CHAPITRE 24. LA BICHE ARGENTEE

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Ron jeta un coup d'œil à Aria. Elle dormait, aussi se glissa t'il derrière Harry.
Il le vit s'arrêter devant une petite mare gelée. Il scrutait les environs, l'air inquiet. La biche se tenait à l'écart, elle l'observait.

Soudain, Ron vit Harry se déshabiller et entrer dans l'eau glacée.
- Qu'est ce qu'il fait ? Il est dingue. Demanda une voix derrière lui.
Il se retourna et soupira. Aria se te'aut derrière lui.
- Qu'est ce que tu fais là ? Grogna Ron.
- Je me suis, réveillée, t'étais plus là, j'ai suivi tes traces dans la neige. Il a pas l'air de remonter. Il peut tenir combien de temps dans l'eau glacée ? Tu crois qu'il cherche à se suicider ?

Mais, Ron était déjà parti. Elle le vit se sauter dans l'eau à son tour.

Le froid se transforma en douleur, à peine Harry fut il dans l'eau. Il l'attaqua comme un feu. Son cerveau lui-même semblait avoir gelé tandis qu'il s'enfonçait dans l'eau sombre et tendait la main vers le fond, à la recherche de l'épée de Gryffondor. Ses doigts se refermèrent autour de la poignée qu'il tira vers lui.

Quelque chose alors lui enserra étroitement le cou. Il pensa à des herbes aquatiques, bien qu'il n'eût
rien senti contre sa peau lorsqu'il avait plongé, et leva sa main libre pour se libérer. Mais ce n'était
pas une herbe : la chaîne de l'Horcruxe s'était contractée autour de sa gorge et l'étranglait lentement.
Harry donna de grands coups de pied pour essayer de remonter à la surface, mais il ne parvint qu'à se propulser contre la paroi rocheuse de la mare. Se débattant, suffoquant, il attrapa la chaîne à tâtons, ses doigts gelés incapables de la desserrer. De petites lumières jaillissaient à présent dans sa tête et il sombra. Il n'y avait plus rien à faire, il ne pouvait plus rien tenter, et les bras qu'il sentit se refermer autour de sa poitrine étaient sûrement ceux de la mort...

Étouffant, secoué de haut-le-cœur, trempé et glacé comme jamais il ne l'avait été dans sa vie, il reprit
connaissance à plat ventre sur la neige. Quelque part, à proximité, quelqu'un d'autre haletait, toussait,
trébuchait. Hermione était à nouveau venue à son secours, comme lorsque le serpent l'avait attaqué...
Pourtant, il n'avait pas l'impression
que c'était elle, à en juger par la toux caverneuse et la lourdeur
des pas...

Harry n'eut pas la force de relever la tête pour voir qui était son sauveur. Il put simplement porter une main tremblante à son cou et sentir l'endroit où la chaîne du médaillon s'était profondément enfoncée
dans sa chair. L'Horcruxe n'était plus là : quelqu'un l'en avait libéré. Il entendit alors au-dessus de sa
tête une voix pantelante :
- Tu... es... dingue, ou quoi ?

Seul le choc qu'il éprouva au son de cette voix pouvait redonner à Harry suffisamment d'énergie pour se relever. Parcouru de violents frissons, il se mit debout, vacillant. Devant lui se tenait Ron, habillé de pied en cap mais trempé jusqu'aux os, ses cheveux plaqués contre son visage, l'épée de Gryffondor dans une main, l'Horcruxe dans l'autre, pendant au bout de sa chaîne brisée.

Ron leva le médaillon qui se balança d'avant en arrière à l'extrémité de sa chaîne raccourcie, comme dans une parodie d'hypnose.
- Par tous les diables, haleta Ron, pourquoi n'as-tu pas enlevé cette chose avant de plonger ?
Harry ne put répondre. La biche argentée n'était plus rien, comparée à la réapparition de Ron.

Derrière lui, se tenait une jeune fille, inconnue.
Harry n''arrivait pas à y croire. Tremblant de froid, il saisit ses vêtements toujours entassés au bord de la mare et s'habilla. Tout en enfilant ses pulls les uns après les autres, Harry ne cessait de dévisager
Ron, comme s'il s'attendait plus ou moins à ce qu'il disparaisse chaque fois qu'il le quittait des yeux.
Et pourtant, il devait être bien réel : il venait de plonger dans la mare, il lui avait sauvé la vie.
- Alors, c'était t... toi ? bredouilla enfin Harry, claquant des dents, la voix plus faible qu'à l'ordinaire, en raison de sa quasi-strangulation.
- Heu... oui, répondit Ron, un peu déconcerté.
- La biche... c'était t... toi ?
- Quoi ? Non, bien sûr que non ! Je croyais que c'était ton Patronus !
- Le mien, c'est un cerf.
- Ah oui, c'est vrai. Je me disais bien qu'il paraissait différent. Pas de ramure.

PARCE QUE JE VOULAIS LE SAUVER  tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant