc rester au courant en temps et en heure de leurs déplacements. Mes yeux perdu dans le vide, j'écoutai attentivement les échanges radios qui ne m'apprenaient rien de nouveau. Juste des interminable, « Ils ont tournés telle rue », « Ils se sont arrêtés », « Ils repartent, ont les lâchent pas d'une semelle » et d'autres banalités dans le genre.
J'essayai de ne pas perdre patience étant donné que c'était moi qui avait donné l'ordre de ne rien faire. Je voulais qu'ils ne se doutent de rien jusqu'au dernier moment. Je voulais les prendre par surprise et surtout, j'attendais qu'ils soient moins sur leurs gardent, qu'ils pensent qu'ils ont réussi à m'échapper. À ce moment là, je ne les laisserais plus m'échapper.
- Ils sortent de la ville. Retentit la radio dans un grésillement.
- Attendez ils s'arrêtent au commissariat. Dit une autre voix. C'est la fille qui sort avec un enveloppe.
- Ils se remettent en route.
J'attrapai le talkie-walkie face à moi et pressai le bouton sur le côté pour pouvoir leurs adresser quelques mots.
- N'intervenez pas et continuez de les suivre de loin. Dis-je d'une voix autoritaire. Greg et Rita, préparez-vous, la prochaine fois qu'ils s'arrêtent vous intervenez pour placer le traceur.
- Bien monsieur. Répond Greg.
- On s'en tien au plan de départ, pas d'initiative impulsive.
- Reçu. Claironnèrent-ils chacun leurs tours.
Après ça, je reposai mon talkie-walkie et ordonnai à Ethan de reprendre la route. Il pinça ses lèvres et regarda si durement devant lui, que si à la place des yeux il avait des mitraillettes il aurait déjà réduit le pare brise en miette. Je le regardai à travers le rétroviseur et tapotait mes doigts sur mon genoux, alors qu'il s'engageait sur la route à la suite des autres voitures. Je poussai un profond soupir et passai ma main dans mes cheveux avant de reporter mon regard sur la route. Je regardai le paysage défiler, toujours branchés sur la fréquence de mes hommes au cas où ils pourraient m'apprendre quelques choses d'utile.
Je tournai les yeux et croisai le regard plein de haine d'Ethan à travers le rétroviseur, aussitôt il détourna les yeux et se concentra sur la route face à lui. Je serais les poings et m'avançai légèrement vers l'avant.
- Aurais-tu quelques choses à me dire Ethan ?
- Non. Répondit-il avec détachement.
- Alors pourquoi me regardait-tu de cette façon ? Ai-je fais quelques choses qui t'a déplus ? Questionnai-je sarcastiquement. Je me doutais bien de ce qu'il pensait.
- Vous le savez très bien. Rétorqua-t-il en croisant mon regard. Je ne vous apprendrez rien que vous ne soupçonnez déjà, à quoi bon me justifier ?
- Le ton que tu emploie avec moi ne me plaît pas trop. Dis-je en reposant mon dos contre le siège. Tu ferais mieux de faire attention, tu sais ce que tu risques. Menaçai-je durement.
Il ne desserra plus les lèvres du voyage, après m'avoir lancé un regard plein de haine, il avait reporté son attention sur la route. Il savait que je n'hésiterais pas à mettre mes menaces à exécution et il avait prit la sage décision de ne plus dire un mot. De toute façon je ne l'aurais pas laisser parler, j'en avais assez entendu. Qu'il soit d'accord avec mes choix ou pas, cela m'étais bien égal, il n'avait pas son mot à dire.
Ethan arrêta la voiture sur une aire de repos, où mon cher cousin s'est arrêté pour apparemment faire le plein de sa voiture volée. Nous étions garés à distance, les laissant croire qu'ils n'étaient pas suivis depuis ce matin et même hier après la fusillade dans le chantier. Il avait certes, fait preuve d'une discrétion qui lui est chère, mon cher cousin ne pouvait échappé à mes deux tueurs à gage. Qui d'ailleurs, venait tout juste de se garer à côté d'eux.
Je les observai de loin un sourire aux lèvres, en voyant le couple sortir de la voiture. Rita jeta un coup d'œil dans ma direction et fit un signe de tête, pour me faire savoir qu'ils étaient prêt. J'attrapai la radio et la rapprochai pour pouvoir entendre correctement leurs conversations, tout en gardant un œil sur eux. Greg s'approcha d'Harry, qui tourna directement la tête vers lui, je ne pouvais pas voir son expression mais je savais déjà que mon cousin le considérait d'un regard mauvais et méfiant. Il était comme ça.
- Bonjour. Commença Greg avec un accent espagnol prononcé.
- Salut.
- Escousez-moi dé vous dérangez, mais yé des problèmes avec ma gasolina. Yé comprin pas comment ça marche.
J'attrapai mes jumelles pour voir la mine perplexe d'Harry, ce qui me fit bien rire.
Si seulement il savait.
- Je suis pressé.
- Doux minute si vous plaît. Vous hables espagnol un peu ?
- Non pas du tout, donc je ne vous suis d'aucune utilité.
Harry tourna la tête vers la pompe et comme je l'avais prédis, Andréa descendit de la voiture. Je savais qu'elle irait voir, non pas par curiosité, mais pour aider. J'avais volontairement demandé à Greg et Rita de prendre un accent espagnole étant donné qu'Andréa parlait espagnol. Je savais donc qu'elle n'aurait pas manqué l'occasion pour aider des étrangers.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle avec son fameux sourire innocent.
- Remonte dans la voiture.
- Vous avez besoin d'aide ? Fit-elle ignorant l'ordre d'Harry.
- Si, yé comprin pas sé qué dit la maquina.
- Je vais vous aidez.
- Parle espagnol ?
- Si un poquitò. Sourit-elle et même d'ici je peux voir ses joues rosir.
- Muy bien ! S'écria Greg feignant la joie. Venga ! « Très bien, venez »
Harry reposa le pistolet à la pompe et suivit sans discuter Andréa et Greg, qui rejoignait l'autre pompe. Rita prit ce moment, pour avancer doucement et discrètement vers la voiture d'Harry et Andréa, pendant qu'ils étaient occupés avec Greg. Elle jeta un coup d'œil vers eux et ouvrit doucement la porte. Elle attrapa le sac d'Andréa et fouilla dedans pour planquer le traceur, puis elle le reposa à sa place. Il referma doucement la portière, puis repartit aussi discrètement qu'elle était venu.
- Traceur posé. Annonça-t-elle et je poussai un soupir satisfait.
Elle reprit un allure normale et se plaça près de Greg en souriant innocemment. Elle jouait parfaitement la comédie, mais son sourire était loin de faire écho à celui d'Andréa. Celui de la brune était vrai et tendre alors que celui de la tueuse était froid, même si ils ne font pas vraiment attention.
- Estamos de vacaciones y ustedes ? « On est en vacances et vous ? »
- De vacaciones tambien. Sourit-elle chaleureusement. « En vacances aussi »
Je vis Harry se baisser à son oreille pour lui murmurer quelques choses que je n'entendis pas, ni les deux tueurs d'ailleurs et Andréa hocha la tête.
- Tenemos que ir... Eummm, Adios y buenas vacanciones. « Nous devons y aller... Eumm, Au revoir et bonnes vacances »
- A donde vas ? S'enquit Greg en souriant. « Vous allez où ? »
- No sé, visita aquí y allá. Greg hocha la tête et Andréa sourit. « Je sais pas, visiter ici et là »
- Aller au revoir !
Sans laisser le temps à mes acolytes de répondre, Harry attrapa Andréa par le bras et ils se dirigèrent vers la voiture. Il démarra et quitta rapidement l'aire d'autoroute. Greg et Rita restèrent là à les regarder puis, une fois que la voiture fut loin, ils marchèrent jusqu'à moi. Je baissais la vitre, lorsqu'ils furent à ma hauteur et Greg me tendit une tablette avec un plan et un point rouge qui se déplacer. Je hochai la tête satisfait de leur travail et les congédie d'un geste, en remontant la vitre.
J'ordonnai à Ethan de se remettre en route, ce qu'il fait en grommelant dans sa barbe, mais je n'y prêtai pas attention, préfèrent me concentrer sur la tablette. Le traceur en place, j'étais maintenant sûr de pouvoir suivre le moindre de leurs fait et geste, même quand ils ne sont plus en voiture. C'était d'autant plus sûr, que de les suivre à distance. En voiture c'était facile de les perdre de vue, même si j'avais employé de gros moyens. Mais avec ce traceur, je ne les perdrais plus.
Je m'enfonçai dans le siège de ma voiture un sourire triomphant sur les lèvres. Je fermais quelques secondes les yeux, m'imaginant déjà, comment j'allais les cueillir. J'imaginais déjà Harry en position de faiblesse, incapable de pouvoir se défendre et de sauver Andréa. Je ferais de lui mon prisonnier, histoire de m'amuser un peu à le torturer avec son point faible. Ce qui me serait profitable à moi aussi. J'allais pouvoir jouir de ma vengeance mais surtout d'avoir gagné la partie et Andréa. Il allait souffrir comme il ne l'imaginait même pas.
La radio crépita et la voix d'un de mes hommes retentit. J'ouvris les yeux brusquement et constatait que la nuit allait déjà tomber. J'avais dû m'assoupir pendant que je me passai et repassai le scène de ma victoire et de ma vengeance. J'attrapai le talkie-walkie et pressai le bouton pour pouvoir répondre.
- Quoi ?
- Ils se sont arrêtés dans une petite clairière, sûrement pour passer la nuit. Vous voulez qu'on leurs tombent dessus ?
Je réfléchis quelques secondes les yeux dans le vide, tapotant mon doigt sur ma cuisse. C'était tentant, vraiment tentant, mais je n'aurais plus aucun plaisir après ça. Il serait sur leurs garde sachant que j'étais à leurs recherche et ils m'échapperaient vite. Il fallait qu'ils soient en position de faiblesse.
- Non, laissons leurs quelques jours de liberté encore. Nous attaqueront au moment où ils s'y attendent le moins. Quand ils commenceront à croire qu'ils m'ont semer, cette fois nous attaqueront.
- Bien monsieur, nous monterons la garde jusqu'à qu'ils repartent.
- Très bien mais reposer vous un peu, de toute façon on a le traceur, donc il nous sera facile de les retrouver.
- Reçu, bonne nuit patron.
Je souris au surnom et repose mon talkie-walkie sans répondre. J'ordonnai à Ethan de me dégoter un hôtel confortable pour passer la nuit, puis je plongeai mon regard dans le vide, avec un sourire satisfait sur le visage.
Tenez vous prêt mes tourtereaux, votre temps est compté à présent. Tic, tac, tic, tac...