CHAPITRE 8. LE 12 SQUARE GRIMMAURD

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C’était un petit café miteux ouvert toute la nuit. Une mince couche de graisse recouvrait les tables en
Formica, mais au moins l’endroit était vide. Harry se glissa le premier dans un box et Ron s’assit à côté de lui, face à Hermione et Sirius qui tournaient le dos à l’entrée et n’aimaient pas ça : elle jetait si souvent des regards derrière elle qu’elle avait l’air d’avoir un tic.

Harry n’avait pas envie de rester immobile. Marcher dans la rue lui avait donné l’illusion qu’ils avaient une destination. Sous la cape, il sentait se dissiper les derniers effets du Polynectar, ses mains reprenant leur taille et leur forme habituelles. Il sortit ses lunettes de sa poche et les remit sur son nez.

— Vous savez qu’on n’est pas loin du Chaudron Baveur, ici, fit remarquer Ron, une minute plus tard.
Il suffit d’aller à Charing Cross…
— Ron, on ne peut pas ! l’interrompit Hermione.
— Pas pour y rester, simplement pour savoir ce qui se passe !
— Nous savons très bien ce qui se passe ! Voldemort s’est emparé du ministère, qu’est-ce que tu as
besoin de savoir d’autre ?
— D’accord, d’accord, c’était simplement une idée en l’air !

Ils retombèrent dans un silence crispé. La serveuse, qui mâchait du chewing-gum, s’avança d’un pas
traînant et Hermione demanda trois cappuccinos : Harry étant invisible, il aurait semblé étrange de lui
en commander un également. Deux ouvriers à la silhouette massive entrèrent dans le café et se
glissèrent dans le box voisin.

Hermione baissa la voix dans un
murmure.
— Je propose qu’on trouve un endroit tranquille pour transplaner et qu’on aille quelque part à la campagne. De là, on pourra envoyer un message à l’Ordre.
— Tu sais faire le coup du Patronus qui parle ? demanda Ron.
— Je me suis entraînée et je crois que oui, répondit Hermione.
— Très bien, du moment que ça ne leur attire pas d’ennuis, mais ils ont peut-être été arrêtés à l’heure
qu’il est. Beurk, ce truc est dégoûtant, ajouta Ron, après avoir avalé une gorgée de café grisâtre et mousseux.

La serveuse l’avait entendu. Elle le fusilla du regard en traînant les pieds pour aller prendre la commande des nouveaux clients.

Harry vit que le plus grand des deux ouvriers – un blond d’une taille
colossale – renvoyait la serveuse d’un geste de la main. Vexée, elle le dévisagea d’un air glacial.

— Bon, allons-y, je ne veux pas boire cette boue, dit Ron. Hermione, tu as de l’argent moldu pour payer ça ?
— Oui, j’ai pris tout ce que j’avais sur mon compte d’épargne logement avant de partir pour le Terrier. Je parie que la monnaie doit se trouver tout au fond, soupira-t-elle, la main tendue vers son sac en perles.

Les deux ouvriers firent simultanément le même geste et Harry les imita sans y penser : tous trois tirèrent en même temps leurs baguettes magiques.

Ron mit quelques secondes à comprendre ce qui se passait puis plongea par-dessus la table et poussa Hermione de côté sur la banquette. La puissance des sortilèges lancés par les Mangemorts fracassa le mur recouvert de carreaux, là où la tête de Ron s’était trouvée un instant auparavant.

Au même moment, Harry s’écria :
— Stupéfix !
Le grand Mangemort blond fut frappé en pleine tête par un jet de lumière rouge et s’affaissa sur le côté, inconscient. Son compagnon, incapable de voir qui avait jeté le sort, en lança un autre à Ron :
des cordelettes noires et brillantes s’échappèrent de l’extrémité de sa baguette et ligotèrent Ron de la
tête aux pieds.

La serveuse poussa un hurlement et se rua vers la porte.
Harry envoya un nouveau
sortilège de Stupéfixion, visant le Mangemort au visage tordu qui avait ligoté Ron, mais il rata son coup et le maléfice, après avoir ricoché sur une fenêtre, frappa la serveuse qui s’effondra devant la porte.

— Expulso ! s’écria le Mangemort.
Sirius le frappa à son tour d'un het de lumière rouge.
- PETRIFICUS TOTALUS.

PARCE QUE JE VOULAIS LE SAUVER  tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant