La semaine suivante nous l'avions passé sur les routes - Du moins en partie - à la recherche des dossiers que nous avions découvert dans les pages du carnet. Même si au début c'était difficile pour eux, les garçons ont finit par trouver leurs rythmes, ce qui fait que nous avions bien avancés. Après avoir finit deux pages chacun, ce qui était pas mal en deux jours, nous les avions rassemblés et regardés ensemble. J'avais regardé les indices afin de répartir la récupération des dossiers. J'avais donc gardé les plus compliqués, que moi seule pouvait comprendre et j'avais donné aux garçons les plus faciles. Du moins à Louis, Zayn et Niall, vu que Liam m'accompagnerait.
Alors après avoir réglé les derniers détails, comme de l'argent, qu'ils avaient catégoriquement refusés que je leurs donne. Les voitures pour chacun et avoir changé la serrure de l'appartement, nous étions prêt à partir pour notre quête. Louis et Zayn étaient parti en éclaireur du côté de Simon afin de savoir s'il savait qu'ils étaient là, mais aussi pour être sûr qu personne ne surveillait l'appartement d'Harry et moi par la même occasion.
Et pendant tout ce temps je n'avais pas arrêté de faire les cents pas. J'avais été super inquiète pour eux, si bien que Liam me menaçait de m'attacher à une chaise. Mais c'était plus fort que moi, j'avais beau essayer de m'occuper avec le carnet ou même en aidant Niall à placer le système d'alarme, mais rien n'y faisait. Et au plus ils tardèrent au plus j'étais inquiète.
Quand enfin ils étaient rentrés, je leurs avais presque sauté dessus, mais je ne savais pas comment ils allaient réagir alors avant de les prendre dans mes bras, je m'étais arrêtée et leur avait souris. Zayn m'avait tapoté l'épaule et Louis avait simple esquissé un demi sourire polie. Ce n'était toujours pas l'amour fou entre lui et moi, mais au moins il ne me sautait pas à la gorge quand je parlais du moins pas tout le temps. Parce qu'il ne se gênait vraiment pour, de temps en temps, me lancer une petite pique, pas spécialement cruelle mais assez méchante. Mais je me gardais toujours de répliquer. Je ne voulais pas déclencher de bagarre.
Le fait de partir et de me retrouver un peu loin de lui me faisait donc un peu de bien, surtout que je m'étais retrouvée avec Liam. Je le connaissais mieux que les autres et j'avais aussi plus d'affinité avec lui. Nous avions donc pus discuter tranquillement de tout ce qu'il s'était passé depuis que nous avions quittés Wolverhampton, Harry et moi. Je lui avais expliqué les raisons de mon départ précipité mais il m'avait dit qu'il était au courant, que Harry lui avait parlé de notre soirée. J'avais rougis comme un coquelicot mais il m'avait rassuré en me disant qu'Harry lui avait épargné les détails.
- Il t'aimait vraiment tu sais ? M'avait-il confié quand j'avais finis mon récit. Il était vraiment mal quand tu es partie toute seule, il avait peur pour toi.
- Je sais. Avais-je répondu en soupirant. Je suis partie sur un coup de tête, j'ai pas vraiment réfléchit.
- Il s'en voulait beaucoup.
- Mais ce n'était même pas de sa faute. Avais-je répliqué en me tournant vers lui.
- Il s'en voulait quand même. Bon il était pas encore prêt à me dire qu'il t'aimait vraiment, mais il me l'a fait comprendre. Il m'a dit qu'il avait voulut te répondre, mais il avait peur que ça sonne faux. Il était pas encore prêt à voir la vérité en face, mais moi je l'ai vu. Souriait-il pensif.
- Il m'a dit qu'il m'aimait, juste avant de tomber du pont. Mais je sais pas s'il me l'a dit juste parce qu'il savait que c'était la fin et qu'il se sentait obligé.
- Même à l'article de la mort, Harry n'aurait jamais dit quelqu'un chose qu'il ne pensait pas. S'il te l'a dit, même à ce moment là, il le pensait vraiment. Il avait posé sa main sur ma cuisse. Crois-moi Andréa, Harry était vraiment amoureux de toi. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.
Je lui avais rendu son sourire compatissant et nous avions continués notre route tout en discutant. Il m'avait beaucoup parlé d'Harry et de ce que je ne savais pas sur lui, des choses qu'Harry préférait ne pas me dire, parce qu'il avait honte de certaines choses. Mais Liam m'avait surtout raconté des anecdotes marrante et qui lui tenait à cœur. Ça m'avait fait beaucoup de bien.
Nous étions ensuite rentrés à Londres dans l'appartement d'Harry, pour retrouver les garçons et ensemble trouver de nouveaux dossiers. Nous étions actuellement assis autour de la grande table du coin salle à manger. J'avais mis un peu de musique en fond et nous travaillâmes tous très sérieusement, même si c'était un peu long et lassant. Je les entendis souvent soupirer et je les comprenais vraiment. Moi aussi j'en avais marre au bout d'un moment et je me laissais distraire, mais j'avais l'habitude eux non.
- On se croirait à l'école sérieux. Râla Louis en posant fortement son stylo sur la table. Ça me saoule ! On peut pas directement passé à la fin et trouver l'indice ?
- Elle a dit non, on veut pas manquer des infos importante, alors arrête de râler et travaille.Répondit Niall en le regardant.
- Moi je fais une pause c'est bon ! Fit Liam en posant son stylo.
Je posai moi aussi mon stylo et me reposai contre le dossier de la chaise en soufflant. J'étirai mes bras au dessus de ma tête et je fis craquer mes doigts. Je regardai chacun des garçons et mes yeux se posèrent sur Zayn qui était à ma droite, entrain de pianoter sur son téléphone. Je reposai les coudes sur la table et regardai son téléphone, puis je me penchai légèrement vers lui en me mordant la lèvre timidement. Je m'étais rendu compte que je n'avais jamais vraiment parlé avec eux et que je ne connaissais pas grand chose les concernant.
- C'est... C'est ta femme ? Demandai-je d'une petite voix timide et il leva les yeux vers moi.
- Copine, on est pas encore marié. Répondit-il en me souriant légèrement. Je prends des nouvelles. Je hoche la tête.
- Et tout va bien ?
- Ouais ça va, à part que Jordan est un peu malade.
- C'est ton fils ?
- Oui. Me sourit-il en me montrant son fond d'écran. C'est lui et sa mère.
Je pris le téléphone et regardai la photo en souriant. Sur celle-ci on pouvait voir une magnifique jeune fille d'à peu près mon age, brune avec de grands yeux vert, tenant dans ses bras un petit garçon. Il était brun avec de gros yeux marrons exactement comme Zayn, d'ailleurs c'était son portrait craché, il avait des airs de sa mère, mais il ressemblait plus à Zayn.
- Ils sont vraiment magnifique tous les deux. Complimentai-je sincèrement en lui rendant le téléphone.
- Merci.
- En plus ton fils te ressemble vraiment beaucoup.
- On me le dit tout le temps, d'ailleurs ma copine - Alexandra - est un peu jalouse. Rit-il et je ris avec lui. Elle en a marre qu'on dise qu'il me ressemble.
- C'est normal t'arrête pas de te la péter aussi. S'exclama Liam en riant.
- Ben ouais normal !
- Et toi ? Je me retournai vers Niall. Une petite copine ?
- Oui j'ai une copine depuis pas longtemps.
- Et tu nous a rien dis ! S'offusqua Zayn.
- Je voulais être sûr d'abord. Sourit Niall en rougissant légèrement.
- Félicitation bro. Dit Liam en lui tapa sur l'épaule.
Je me tournai vers Niall pour en apprendre un peu plus. J'appris donc que sa petite copine se prénommait Lydia et quand il me montra une photo, je découvris une magnifique jeune fille aux cheveux blond vénitien aux yeux vert. Décidément ces garçons avaient du goût en matière de filles, entre Danielle, Alexandra et Lydia ils avaient de quoi faire des jaloux. Elles donnaient l'impression de sortir des magasines. J'étais loin de leurs arriver à la cheville.
- Au cas où, moi aussi je suis célibataire. Railla Louis après un petit moment et je tournai la tête vers lui. Vu que tu me le demande pas à moi, je te le dis. Et même si ça t'intéresse pas, j'habite à Doncaster dans une grande maison où d'ailleurs Harry devait venir pour passer Noël avec nous, mais du coup il pourra apparemment pas venir. Cracha-t-il durement.
Liam allait prendre la parole pour me défendre, mais je levai brusquement de ma chaise, ce qui l'empêcha de parler. Louis et moi nous nous toisâmes d'un regard noir, pendant que les autres faisaient jongler leurs yeux entre lui et moi. Il était loin d'être intimidé par ma petite personne et moi j'avais finis de le laisser m'intimider. Je ne voulais plus m'écraser face à lui et j'allais bien lui faire comprendre. J'avais tenu tête à mon père, à Harry et même à Simon alors j'allais faire de même avec lui.
- Tu sais quoi Louis ? Va te faire foutre ! Lui dis-je durement et les autres écarquillèrent les yeux. J'en ai plus qu'assez que tu t'acharne sur moi comme ça et si j'évite de te parler c'est justement pour ça ! T'es odieux et irrespectueux et t'en a rien à faire des sentiments des autres, tout ce qui compte c'est ta petite personne. Mais pour info t'es le seul à être comme ça et si tu crois que les blagues de ce genre sur la mort d'Harry fait rire tout le monde tu te trompes ! Au contraire ça fait du mal plus qu'autre chose, alors oui la semaine dernière c'était marrant mais là tu deviens irrespectueux et c'est pas marrant.
- C'est bon t'as finis là ?
- Non, j'ai pas fini. Je veux que tu arrêtes de plaisanter avec ça, parce que peut-être que tu le vois pas, mais je souffre beaucoup de l'absence d'Harry. Je l'ai dis à personne pour vous faire croire que tout va bien et que j'ai repris du poil de la bête, mais je pleures encore le soir dans mon lit et je crois que j'arrêterai jamais de souffrir. Mais bien sûr toi t'en a rien à faire, tu peux pas comprendre ce que je vis, parce que tu t'intéresse qu'à toi !
Les garçons écarquillèrent de nouveaux les yeux et se retournèrent vers Louis, qui venait de se lever de sa chaise le visage déformé par la colère. Il allait répliquer et j'attendis sans ciller, mais avant qu'il n'est put prononcer un mot, on entendit frapper à la porte. Je me redressai le cœur battant à tout allure et Liam se leva à son tour. Il me fit signe d'aller voir et par précaution ils sortirent tous leurs armes prêt à faire feux.
Je leurs avais dis que Simon comptait revenir me chercher et ça ne m'étonnait même pas qu'ils soient sur les gardes, je l'étais moi aussi. Je pris un grande inspiration et me dirigeai vers la porte alors qu'on y frappa encore une fois, je posai la main sur la poignée et je regardai Liam qui hocha la tête pour m'encourager. Je hochai moi aussi la tête et ouvris la porte assez brusquement. Derrière celle-ci ma cousine sursauta légèrement et je poussai un soupir de soulagement.
- Qu'est-ce que tu fais ici Rachel ? Demandai-je en posant une main sur ma hanche.
- Ça fait des jours que j'essaie de te voir, pourquoi tu m'ouvres jamais ?
- Je suis assez occupée.
- Andréa, tu peux pas rester enfermé et toute seule à broyer du noir. Fit-elle en me poussant pour entrer.
