« Ma chérie,
Si tu lis cette lettre c'est que tu as déjà fait du chemin depuis la première lettre. Je suis tellement fier que tu sois arrivée jusqu'ici. Je suis tellement désolé que tu apprennes l'existence de mon entreprise de cette façon, j'aurais aimé te le dire moi-même, avant que je disparaisse. Malheureusement je ne pouvais pas le faire, je voulais que tu récupère ce dossier en toute sécurité. D'ailleurs rare sont ceux, dans mon entourage, qui connaissent Fuller's industrie, je voulais être sûr que tu y parviennes sans difficulté. Même si je suppose que cette quête n'est pas de tout repos, mais je sais que tu peux y arriver, tu es forte, bien plus que ce que tu ne le pense. J'ai confiance en toi, surtout ne te décourage pas au moindre obstacle, car ce n'est pas encore fini.
J'ai tellement de choses à te dire, mais il est préférable que tu les découvre toute seule. Certaines choses risque de te décevoir et j'en suis désolé, je n'ai pas toujours fais les bons choix et je m'en veux aujourd'hui. Sans ça, tu aurais une vie tranquille et peut-être que je serais toujours à tes côtés. Mais personne n'est parfait et j'espère qu'un jour tu pourras me pardonner, tu es la seule qui ait eu confiance en moi, depuis la mort de ta mère. Tu es aussi la seule qui me connaisse réellement, c'est pour cela que tu es la dernière personne que j'ai envie de décevoir, même mort. Tu as été mon seul repère depuis la mort de ta mère, si tu n'avais pas été près de moi, j'aurais été totalement perdu. Et j'espère que pour toi ce n'est pas ton cas, ça ne doit pas être facile de te débrouiller seule et de ne compter que sur toi-même, mais tu en aie capable. Surtout fait très attention aux personnes que tu rencontre ou qui t'entoure. Souviens-toi, tu ne peux faire confiance qu'à toi-même, reste sur tes gardes et n'autorise personne à te faire du mal.
J'espère de tout cœur que tu es en bonne santé et que rien de grave ne t'es arrivée. Sache qu'au jour où tu lis cette lettre, je ne suis sûrement pas très loin et je veille sur toi. Je t'aime tellement si tu savais, n'en doute jamais, tu entends, jamais. Soit forte et n'oublie pas que je ne suis jamais loin de toi.
Je t'aime.
Papa. »
Je repose la lettre après l'avoir lu pour la centième fois et j'en suis toujours aussi chamboulée. D'un côté ça me fait plaisir d'avoir cette lettre et de savoir que même s'il n'est pas là, mon père est fier de moi. Mais d'un autre elle me déchire le cœur et me rappelle à quel point il me manque. C'est tellement difficile, que j'ai l'impression de faire un bon de cinq mois en arrière et de me retrouver le jour de son enterrement. Ça ne fait que cinq mois et la douleur et toujours présente, mais aussi insupportable. La vie me l'a arrachée alors que j'avais encore besoin de lui.
Maintenant je devais me débrouiller seule. Enfin pas si seule que ça, le grand bouclé aux yeux vert, qui fait chavirer mon cœur était là et me soutenait. Heureusement qu'il était là, parce que je crois que je n'aurais jamais pus continuer sans lui. Les mots de mon père résonnaient encore dans ma tête « Souviens-toi, tu ne peux faire confiance qu'à toi-même », mais ça ne s'appliquait pas à Harry. J'avais confiance en lui et il était mon repère, comme j'avais été celui de mon père.
Lorsque nous sommes revenus de Sheffield, j'avais voulus jeter un coup d'œil au dossier. C'était devenu une habitude pour moi, je voulais savoir qui j'envoyais en prison. Je voulais en connaître un minimum sur leurs vies, comme pour m'ôter tout remord, car certains avaient des familles. Mais en voyant que ce qu'ils faisaient été mal, ça me consolait un petit peu. C'était de mauvaises personnes et je sais que normalement, je ne devais pas m'en vouloir autant. Mais je ne pensais pas vraiment à eux, c'était plus pour leurs enfants que je m'en voulais. Je ne savais que trop bien ce qu'est de perdre un parent ou même les deux.