Elle se stoppa net en voyant les quatre garçons et je refermai la porte derrière elle en soufflant. Je passai près d'elle et rejoignis les garçons avant de me retourner pour la regarder. Je croisai les bras sur ma poitrine, alors qu'elle détaillait un à un les garçons avant que ses yeux ne revinrent se poser sur moi. Elle s'approcha doucement et se planta devant moi, un peu intimidé.
- C'est qui eux ? Me demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Des gens qui me croient et qui savent ce qu'il s'est vraiment passé pendant que je suis partie en cavale avec Harry.
- Andréa....
- Si tu comptes me dire encore une fois que c'est Harry qui me monte la tête et que ce n'est pas des gens biens, qu'eux aussi me bourre le crâne. Tu peux directement partir d'ici. Lui dis-je froidement en la toisant d'un regard sévère.
- Je veux pas me disputer avec toi... Je voulais juste prendre de tes nouvelles parce que je m'inquiète. Soupira-t-elle. Et aussi pour te dire que la police à retrouvé un corps... Il pense que c'est Harry.
Mes bras retombèrent mollement le long de mon corps et mes yeux se remplirent de larmes, alors qu'une fois de plus mon monde s'écroulait devant moi. Je savais déjà qu'il n'avait pas put survivre à une chute aussi vertigineuse et j'étais restée assez longtemps penché, pour savoir qu'il n'était pas remonté. Mais le fait de savoir que c'était peut-être son corps que la police avait retrouvé, rendait les choses plus réelle.
Je sentis mes jambes se dérober sous mon poids mais avant que mes genoux touchent le sol, deux paires de mains me rattrapèrent par les bras et je fus assise sur une chaise la seconde d'après. Je regardai dans les grands yeux bleus de Niall alors qu'il me tendit un verre d'eau, je le pris en tremblant et bus une petite gorgée. Je croisai les bras sur la table et enfouie ma tête à l'intérieur pour pleurer, en me remémorant ce fameux jour sur le pont.
J'avais refusé de craquer devant les garçons une nouvelle fois, mais c'était au dessus de mes forces cette fois. Je savais que j'allais devoir affronter un nouvel enterrement et que comme les autres, il serait aussi difficile de lui dire au revoir et je ne voulais pas. C'était au dessus de mes forces, je ne pouvais pas me résigner à lui dire au revoir à lui aussi, comme je ne l'avais pus avec mon père et ma mère.
- Alors il est vraiment... Fit Niall dans mon dos.
- On en est pas sûr d'accord ! C'est peut-être pas lui qu'on a retrouvé. Répliqua rapidement Zayn. Si ça se trouve il a survécu.
- Ne vous faites pas de faux espoir...
- De faux espoir ? Putain Harry c'est un battant il a survécu à bien pire pourquoi pas un chute comme ça. Arrête d'être négatif Liam.
- Je suis pas négatif, le truc c'est qu'elle m'a raconté tout ce qu'il s'est passé dans les détails. L'eau était déchaînée, imaginez qu'il ait taper sur les piliers ou pire qu'il se soit fait entraîner dans les profondeurs. Elle l'a vu et il est pas remonté parce que l'eau était trop agité. Expliqua Liam en essayant de rester calme.
- Pff elle était en état de choc, comment tu veux qu'elle ait bien vu.
- Je veux juste pas être déçu si jamais on le retrouve mort.
Je tressaillis à ses mots et relevai doucement la tête. J'essuyai mes joues baignées de larmes et me retournai lentement vers le petit groupe de personne. Je vis Liam passe un main dans ses cheveux, alors que Zayn le regardait les bras croisés sur sa poitrine. Niall, lui, était adossé contre le comptoir perdu dans ses réflexions, ma cousine regardait les garçons un par un, comme pour essayer de les cerner. Le seul regard que je croisai fut celui de Louis, qui était face à moi. Il avait un visage impassible de même que pour son regard.
Je me surpris à me redresser et lever la tête bien droite. Comme si son regard m'avait en quelques sortes aidé à me reprendre. Je crus voir l'ombre d'un sourire sur ses lèvres mais il reprit vite son visage de marbre et détourna le regard sur ma cousine, qui était en train d'approcher de moi. Elle s'accroupit face à moi, posa ses mains sur mes genoux et soupira doucement avant de relever les yeux vers moi. Je le regardai quelques secondes, puis je me levai doucement, elle m'imita resta face à moi.
- Je veux que Simon crève. Dis-je en tournant le regard vers les garçons. C'est non négociable, il doit payer et je vais le faire souffrir autant que je souffre. Ajoutai-je lorsque Liam ouvrit la bouche.
- C'est pas la solution. Finit-il par dire.
- Et c'est quoi la bonne solution Liam ? Tu compte laisser courir dans les rues le mec qui a tué ton meilleur ami - ton frère ?
- On en a déjà parlé.
- La prison c'est pas assez cruel pour lui ! Je veux lui faire vivre un enfer et qu'il n'est plus d'autre choix que de se laisser mourir, pour pouvoir m'échapper.
- Tu t'entends parler ? S'écria Rachel et je tournai la tête vers elle. Ça ne te ressemble pas Andréa, je... Je ne te reconnais plus. Comment tu peux arriver à dire ce genre de chose si naturellement ? On parle de la mort d'un être humain.
- Simon est un monstre de la pire espèce pour commencer, ensuite si tu aurais vécu ne serais-ce le quart de ce que j'ai vécu, tu parlerais comme ça toi aussi. Lui dis-je droit dans les yeux. Mais toi tu as toujours eu une vie parfaite et bien organisé par papa et maman, donc tu peux pas savoir ce que sait.
- Tu as changé. Fit-elle d'une voix basse et déçu. Avant tu ne m'aurais jamais parlé comme ça.
- C'est vrai, j'ai changé et je ne le regrette pas. Et je te parle de cette façon seulement parce que tu penses que je suis assez bête et naïve pour me laisser entraîner. Sauf que ce que t'as pas l'air de comprendre encore, c'est que depuis le début, celui qui berne tout le monde c'est Simon. Je me rapprochai un peu d'elle. Et comme je te l'ai dis tout à l'heure, si tu crois toujours qu'Harry est coupable, la porte est là bas. Dis-je en tendant le bras.
- Ça suffit Andréa, tu deviens aussi cruelle qui lui ! Gronda Zayn et je le regardai.
Je secouai légèrement la tête pour reprendre mes esprits et les regardai tous chacun leurs tours. La voix de Zayn m'avait ramené sur terre, alors que je m'étais perdue dans la haine et la vengeance. Exactement comme celui à qui il faisait allusion, Simon. Moi qui criait partout que jamais je ne pourrais jamais devenir comme lui, voilà que j'avais des envies de vengeances et de meurtre. J'avais envie eue envie - pendant ma crise de haine - faire du mal à tout ceux qui pensaient du mal d'Harry. Comme à ma cousine, que j'aimais pourtant plus que tout.
Je déglutis difficilement avant de reculer de quelques pas. Je trébuchai sur la chaise, mais me rattrapai vite à la table. Je lâchai un timide « Je suis désolée » avant de me retourner et sortir sur le balcon. Je passai mes deux mains sur mon visage avant de laisser ma tête retomber à l'arrière, pour regarder le ciel et ces étoiles qui brillèrent de milles feux. Bien sûr chacune d'elles me rappelèrent Harry, toutes les fois où nous regardions les étoiles, quand nous en avions l'occasion.
Lorsque je fermai les yeux, pour laisser les larmes couler, je pus apercevoir ses grands yeux vert empli d'amour et de malice, ainsi que son sourire éclatant accompagné de ces fossettes qui me faisait fondre. J'avais même l'impression que je pouvais entendre sa voix rauque me taquiner ou m'engueuler parce que comme il le dirait si bien « Les larmes c'est pour les faibles Andréa, alors sèche-moi vite ça et reprends toi. N'oublie pas, tu ne dois avoir aucune faiblesses. ». Sauf qu'il ne savait pas que la seule force que j'avais, c'était lui, que la seule faiblesse que j'avais, c'était lui aussi. À ce moment là, il ne savait pas que c'était grâce à lui que mon monde continuait à tourner correctement. Et maintenant qu'il n'était plus là, tout partait en vrille et personne ne pourrait m'aider.
- Tu avais promis... Dis-je doucement en ouvrant les yeux pour regarder le ciel. Tu avais promis que jamais tu ne m'abandonnerais. Je suis censée faire comment sans toi maintenant ? Demandai-je au ciel, comme si mon Harry allait me répondre. J'ai plus de raison de me battre sans toi... Je baissais la tête pour regarder face à moi. C'était toujours toi qui me maintenait sur le droit chemin, et si tu n'es pas là, qui va le faire à ta place ?
- Moi.
Je me retournai brusquement et tombai sur la carrure imposante de Louis. Il était appuyé contre le cadre de la baie vitrée, les bras croisés sur sa poitrine. J'essuyai mes joues du revers de la main, pendant qu'il faisait son chemin vers moi. Il se pencha et appuya ses avant-bras sur la rambarde et soupira en regardant la vue. Je me retournai doucement et l'imitai sans le quitter des yeux, jusqu'à qu'il tourne le regard vers moi. Nous nous regardâmes un moment sans rien dire, attendant que l'autre se décide enfin à parler, mais nous ne dîmes rien. Au bout de quelques minutes, il se redressa et m'invita à le suivre, pour s'asseoir sur la petite table en fer forgé.
Je pris place face à lui, mais il ne disait toujours rien. Pourtant s'il était là, ce n'était pas pour rien. Je savais qu'il ne m'aimait pas trop, alors je le voyais mal venir me « consoler » comme l'aurait sûrement fait Liam. Mais c'était lui qui était face à moi, alors que depuis son arrivée nous avions à peine parlé. C'était seulement pour parler de choses importante, comme le carnet et les indices trouvés ainsi que les dossiers ou bien il trouvait toujours quelques piques à m'envoyer à la figure. Cette fois je sentais que c'était différent, mais je ne savais pas encore en quoi et il fallait que je sache.
Alors je pris une grande inspiration et me penchai un peu sur la table, pour enfin lui poser la question. Mais voyant que j'allais parler, il leva sa main pour me faire taire et commença à parler.
- Je voudrais qu'on reparle de ce que tu m'as dis avant qu'on soit ininterrompue. Me dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.
- J'ai pas envie de parler de ça maintenant Louis..
- Pourtant tu vas m'écouter. Me coupa-t-il. Je peux comprendre plus que personne ce que tu ressens. Je fronçai les sourcils. Avant que ta cousine ne débarque, j'allais te dire que tu te trompai. Je ne vois pas que ma petite personne, je sais ce que c'est d'aimer quelqu'un plus que tout au monde et surtout je sais ce que tu vis.
- Comment tu pourrais le savoir ? Demandai-je et il soupira.
- Parce que moi aussi j'ai perdu ma copine... Elle est morte par ma faute.
Mes yeux s'écarquillèrent et j'entre ouvris légèrement la bouche, ne m'attendant pas du tout à cette révélation. Il cachait tellement bien son jeu et ses sentiments, que jamais je ne me serais attendu à une chose pareille. Depuis le début il savait ce que je ressentais, alors pourquoi m'en avoir fait baver comme ça ? Pourquoi ne pas m'avoir aidé, plutôt que de m'enfoncer comme il l'a fait ? Mais malgré ces questions que je me posais, je le voyais différemment maintenant.
Au fond je me rends compte que j'avais fais avec lui, tout ce que je détestai qu'on fasse à Harry. Je l'avais jugé sans même connaître son histoire et ce qu'il avait vécu pour en arriver là. Maintenant je m'en voulais et je devais lui dire, même si je me doutais qu'il en avait pas grand chose à faire de mes excuses.
- Si j'ai réagis comme ça avec toi, c'est tout simplement parce que j'avais l'impression que l'histoire se répétait de nouveau. Il fronça les sourcils, se rappelant sûrement de ce qu'il avait vécu. C'est un peu ça en plus, sauf toi tu n'es pas responsable.
- Tu parles. Fis-je avec un rire amer. Si je l'avais empêcher de rentrer dans ma vie... Je me stoppai au milieu de ma phrase, rongé par les remords.
- Il y serait rentré de force, je le connais.
- C'est un peu ce qu'il a fait en plus. Ajoutai-je avec un léger sourire.
- C'est tout à fait lui. Sourit-il aussi. Ce que je veux dire, c'est qu'il s'est imposé, tu l'as pas forcé à te suivre où à entrer dans ta vie. D'après ce que je sais, c'est Simon qui lui a demandé de t'approcher en premier lieu. Donc c'est lui le responsable, pas toi.
- J'arrive pas à ne pas me sentir coupable.
- C'est normal, mais crois-moi et essaie de te rentrer ça dans la tête, le fautif c'est Simon.
Je hochai la tête et le silence retomba.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ta copine ? Il soupira le regard dans le vide.
- Elle était au mauvais en endroit au mauvais moment... Si je lui avais dis la vérité sur moi, peut-être qu'elle serait toujours en vie maintenant.
- Quelle vérité ? Demandai-je curieusement.
- Sur ce que je faisais, d'où me venait mon argent et sur le pourquoi je rentrai tard et que je devais partir subitement quand j'étais avec elle. Dit-il en soupirant. Elle pensait que je la trompai, alors un jour elle m'a suivit. Manque de chance j'étais en plein règlement de compte, j'avais un flingue pointé sur moi. Quand elle a vu ça, elle s'est mise à hurler et le mec la tué avant que j'ai eu le temps de tourner la tête. Il secoua la tête. Elle devait pas être là et c'est de ma faute, si je lui avais dis ! Mais j'avais peur de la perdre.
Les larmes aux yeux, je rapprochai un peu ma chaise de la sienne et pris ses mains dans les miennes. Je voulais lui donner le réconfort donc il avait besoin, parce que même s'il ne l'admettrait jamais il en avait besoin. Il leva les yeux vers moi et une légère lueur de douleur dansa dans ses iris bleus, ce qui me tordit le cœur. J'avais de la peine pour lui.
- Je suis désolée... Lui dis-je et il hocha la tête. Mais tu sais c'est pas de ta faute, tu pouvais pas savoir.
- Arrête. Fit-il en retirant ses mains des miennes pour les passer dans ses cheveux. Surtout arrête de me dire ça pour me rassurer, parce que je l'ai trop entendu. C'est de ma faute et je le sais, je ne m'en cache pas même si ça me ronge. Je soupirai. D'ailleurs je vais te dire autre chose.
- Quoi ?
- Tué Simon ne te servira à rien, ça ne va pas ramener Harry ni soulager ta peine. Crois-moi je sais de quoi je parle. Je fronçai les sourcils et il soupira. J'ai retrouvé celui qui la tué et je l'ai torturé avant de le butter. Je déglutis. Et ça m'a rien fait, j'étais même pas soulagé, au contraire je souffrais toujours autant. Ça fait toujours mal d'ailleurs. Il leva les yeux vers moi. Je ne dis pas que tu vas l'oublier et que tu vas cesser d'avoir mal, tu vas juste aller mieux et faire avec.
- Tu crois ? Parce que franchement je suis totalement perdue là. C'était mon seul repère.Dis-je d'une petite voix.
- C'est normal, mais je vais t'aider, on va tous t'aider.
- Pourquoi tu ferais ça ? Il soupira,
- Parce que je me suis enfin rendu compte que ce n'était pas de ta faute, que je projetais mon histoire sur toi, alors que c'est différent. Il posa une main sur la mienne. J'ai vu ce que tu serais prête à faire pour lui et à quel point tu peux l'aimer. C'était comme un frère pour moi et si tu veux faire payer à Simon ce qu'il a fait, alors tu peux compter sur moi.
- Merci.
Il hocha la tête avec un léger sourire et me donna une petite tape amicale sur l'épaule. Il se reposa contre le dossier de sa chaise et observa la vue. Je profitai du silence entre nous pour repenser à la conversation que je venais d'avoir avec Louis, mais aussi ce qui s'était passé avant. Je me rendis compte que je devrais peut-être m'excuser auprès de Rachel, car après tout elle n'est pas responsable. J'ai juste dirigé ma colère vers elle alors que je n'aurais pas dû. Je ne pouvais pas lui en vouloir de croire ce qu'on lui raconte sur Harry, j'y ai cru moi aussi au début.
Mais je ne comprenais pas pourquoi elle n'arrivait pas à me croire. Je me doutais que Simon y été pour quelque chose, il s'était sûrement rapproché d'elle après ma fuite, pour essayer de lui soutirer des infos. De toute façon il n'aurai pas apprit grand chose étant donné que j'évitai de lui dire où je me trouvai. Mais Simon avait dû profité de se rapprochement pour lui raconter des tas de choses, sûrement des mensonges le connaissant c'était probable.
Je ne savais pas comment je pourrais faire pour ramener ma cousine de mon côté, et surtout pour lui ouvrir les yeux. Je voulais tellement qu'elle voit Harry à travers moi, le vrai Harry, plutôt que celui que tout le monde catalogué de dangereux. Mais je ne savais pas comment lui prouver et lui montrer qu'Harry était vraiment quelqu'un de bien au fond. J'aurais tellement aimé qu'il soit là, pour montrer à Rachel comment il se comportait avec moi. Mais à défaut de sa présence je devais parler à ma cousine et tout faire pour qu'elle me croit enfin.
Je soupirai et passai une main dans mes cheveux, avant de me lever.
- Je devrais peut-être aller m'excuser auprès de ma cousine. Dis-je à Louis qui leva les yeux vers moi.
- Laisse là, ça lui fera pas de mal d'être bousculé un peu.
Je secouai la tête en riant légèrement et me dirigé vers la baie vitrée. Je rentrai timidement dans l'appartement et tous les regards se tournèrent vers moi. Les garçons étaient tous assis à table avec ma cousine, qui dés qu'elle m'aperçut se leva et se jeta dans mes bras. Je passai mes bras autour d'elle, pendant qu'elle ne cessait de répéter qu'elle était désolée. Je levai les yeux vers les garçons et devinai qu'ils lui avaient parlés, je ne savais pas comment ils l'avaient convaincu, mais ça avait marché.
Elle se détacha de moi et coiffa mes cheveux avant de me prendre par les épaules. Elle me sourit timidement et je hochai la tête comme pour lui dire que j'acceptai ses excuses. Je savais qu'elle ne comprendrait sûrement pas tout, tout de suite, mais le fait qu'elle envisage de me faire confiance me fit sourire. Maintenant que je ne me battrais plus avec Louis et que ma cousine faisait l'effort de me faire confiance, je savais que j'allais pouvoir continuer à avancer. Je n'étais plus toute seule, j'avais maintenant des gens sur qui je pouvais compter pour avancer. Je savais que même si ça serait dur, je pourrais avancer et me relever, même si Harry me manquerait toujours autant.
Mais après tout ce qu'il avait fait pour moi et ce qu'il avait fait de moi, je lui devais bien ça. J'étais devenue forte grâce à lui et je ne devais pas me laisser abattre. S'il était là, il ne me le permettrait pas, alors pour lui je devais continuer à me battre et survivre, parce que c'est ce qu'il aurait voulut.
